Dans notre prière — Diocèse de Sens & Auxerre

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Dans notre prière

M. l'abbé Jacques Hervieux

Monsieur l’Abbé Jacques Hervieux est décédé à Joigny, le 20 juillet 2021, à l’âge de 94 ans, dans la 71ème année de son ministère presbytéral.

La messe de funérailles a été célébrée le vendredi 23 juillet à 10h30, en l’église Saint-Eusèbe d’Auxerre, suivie de l’inhumation au cimetière d’Auxerre.

Son parcours

  • Ordonné prêtre à Sens, le 29 juin 1951 ;
  • Professeur d’Écriture sainte au Grand Séminaire de Sens, de 1954 à 1963 ;
  • Aumônier des lycées de Sens, de 1963 à 1967 ;
  • Professeur d’Écriture sainte au Séminaire interdiocésain de Tours, de 1967 à 1973 ;
  • Chargé de la Formation permanente biblique diocésaine, de 1973 à 1998.

Homélie de Mgr François Tricard

 

L’exhortation de l’Apôtre Paul aux Romains et l’appel de Jésus à devenir disciple sont des textes de l’Écriture que Jacky nous a commentés dans le cadre des “Groupes Évangile et Mission”, les GEM, aujourd’hui la “Société de Vie Évangélique du Cœur de Jésus” qu’il a suivie depuis son ordination en 1951. Ce matin je voudrais vous faire entendre ses paroles.

“Heureux les doux, heureux, les humbles, c’est la béatitude. Un cœur doux et humble, un cœur comme le pape François. Le cœur c’est le lieu des intelligences et de la volonté, le lieu des décisions, des sentiments. Il faut avoir de la passion, comme les prêtres diocésains du Cœur de Jésus qui m’ont marqués : les abbés Vulliez, Lauret, Berthier, Junot, Gallet, Desfray et plus récemment, Dory et Rivière” (quelques-uns parmi vous en cette assemblée s’en souviennent peut-être).

Jacky méditait particulièrement Ezéchiel 36 : l’Esprit nouveau, l’Eau pure. Il avait découvert François Varillon, “L’Humilité de Dieu”, lorsqu’il était fédéral de la JEC (Jeunesse étudiante chrétienne). Il nous faut “Relever la tête grâce au Cœur de Jésus. Ce qui manque au monde, continuait Jacky, c’est la cordialité. Le cœur c’est le lieu de l’Esprit. Dans les idolâtries d’aujourd’hui, les technicités, il n’y a pas de cordialité mais des cœurs endurcis”. À l’avant veille de la Pentecôte, le 18 mai 2018, il attendait une re-création. Il ajoutait “le temps de la réunion est le temps du partage de la vie. Les Groupes Évangile et Mission, les GEM, sont le lieu de ma fraternité”. Il pensait aux fraternités diocésaines initiées par notre évêque.

“De mes 90 ans : ce qui me reste ? Un dessein de Dieu sur moi. L’intelligence des Écritures nous ouvre le sens de l’Histoire, de notre histoire. Je n’ai jamais eu de paroisse. Toute ma vie a été consacrée à la Parole de Dieu”. Je me souviens de ses cours sur la Genèse et des premiers cours d’hébreu. Nous marquions en couleurs les différentes strates du Pentateuque : yahviste, élohiste, deutéronomiste, sacerdotale ! Il aimait enseigner, il recopiait à la main les textes et photocopiait, il n’utilisait pas la machine à écrire ou l’ordinateur, un vrai scribe ! Il avait d’abord publié deux initiations : “Le Nouveau Testament” et le livre de “Daniel”, ensuite un livre sur les apocryphes : “Ce que l’Évangile ne dit pas” (dans la collection “Je sais Je crois”) et enfin le commentaire de saint Marc qui lui avait valu le prix du livre religieux au Canada.

Jean Max Gailledrat me disait, il y a un instant, que Jacky avait reconstitué un petit groupe biblique à Brienon. Il continuait de travailler. Lors de notre récent entretien téléphonique, il m’avait commenté le dernier numéro des “Cahiers Évangile”.

Il s’interrogeait sur sa jeunesse : “Quel était mon imaginaire ? Être le premier.” Mais il avait été perturbé profondément par les bombardements, les explosions, pendant la guerre, à Migennes. (Votre famille a dû entendre ses souvenirs). Cela revenait souvent, la nuit comme le jour. Il concluait : “Il nous faut sortir de l’imaginaire pour rencontrer Jésus dans l’évènement et dans l’autre, le très proche souffrant”. Ce qu’il avait vécu lorsqu’il avait été atteint par la tuberculose. Ma mère l’avait accompagné.

Le chapitre 12 de la la lettre aux Romains me semble être son testament. Lors de la dernière réunion en septembre 2019, il avait mis en valeur les versets essentiels :

“Ne vous conformez pas au monde présent par le renouvellement de votre intelligence, pour discerner quelle est la volonté de Dieu. Nous sommes un seul corps en Christ, tous membres les uns des autres. Non la soumission mais la communion”.

En majuscules, il avait souligné deux fois : “que l’AMOUR FRATERNEL ENVERS les UNS les AUTRES vous lie d’une MUTUELLE AFFECTION ; rivalisez d’estime réciproque. Servez le Seigneur d’un zèle sans nonchalance, d’un esprit fervent. Ayez à cœur de faire le bien devant tous les hommes. Si ton ennemi a faim donne lui à manger, s’il a soif donne lui à boire… ne te laisse pas vaincre par le mal mais sois VAINQUEUR DU MAL PAR LE BIEN”.

Et le dernier mot que j’ai noté : “tendre la main à tous”.

 

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