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Sœur Marie-Christine de la Pinsonnie, sœur de la Charité de Nevers

Sœur Marie-Christine de la Pinsonnie, sœur de la Charité de Nevers, est décédée le vendredi 25 juin 2021, dans sa 64e année de vie monastique, à l'âge de 94 ans.

Ses obsèques ont eu lieu le mercredi  30 juin 2021.

Message des Sœurs de la Charité de Nevers

Chère sœur Marie-Christine,

Nous voici réunis près de vous : famille, communauté, amies. Vous venez de nous quitter pour rejoindre les vôtres et notre Père de Tendresse. Vous avez rejoint Jésus que vous avez aimé et suivi tout au long de votre longue vie, ce Jésus Christ-Roi dont vous avez voulu porter le nom.

Vous êtes née le 8 juillet 1926, seconde enfant d'une fratrie de quatre. Ce soir, neveu et nièces vous entourent. Pour vous, la famille est sacrée et souvent elle vous manquait.

Que pouvons-nous oser dire de vous ? Formée pour l'éducation, l'enseignement et la catéchèse, avant de faire profession, vous avez vécu dans les communautés de Nevers (Notre-Dame des Anges), Pau, Limoges. C'est juste après la guerre, qui fut douloureuse.

C'est en 1950 que vous avez prononcé votre premier engagement dans la Congrégation des sœurs de la Charité de Nevers près de Bernadette. Et le 22 septembre 1958 vos vœux perpétuels. Les obédiences vous ont envoyée à Limoges, Périgueux, Riocreux, Tulle, Auxerre auprès des enfants en classes enfantines, et pour la catéchèse. Notre père fondateur Jean-Baptiste Delaveyne nous voulait au service des plus petits et des pauvres.

C'est à Auxerre que vous avez connu une orientation nouvelle dans votre vie. A la rue Française, près de Mgr Ernoult, a commencé votre engagement en Église. Avec la nomination de Mgr Defois, vous êtes devenue sa secrétaire, avec l'accord de la Congrégation, officiellement et vous l'êtes restée, à Auxerre, Reims et Lille, pendant “18 ans, dans son ministère d'évêque” comme il vous l'écrivait en 2015, jusqu'à la retraite.

Vous faisiez déjà quelques apparitions à Sens et à la retraite vous avez rejoint Agnès votre sœur.

C'est le 24 août 2015 que vous êtes arrivées toutes les deux à la Providence, à Sens. 3ieme étape de votre vie, celle que nous connaissons le mieux et que nous avons vécu avec vous. Jusqu'au décès d'Agnès, 12 août 2019, nous avons été témoins de votre inlassable présence et dévouement pour elle. Vous étiez veilleuse, gardienne, au plus beau sens du mot : prendre soin. Quelques souvenirs pour nous : quand elle était au Cantou, et que vous étiez libre de vos mouvements, vous passiez beaucoup de temps avec elle, la promenant main dans la main, vous devant, elle vous suivait. Vous l'emmeniez à la chapelle. Quand vous avez dû accepter pour vous le fauteuil roulant et qu'Agnès était parmi nous, vous passiez vos après-midis en face à face, souvent sans paroles. Son décès fut pour vous un choc accepté en silence.

Vous avez beaucoup gardé le silence, tout en restant au milieu des résidents. Pour nous, comme l'avait remarqué une de nos sœurs, vous avez été “le ravi de la crèche” et jusqu'au bout. Pour nous, vous êtes un exemple de prière. Jusqu'aux dernières semaines, avec votre fauteuil, vous alliez seule à la chapelle et tout près du tabernacle. Quand nous quittions la chapelle, il nous arrivait de vous entendre dire “je reste”. Vous étiez une fan de votre livre d'office que vous vouliez toujours garder, le serrant fortement sur votre cœur. À la prière, nous entendions bien fort votre voix pour le Notre Père, les prières à Marie et des psaumes. Après des rencontres de communauté, vous disiez : “Je suis heureuse”. Nous n'oublions pas votre sourire qui nous touchait.

Vous êtes aussi une âme de reconnaissance. Même si vous aviez des moments de brusquerie, tous, toutes nous avons entendu, reçu de vous : merci, merci, pardon lors de soins, au cœur de la souffrance physique, rencontres, lors du sacrement des malades. La sœur qui vous donnait la communion a toujours été frappée par votre ardeur joyeuse à accueillir l'Eucharistie.

C'est à nous maintenant de vous dire Merci, sœur Marie-Christine, pour toutes les grâces qui nous sont venues par vous.

Message de Mgr Gérard Defois

Apprenant le décès de sœur Marie-Christine, je vois resurgir en ma mémoire ces 18 années de 1990 à 2008 où elle me rendit de grands services au quotidien à Auxerre, Reims et Lille, assurant le secrétariat de la mission pastorale de l'évêque, puis les innombrables services de la vie quotidienne. Elle avait commencé sa mission religieuse comme institutrice à Auxerre, et mon prédécesseur Monseigneur Eugène Emoult l'avait appelée pour tenir son secrétariat. Elle a rempli cette mission d'accompagnement dans ce service auprès de lui comme auprès de moi, moins comme une activité professionnelle que dans un esprit de présence à la responsabilité d'évangélisation qui est celle d'un pasteur passionné par l'Église qui lui a été confiée. Quotidiennement, elle partageait dans l'eucharistie la prière de l'évêque, elle connaissait les membres de l'Église diocésaine dont nous portions ensemble prêtres, religieux et laïcs les préoccupations quotidiennes. Je n'ai pas oublié le Synode de Sens de 1986 à 1991, la visite du Pape Jean-Paul II à Reims et ses efforts aimables pour l'accueil de mes visiteurs de tous âges, venant d'Afrique en particulier à Lille. Elle accompagnait dans la prière notre souci des uns et des autres, tout ce qu'une vie au service de l'Évangile dans ces peuples divers qu'il nous a été donné de servir dans la foi et nous fait vivre au quotidien.

Ne pouvant être aujourd'hui en ce moment auprès de vous, je vous assure de ma présence dans l'Esprit et je rends grâces à Dieu pour cette vie qu'elle avait vouée au Seigneur Jésus dans la mémoire de Bernadette et du message de la Congrégation des Sœurs de la charité de Nevers.

Merci, sœur Marie Christine de votre dévouement, de votre prière et de votre témoignage d'une telle charité discrète et fidèle. Que Dieu en sa Providence vous reçoive joyeusement à sa table éternellement ouverte à tous les serviteurs de son espérance.

Mgr Gérard Defois,
Ancien archevêque de Sens, et de Reims,
Archevêque émérite de Lille.

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