Homélie du dimanche 2 décembre à Toucy — 20. Paroisse Saint-Luc aux marches de Puisaye

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Homélie du dimanche 2 décembre à Toucy

Par notre Diacre Louis Ruellan

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

    En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire.
    Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

 

« Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles.
Sur terre, les nations seront affolées et désemparées… »
Chaque année, durant la période de l’avent, la liturgie nous fait réentendre des paroles de fin du monde données par le Christ.

Des textes qu’on n’aime pas trop entendre. Pourquoi ? Parce qu’ils font peur.

Mais si on veut vraiment avoir peur, ce n’est pas la bible qu’il faut lire. Ce sont les articles scientifiques. Réchauffement climatiques, perturbateurs endocriniens, doublement du nombre de cancers depuis vingt ans sur toute la planète, disparitions de la moitié des animaux sauvages dans le même laps de temps ; les derniers poissons marins pêchés à l’horizon 2030, et l’espèce humaine elle-même menacée d’extinction... Non, tout ceci n’est pas écrit dans l’apocalypse de Saint Jean, mais dans les revues scientifiques américaines les plus sérieuses du monde.

Et que nous dit Dieu, lui ? « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie. »

En effet, face à toutes ces mauvaises nouvelles, l’être humain est soumis à deux tentations

La première tentation, c’est d’avoir l’œil rivé sur les problèmes : pollution, baisse des rendements, augmentation des coûts, immigrés, fin de mois difficile, … bref, ce que Jésus appelle « les soucis de la vie », ou en d’autres termes, le stress qui nous prend la tête et nous fait courir.

La seconde tentation, c’est de fuir les problèmes. Mettons-nous la tête dans le sable, tout ça n’existe pas, profitons-en la vie est courte. L’alcool pour les vieux, la drogue pour les jeunes.

Non ? Je n’invente rien.

« Attention à l’ivresse et aux soucis de la vie » nous dit Jésus.

Mais ce qui provoque les beuveries ou les inquiétudes, c’est bien la peur. La peur de ne pas s’en sortir.

Mais Dieu, lui, a un autre langage.

Il n’y a pas si longtemps, il a suscité un prophète : Saint Jean-Paul II.

Et quand il a été nommé pape, la première parole que Jean-Paul II a dite, c’était :

« N’ayez pas peur »

Et pourquoi n’aurions-nous pas peur, face à tous les dangers qui menace l’humanité ? Par ce que Dieu est là, et quoiqu’il arrive, il interviendra. L’extinction de l’espèce humaine ne fait pas parti de son plan.

« Redressez-vous et relevez la tête » nous dit-il.

« Ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver ».

Et quelle solution propose-t-il ? « Priez en tout temps »


 

Il faut bien comprendre que quand le Christ nous parle, il nous parle toujours de l’essentiel : c’est à dire du cœur.

On le voit bien dans l’évangile quand il dialogue avec les gens qu’il croise :

La samaritaine lui parle de l’eau du puit, alors que lui propose l’eau de la vie éternelle.

Nicodème demande comment on peut naître une deuxième fois, comment on peut retourner dans le ventre maternel, alors que Jésus lui parle de la naissance de l’âme

Les judéens disent à Jésus : « il a fallu 43 ans pour bâtir le temple de Jérusalem et toi tu prétends le rebâtir en 3 jours ?». Mais Jésus ne parle pas des pierres, mais de son corps qui est le temple de l’Esprit-Saint.

Vous voyez, les gens ont les yeux rivés sur le matériel, le terre-à-terre ; alors que Jésus essai de leur faire comprendre autre chose, ce dont il parle est à un autre niveau. Il parle de l’essentiel : il parle du cœur des choses, du cœur de l’homme.

Et il a raison. Car c’est bien le cœur de l’homme qui conditionne les évènements de notre vie concrète.

C’est bien ce qu’il y a dans le cœur du ministre qui va conditionner le contenu de la loi.

C’est bien ce qu’il y a dans le cœur d’un homme ou d’une femme qui va lui faire prendre les décisions qui vont impacter sa vie de couple, son métier, ses enfants.

Ce qui est juste ou injuste, la justice, est une question de cœur.

Et Jésus ramène toujours à l’essentiel : soigne ton cœur. Convertis-toi. Prie.

« Mais la prière, ça ne sert à rien »… dit l’homme qui ne prie jamais.

Tenez : dans un autre passage d’évangile, Jésus dit que dans les derniers temps, les étoiles tomberont du ciel. Tout de suite, nous pensons « météorites ». Oui, mais au temps de Jésus, les étoiles, c’était des êtres divins : on les priait, on se mettait sous leur protection. Et Jésus annonce la fin de cette protection. D’où l’affolement. Et Aujourd’hui ? Quels sont nos étoiles, nos « stars » ? Quels sont les êtres dans lesquels nous mettons notre confiance ? Quel homme politique ? Quel professeur ? Quelle vedette ? Quel astrologue ? Tout cela va tomber, dit le Christ. Et il rajoute : « les justes brilleront au firmament du ciel ». Autrement dit, les gens droits et honnêtes vont prendre leur place.

Si on lit bien, l’apocalypse de la bible, ce n’est pas une catastrophe, c’est une bonne nouvelle.

Bon, mais en attendant la conversion de l’homme, ça se dégrade. C’est vrai.

C’est vrai que quand on est confronté à des évènements périlleux ou des personnes qui nous pourrissent la vie, nous avons instinctivement des réactions de peur, ce qui suscite en nous colère, et amertume. Et notre cœur se dégrade « s’alourdit » comme dit le Christ.

Mais « N’ayez pas peur ». Comment ne pas avoir peur, et garder la paix pour trouver les bonnes solutions ? C’est l’enjeu même de la prière. Confier à Dieu ses soucis pour trouver la paix et échapper à la peur. Cela demande une conversion radicale et persévérante. Croyez-moi.

Le prophète Jonas avait prédit l’apocalypse à Ninive, la capitale de l’empire assyrien. Or la destruction n’a pas eu lieu. Pourquoi ? Parce que les gens ont reconnu leurs erreurs et se sont converti.

Mais on attend toujours que ce soit l’autre qui se convertisse. Mais pour l’autre, c’est moi, l’autre. Il attend que je me convertisse. C’est à moi de monter l’exemple. Avoir confiance en Dieu. Ne plus avoir peur.

La conversion du monde commence par ma conversion.

La balle est dans mon camp. Comme dans le camp de chacun.

Pour la gloire de Dieu et le salut du monde.