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Dans notre prière

Monseigneur Robert Lechien

Monseigneur Robert Lechien, prélat d'honneur de Sa Sainteté, est décédé à Auxerre, le 10 août 2021, à l’âge de 84 ans, dans la 60ème année de son ministère presbytéral.

La messe de funérailles a été célébrée le lundi 16 août 2021 à 15h, en la cathédrale Saint-Etienne d’Auxerre, suivie de l’inhumation au cimetière de Joigny.

Son parcours

  • Préfet de division à l’Institution Saint-Jacques de Joigny, de 1962 à 1965 ;
  • Préfet de division du Petit Séminaire Saint-Jacques de Joigny, de 1965 à 1967 ;
  • Préfet de discipline à l’Institution Saint-Jacques de Joigny, de 1967 à 1969 ;
  • Vicaire à Avallon, aumônier du Lycée, de 1969 à 1974 ;
  • Responsable diocésain des aumôneries de l’Enseignement public, de 1974 à 1977 ;
  • Archiprêtre de la cathédrale d’Auxerre, de 1977 à 1991 ;
  • Vicaire épiscopal chargé de la formation permanente et modérateur de la paroisse de Brienon, de 1991 à 1999 ;
  • Vicaire général, de 1999 à 2010 ;
  • Prélat d’honneur de Sa Sainteté, depuis 2010 ;
  • Modérateur de l’ensemble paroissial d’Appoigny-Monéteau, de 2010 à 2012 ;
  • Membre du Chapitre cathédral, depuis 2012 ;
  • Prêtre auxiliaire pour l’ensemble paroissial d’Appoigny-Monéteau, de 2013 à 2016 ;
  • Prêtre auxiliaire pour les paroisses Saint-Germain et Sainte-Reine d’Auxerre Val-de-Baulche, depuis 2016.

Homélie du père Jean Max Gailledrat

Je me souviens de ces deux frères : Yves en 3e et Robert en 5e. Ils étaient dans la même étude que nous. Nous sommes en 1950 à l'école St Jacques de Joigny. Cette école comporte un petit séminaire et un collège. Habitant Joigny ils étaient externes, et dans les moments libres ils venaient dans l'étude des collégiens habituellement occupée par les internes. Moi j'étais interne en 1ère chez les collégiens qu'on appelait “les pékins”.

Dès qu'ils se retrouvaient tous les deux, c'était pour se raconter des blagues accompagnées d'un rire communicatif. Il y a eu le décès d'Yves. Pour Robert, il y a eu un avant et un après la disparition de son frère. Mais il a longtemps gardé son humour et sa façon humoristique de raconter. Jusqu'à ses derniers accidents de santé. Qui l'ont amené à se renfermer un peu sur lui-même.

Lorsque nous nous sommes retrouvés avec Robert au Grand séminaire, nous avions ce point commun : nous venions de St Jacques chez les pékins, sans passer par la case du petit séminaire. Or le premier poste de Robert fut l'école St Jacques puis, au bout de trois ans, il devint responsable du petit séminaire pour préparer sa fermeture. Occasion pour lui, bien sûr, de réfléchir à la diversité des vocations. Dieu peut appeler à tout âge : dès l'enfance, à l'adolescence, ou à l'âge adulte : il n'y a pas de règle unique. Cette fermeture était une annonce très nette de la diminution du clergé qui était en route ...

Nous retrouvons cette diversité des vocations dans la bible : Samuel (qui réalisa la vocation de sa  mère) ou Jérémie (un homme mûr et conscient), Jean Baptiste ou les apôtres. Dans notre monde aujourd'hui, peut-on se consacrer à Dieu dès l'enfance ? C'est certain, cette réflexion a longtemps été la sienne. Dans cette célébration, Robert nous rappelle à tous, comme il l'a souvent fait : “qui que nous soyons, Dieu appelle chacun de nous, à tout moment de notre vie, dans nos diverses vocations”.

Nous avons vécu avec Robert une expérience assez passionnante. Il fit partie de l'équipe animatrice du synode diocésain, de 86 à 90, où parmi les nombreuses décisions que nous avons prises, il y eut la création des Équipes d'Animation Pastorale. Il s'agissait de mettre en place des paroisses animées par des équipes de laïcs. Des équipes qui devenaient responsables avec le prêtre. Celui-ci n'était plus le seul responsable, mais surtout le conseiller, le modérateur. Deux ou trois ans après, il allait lui-même sur le terrain à Brienon et durant 7-8 ans, il allait faire concrètement l'expérience décidée au synode. Ainsi organisée, la paroisse lui prenait beaucoup moins de temps et Il pouvait assumer une autre fonction importante de responsable de la formation permanente pour le diocèse. Dans cette fonction, il savait aider les équipes de laïcs à confronter leurs décisions à la Parole de Dieu : “Comment dans nos actes sommes-nous fidèles à la cette Parole ?”

Quelques années plus tard, comme responsable de la formation, puis comme vicaire général, il créa une équipe diocésaine pour aider ces équipes qui s'étaient développées dans le diocèse. Je faisais partie de cette équipe, car j'avais la responsabilité de cinq paroisses animées ainsi avec des laïcs. Nous nous apprenions ensemble à vivre la synodalité, cette attitude que cherche à faire progresser aujourd'hui le pape François, une Église-communion selon l'expression chère au Concile. Ces équipes élues en général par les conseils paroissiaux devaient permettre à tous les membres de la paroisse de participer à leur niveau, d'être, disions-nous alors, “coresponsables”. En quittant sa charge de vicaire général, il fut nommé responsable de la périphérie d'Auxerre et put reprendre la même expérience avec l'équipe de Villefargeau-Chevannes dont nous avons entendu le témoignage tout à l'heure.

Ce furent des années importantes pour lui, il en parlait avec passion. Il aimait le contact avec les paroissiens. Comme le Bon pasteur de l'Évangile, il aimait se mêler au troupeau, “sentir l'odeur des brebis” nous dit le pape François. Il cherchait à favoriser une Église ouverte à tous où chaque chrétien se sent responsable pour sa part. Condition nécessaire me semble-t-il pour être vraiment missionnaire en Église.

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