La chapelle à Sainpuits — 22. Paroisse St-Pierre - St-Paul de Puisaye-Forterre

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La chapelle à Sainpuits

Chapelle Notre-Dame de Lorette.

Historicité de la chapelle

Cette chapelle du XVIe siècle, dédiée à Notre-Dame-de-Lorette, entièrement réalisée en briques rouges est classée aux Monuments historiques depuis le 2 mars 1987. L’édifice servait à donner le sacrement du baptême aux nouveaux-nés malades, menacés de mort ou morts-nés. Ce fut également un lieu de pèlerinage pour les nourrices et les femmes enceintes.

La dédicace « N.-D. de Lorette » est due au fait que la chapelle est une réplique de la Santa Casa de la Vierge Marie située dans la basilique Notre-Dame à Loreto en Italie. L’enclos tout autour de la chapelle est le vestige d’un cimetière d’enfants.

La chapelle fut donc construite vers 1525-1530 avec le soutien du comte de Saint-Fargeau. Le pignon oriental supporte un campanile dont la cloche est datée de 1570. Y sont gravés les noms de ses parrain et marraine : Pol de LONGUEVILLE et Charlotte de la FERTÉ. Figure également une inscription latine : IHS Maria polli s charolus pro nobis. L’appareillage des murs a une forte ressemblance avec le style de certains murs de l’église de Saint-Fargeau, ce qui laisse supposer une équipe commune de bâtisseurs. Il s’agit donc de briques rouges vernissées en décor de losange.

Le pignon occidental est orné de statues en pierre, ayant été vandalisées au XVIe siècle par les Huguenots lors des guerres de religion. La sculpture de la Vierge Marie assise est posée sur une console représentant la Santa Casa italienne ornée de feuilles de laurier. La console de la seconde sculpture datant de 1682 porte l’inscription suivante :
SY LAMOVR DE MARIE EN TON COEVR EST GRAVE
EN PASSANT NE TOVBLIE DE LVY DIRE VN AVE
« Si l’amour de Marie en ton cœur est gravé,
en passant n’oublie pas de lui dire un Ave »

Après une phase de restauration menée en 1873, la bénédiction de la chapelle eut lieu le 13 juillet de cette même année en présence de l’archevêque de Sens, Mgr Victor-Félix BERNARDOU. La messe y fut célébrée pour la première fois trois jours plus tard, le 16 juillet. Entre autres personnes, la chapelle reçut le soutien financier de madame Marie-Rose d’ALBIZZI, originaire d’une famille italienne florentine et ayant résidé au château de la Breuille près de Lainsecq (résidence de la châtellenie de Druyes-les-Belles-Fontaines datant du XVIIe siècle).

Vocation de la chapelle et miracle attesté

Plusieurs enfants morts-nés ont été présentés par leurs parents au prêtre entre 1610 et 1754 et ont alors reçu le sacrement du baptême. La chapelle présente l’intérêt particulier d’être un des rares sanctuaires de répit subsistant en France. C’était le lieu où l’intercession de la Vierge Marie accordait à un enfant nouveau-né en état de mort apparente le « répit », c’est-à-dire le signe de vie lui permettant de recevoir le sacrement du baptême et d’être inhumé par la suite en terre consacrée.

Les annales manuscrites de l’abbé Lucas, confirmées par le registre de la mairie, attestent l’existence en 1685 d’un enfant mort-né, apporté par sa mère venant d’Entrains-sur-Nohain, miraculeusement sauvé et recevant le sacrement du baptême. Un acte spécifique signé par le curé conserve la mémoire de cet événement.

L’intérieur de la chapelle

La voûte en berceau de la chapelle est de style roman cintrée de bois. Les fenêtres, les vitraux et l’ornementation datent du dernier quart du XIXe siècle.

La statue en pierre polychrome de Notre-Dame de Lorette avec l’enfant Jésus au-dessus de l’autel est du XVIe siècle. Le bénitier en pierre gravée est de 1648. La niche et sa piscine liturgique enchassées dans le mur sont du XVIe siècle. L’autel en bois de chêne ainsi que le carrelage datent de 1873.

À gauche de l’autel principal (côté sud), se trouve un petit autel dédié à sainte Geneviève. L’ensemble de la chapelle est orné de divers tableaux encadrés grâce à la généreuse donatrice des lieux, Marie-Rose ALBIZZI. Les scènes liturgiques représentées sont les suivantes (album photographique en cliquant ici) : le Sacré-Cœur de Jésus, le saint Cœur de la Vierge Marie, Marie mère de Jésus, saint Joseph, sainte Rose de Lima (sainte patronne de la donatrice) et l’Assomption de Marie (copie du tableau de Murillo).

Quatre vitraux datant de la fin du XIXe siècle dont deux médaillons sont en très bon état : au-dessus de l’autel principal l’Annonciation à Marie, à l’est décoration géométrique et végétale et enfin latéralement deux verrières romanes en motifs végétaux quadrilobés.

Les vitraux de la chapelle sont visibles en cliquant ici.

Nous vous proposons en cliquant sur ce lien un aperçu photographique de la chapelle.

Description réalisée à partir de recherches documentaires effectuées par David-Marie GESTALDER, membre du conseil d’administration des Parvis de Bourgogne.

Bibliographie :

  •  Documents historiques de Serge MARTIN de Sainpuits.
  •  Archives paroissiales de l’abbé Lucas des années 1870.
  •  Base de données Mérimée et Palissy du ministère de la Culture.
  •  Site internet Terre et seigneurs en donziais par Didier CHABROL.