31ème dimanche TO année B-4 novembre 2018- — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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31ème dimanche TO année B-4 novembre 2018-

Les lectures de ce dimanche nous révèlent ce qui est le plus important dans la vie.

Les lectures de ce dimanche nous révèlent ce qui est le plus important dans la vie, ce qui vaut la peine pour tout homme: Aimer Dieu et notre prochain. Cet amour est devenu un commandement par excellence du Seigneur.

                Dans l’AT, des juifs fervents savent que l'amour à Dieu est une condition sine qua non pour vivre heureux. Sans l’amour pour Dieu la vie heureuse était impensable sinon impossible. Cette vie heureuse consistait à vivre aussi longtemps que possible. C’est pour cela que dans la lecture du livre de Deutéronome que nous avons écoutée, Moïse dit au peuple « Tu craindras le Seigneur ton Dieu (…) tu observeras tous ses décrets et ses commandements (…) tu auras longue vie.» Selon les israélites, Dieu donnait bonheur et fécondité à celui qui confessait son nom et qui mettait en pratique ses préceptes. Il donna au peuple qui l’adorait un pays où « ruissellent lait et miel ». Dieu récompense donc chaque personne et toute la communauté qui le choisissent comme Maître et Seigneur.

                La vraie confession en Dieu consiste à l’aimer d’un amour unique, total, sans partage et vrai. Cet amour implique la personne dans son intégralité « Corps et âme» comme le confessait chaque israélite dans sa prière plus estimée et fameuse de «Shema Israël ou écoute Israël.» Un amour qui n’implique pas toute notre vie est un amour sentimental qui peut disparaitre chaque fois que des épreuves de la vie surgissent. Souvenons- nous de la réponse de Pierre quand Jésus disait aux douze disciples « Voulez-vous partir, vous aussi ?» (Jn 6, 67) La réponse de Pierre exprime cet amour toujours vivant « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles qui donnent la vie éternelle.» (Jn 6, 68) Quand on aime vraiment on ne peut pas se séparer de celui qu’on aime. Aimer Dieu de tout notre cœur fera de nous les privilégiés de sa miséricorde et de ses enfants à la manière de Jésus, son unique enfant. Il est le seul à avoir manifesté un amour infini envers Dieu, son Père et envers les hommes jusqu'à se livrer en sacrifice pour sauver toute l’humanité. Malgré notre péché, Jésus ne cesse pas d’intercéder pour nous comme le dit la deuxième lecture de la lettre aux Hébreux que nous avons écoutée. C’est lui « le grand prêtre qu’il nous fallait» pour intercéder en notre faveur.

                Dans l’Évangile Jésus revient au commandement de l’amour en répondant à un législateur qui veut savoir « Quel est le premier de tous les commandements ?» Celui qui lui pose cette question n’est pas n’importe qui. C’est un scribe, un législateur donc ‘l’intelligentsia’ de son temps considéré sage et religieux par certains. La réponse de Jésus est claire: «Écoutez, Israël: Le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout son cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force.» (Mc 12, 29-30) Il n’invente pas la réponse, il ne fait que rappeler ce que chaque israélite savait. S’il n’y a pas d’orgueil, d’indifférence, d’inattention, tout le monde peut aimer et reconnaitre Dieu. L’athéisme n’est pas naturel, incurable, il peut être aussi soigné. Dieu est donc accessible à l’homme qui le veut. Comme le dit un spirituel, l’amour à Dieu peut nous brûler de la tête aux pieds, de l’esprit au corps, du matin au soir et du soir au matin, de l’enfance à la vieillesse. Celui qui aime Dieu ne peut pas se passer de la prière, de la messe, et de l’action de charité, etc. L’expérience nous montre malheureusement qu’il y a des chrétiens qui justifient ‘pourquoi ils ne pratiquent pas leur foi’. Tout cela est un prétexte, la raison est que Dieu n’a pas de place chez eux. Ils vivent selon ce principe: "d’abord moi, après moi, toujours moi". Dans ce cas Dieu n’a plus de place dans une vie. Aimer Dieu c’est s’oublier pour se retrouver en lui et cela procure un bonheur unique.  

                Avec Jésus cet amour pour Dieu se matérialise dans l'amour du prochain qu’Il considère comme le deuxième commandement « Voici le second commandement : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.» Dans toutes les cultures, ce commandement est tout nouveau. Aimer ton prochain comme toi-même n’est pas naturel. Seul celui qui est dans l’école de Jésus, celui qui le suit de vérité, celui qui a pour Dieu comme Seigneur et Maître, peut aimer son prochain comme soi-même. On n’a jamais aimé l’autre comme soi-même, c’est une école de toute la vie. Mais il faut chaque fois progresser et demander la grâce d’y arriver. Cet amour est la seule mesure d’amour que nous avons pour Dieu. Pour Saint Jean «Si quelqu’un dit: J’aime Dieu et qu’il haïsse son frère, c’est un menteur (…) il ne peut pas aimer Dieu qu’il ne voit pas, s’il n’aime pas son frère qu’il voit.» (1Jn 4,20). Est-ce que nous nous aimons ou nous faisons un simulacre d’amour. Quand on n’aime on ne peut pas ne pas aimer. L’amour est une chose éternelle, ce n'est pas un sentiment de quelques mois. Cela ne veut pas dire qu’en amour il n’y a pas de difficulté. Mais c’est à travers ces difficultés que l’amour se mûrit et se purifie au lieu de disparaitre. L’amour ne passera jamais dit saint Paul.

                Le scribe de l’Évangile est rentré satisfait de la réponse reçue et Jésus lui révèle ce qu’il n’attendait pas «Tu n’es pas loin du royaume de Dieu.» Bien comprendre ce que c’est l’amour est une étape qui nous conduit au Royaume de Dieu. Une autre étape aussi importante consiste à œuvrer pour l’amour. Sachons qu’un jour le Seigneur nous demandera si nous l’aimons comme il l’a fait à Pierre. Que nous puissions lui répondre comme Pierre en disant «Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime.» (Jn 21,17) Mais que cet amour soit à la fois vertical et horizontal !