« Notre Père » plus authentique — 22. Paroisse St-Pierre - St-Paul de Puisaye-Forterre

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

« Notre Père » plus authentique

Une phrase du « Notre Père » révisée entre dans l’usage liturgique, focus sur cette modification.

Depuis le 3 décembre 2017, premier dimanche du temps de l’avent, fidèles et ministres de l’Église catholique romaine ne doivent plus prononcer la prière du « Notre Père » de la même manière pour la sixième demande de ce texte sacré transmis aux apôtres par le Christ en personne (cf. Mt 6, 9-13).

Cette modification liturgique fut demandée par le pape saint Jean-Paul II dans son instruction Liturgiam authenticam du 28 mars 2001 publiée par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements du Vatican. Cette instruction exige que les traductions bibliques et liturgiques adhèrent au plus près les versions grecques et latines originales afin de respecter au mieux l’authenticité de la Parole de Dieu.

Depuis le concile œcuménique Vatican II en 1966, la traduction disait « et ne nous soumets pas à la tentation ». Désormais nous devons dire « et ne nous laisse pas entrer en tentation ». La Congrégation pour le culte divin a validé la modification le 12 juin 2013. Lors de l’assemblée plénière de mars 2017, les évêques de France ont décidé de rendre effectif ce changement dans les célébrations à partir de la nouvelle année liturgique, soit le premier dimanche de l’avent (3 déc. 2017).

Pourquoi une telle décision ? Le diacre Daniel BICHET du diocèse de Nantes, dans son homélie du 3 déc. 2017, nous éclaire sur cette question :

« La tentation n’est pas le péché, comme la faiblesse n’est pas le péché. Le péché, c’est d’avoir succombé à la tentation, pas d’y être soumis. Le péché, c’est d’avoir laissé notre faiblesse livrée à elle-même, sans demander à Dieu son secours. La tentation est une constante, elle est toujours devant nous, en permanence. Elle est une question sans cesse posée à notre conscience : « choisiras-tu le bien ou le mal ? »

Le péché, si péché il y a, ne vient qu’après. Il n’est que la conséquence inéluctable de notre mauvais choix face à cette question. Nous n’avons donc pas à demander pardon pour notre faiblesse. Car notre faiblesse est intimement liée à notre condition d’homme ; elle nous révèle que nous ne sommes pas Dieu, qui, lui seul, est fort. Dieu aime notre faiblesse : il nous a faits avec ! Ce n’est pas un péché d’être faible. Reconnaître notre faiblesse est au contraire un atout, une arme, qui nous pousse à nous tourner vers Dieu pour lui demander sa force. »

Le texte original grec de l’Évangile selon saint Matthieu utilise le verbe eispheró (εισφέρω) signifiant faire entrer ou laisser entrer. Le préfixe eis (εισ-) signifie dans et le verbe pheró (-φέρω) signifie entrer ou apporter. Au chapitre 26 du même Évangile, Jésus met en garde ses apôtres : « Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible. » (Mt 26, 41).

Jacques le Mineur dit dans sa lettre : « Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : « Ma tentation vient de Dieu. » Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne. » (Jc 1, 13).

La Maison diocésaine a édité un signet distribué dans les paroisses contenant la nouvelle version du Notre Père et du cantique de Marie dit Magnificat dont deux expressions ont également changé. Cliquez sur les images ci-dessous pour télécharger les deux signets :