Les cloches de la cathédrale — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

Les cloches de la cathédrale

Elles font partie de notre quotidien mais sont bien souvent inconnues même de nos paroissiens !

Du haut promontoire de leur campanile, les cloches parlent. Elles parlent en accents sonores et vibrants : fortement, à ceux qui sont tout près ; en agréables volées, aux paroissiens disséminés autour du clocher ; avec douceur et un son feutré, aux résidents des confins de la paroisse.

Les cloches parlent, elles disent mille choses. Elles disent publiquement, en plein ciel, la foi des croyants qui les entourent. Elles clament bien haut la présence du Dieu vivant dans le temple qu’elles dominent ; elles ramènent nos esprits distraits à une pause à l’Église, nous rappelant la parole de l’Évangile : «  Le Maître est là et il t’appelle ». (Jn,11,28)

 

Thérèse, Marguerite, Marie-Félicité et Marie-Anne sont quatre sœurs qui ponctuent notre vie quotidienne au gré des heures du jour, des temps liturgiques ou des célébrations importantes.

Selon la coutume, leur nom fait sans doute référence au prénom de marraines qui ont dû être des notables locales, ayant peut-être participé à leur financement.

"Thérèse" est la plus grosse cloche de la cathédrale. Fondue en 1836, elle pèse 5 tonnes. C'est le "bourdon" qu'on met en branle aux grandes occasions, comme l’élection d'un pape, Noël, Pâques,... On l'entend donc rarement car il est lourd à mettre en branle. Malgré tout, ce n'est qu'un "petit" bourdon, comparé par exemple à celui de Montmartre à Paris (19 tonnes !)

C'est la seule des quatre qui a survécu à la Révolution. En effet, en 1792, une loi n'autorise qu'une cloche par église. Ainsi, les autres furent détruites. "Thérèse" servit donc aux sonneries civiles ou celles dédiées à la Raison ou à la Nation. Le culte a été rétabli en 1800. Mais, fêlé, le bourdon est refondu en 1816 ; de nouveau fêlé en 1829, il est refondu en 1836 ; c'est ainsi qu'il est parvenu jusqu'à nous. C'est donc le même métal (bronze), mais sous une forme nouvelle, que nous pouvons entendre quelques fois aujourd'hui, notamment pour sonner les heures.

 

Deuxième par la grosseur (2,5 tonnes), "Marguerite" a été fondue en 1841.

 

 

 

 

 

 

 

 

Placées l'une à côté de l'autre, "Marie-Félicité" (1800 Kg) et "Marie-Anne" (550 Kg) ont également été toutes deux fondues en 1841. La première sonne les trois coups annonçant l'Angélus, tandis que la seconde prend le relais pour en sonner la volée.

L’Angélus nous rappelle tous les jours, à 7 heures, midi et 19 heures, l’annonce faite à Marie, l’annonce qu’elle serait Mère de Dieu et par ricochet, Mère des hommes, la nôtre à chacun de nous. Ainsi, c’est notre salut quotidien à Marie que chantent, en plein bruit de la ville, "Marie-Félicité" et "Marie-Anne"...

 

Elles ont toutes été bénies par le chanoine FORTIN, alors curé-archiprêtre de la cathédrale, sous l'épiscopat de Monseigneur de COSNAC, archevêque de Sens-Auxerre (1830-1843)

Elles ont été fondues par une famille Cochois, habitant Champigneulles en Haute-Marne.

Enfin, elles ont été électrifiées dès 1941.

 

Article réalisé grâce à l'aimable collaboration de Patrice WAHLEN, professeur d'histoire
et Jean-Paul VOILLIOT, pour les photos