28ème Dimanche ‘T O année B’ - 14 octobre 2018- — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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28ème Dimanche ‘T O année B’ - 14 octobre 2018-

Les lectures de ce dimanche nous parlent de la véritable richesse, celle de servir les autres, en particulier les pauvres

Les lectures de ce dimanche nous parlent de la véritable richesse, celle de servir les autres, en particulier les pauvres. A cette richesse s’ajoute celle de la Parole de Dieu et de la Foi en Dieu. La charité, la foi et la Parole de Dieu sont des richesses chrétiennes et de l’Église. Est-ce que nous avons rencontré cette richesse?

                La première lecture du livre de la Sagesse nous révèle qu’avoir la sagesse dépasse toute la richesse que l’homme ne peut imaginer. La sagesse surpasse les trônes et les sceptres qui symbolisaient le pouvoir, elle est plus que l’or ou autres pierres précieuses du monde. Sur le plan humain, elle est plus que la santé et la beauté. Celui qui la possède, il a tout ce qu’il peut désirer. Cette sagesse qui surpasse tout en valeur est sans doute Dieu en personne. Dans la Bible, le jeune Salomon était soucieux de rechercher la sagesse et il l’a trouvée :«Je te donne un cœur sage et intelligent comme personne ne l’a eu avant toi en comme personne ne l’aura après toi.» (1R 3,12) Dans la théologie biblique, surtout dans l’ancien Testament, la sagesse n’est rien d’autre que le pouvoir de discerner le bien et le mal, la seule vraie richesse qui aide à atteindre la lumière et la vie en plénitude. C'est une richesse différente des fausses richesses qui constituent un succès matériel ou politique. Cette sagesse est donnée par Dieu, elle est née de la Parole de Dieu qui est vivante, énergique et puissante comme nous le dit la lettre aux Hébreux de la deuxième lecture.

                Depuis toujours, l’homme s’est trompé de vraie richesse. L’Évangile d’aujourd’hui nous explique les dangers des fausses richesses et le bonheur qu’offre la richesse de suivre Jésus Christ. D’abord l’Évangile nous parle d’un homme qui, par inclination à la richesse, n’a pas accepté d’être un disciple de Jésus. Et pourtant c’est un homme sincère, croyant et observateur de la loi. Il s’inquiétait de la vie éternelle et c’est pourquoi il posa à Jésus cette question: «Bon maître, que dois-je faire pour posséder la vie éternelle?» (Mc 10,17). Il a impressionné Jésus parce qu’il a une bonne intention et qu’il est très avancé en spiritualité.

                Beaucoup de gens ne s’interrogent jamais sur la vie éternelle. On s’interroge souvent sur la vie présente et la manière de la maintenir le plus longtemps possible d’où la nécessité de la protéger en prenant des assurances tous risques et en luttant tant qu’on peut contre les maladies. L’homme de l’Evangile est donc particulier, il a tout fait pour être correct. Il avait même réalisé ce qui est encore difficile pour tous les hommes: «Les commandements de Dieu», voilà pourquoi «Jésus posa son regard sur lui, et Il l’aima». Malgré son effort, il lui manque une chose importante sinon unique que Jésus lui fait savoir: «Va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres, alors tu auras un trésor au ciel.» Il n’a pas réussi à se séparer de ses grands biens. La richesse a des ficelles difficiles à couper pour nous libérer. Nous sommes toujours attirés par des biens matériels. La réponse de Jésus le contrarie, lui fait obstacle et il s’en va triste car il était très riche (Mc 10,21-22). Sa richesse l’empêche de répondre à l’appel de suivre le Christ. 

                On peut se tromper en pensant qu’on est un bon chrétien parce qu’on participe à la messe, on ne vole pas, on ne commet pas de péchés graves comme l’homicide. C’est lorsqu’on comprend le sens profond du commandement de Dieu qu’on est convaincu du long chemin de la sainteté. Cet homme n'avait pas découvert ce qu'est la vraie richesse. Il a préféré sa richesse au lieu de suivre Jésus Christ. Après le dialogue avec Jésus, il n'a pas su faire la différence de ce qu’il gagnera en suivant celui qu’il appelle «Bon Maître». Il n’a pas compris que la condition de suivre Jésus est de tout quitter. Mais cela ne signifie pas devenir pauvre, mais plus riche qu'avant ici c’est un autre degré de richesse. On devient riche en amour, en paix, en joie, en justice, en vie éternelle et en fraternité. Et cette richesse nous manque aujourd’hui. Le Christ est notre grande richesse, il est le seul à pouvoir remplir nos cœurs de la joie et de l’espérance que personne ne pourra jamais nous prendre.

                Dans cet Évangile qu’on a appelé du jeune homme riche, Jésus veut nous apprendre que la richesse matérielle peut être un mauvais compagnon. Il dit qu'«Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un homme riche d’entrer dans le Royaume de Dieu.» (Mc 10,25). Jésus a-t-il exagéré en disant cela?  Nous ne pouvons pas dire qu’il y a une exagération dans cet enseignement de Jésus quand nous voyons la puissance actuelle de l’argent qui est devenue une nouvelle idolâtrie. L’argent fait du bien mais de l’autre côté, elle est à la base des abominations qui endeuillent l’humanité. La tentation qui frappe à la porte de l’homme qui est dans l’abondance, c’est d’ignorer qui est Dieu, de se satisfaire de ce qu’il possède et de ne plus voir ce que Dieu vient faire dans sa vie, c’est de s’emparer de ce que Dieu donne et d’en faire sa chose, au lieu de rendre grâce ou de rendre gloire.

                Dans l’Évangile, Jésus révèle enfin des intérêts qui ne sont pas moindres pour ceux qui lui ont préféré plus que tout, ceux qui ont tout quitté. Suivre Jésus offre récompense et bonheur. «Nul n’aura quitté, à cause de moi et l’Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mère, les enfants et terres (…) et dans le monde à venir la vie éternelle.» (Mc 10, 29-30). Les chrétiens ne suivent pas Jésus en tant que disciples frustrés, nous le suivons avec amour, sachant que nous ne pouvons pas servir deux maîtres, Dieu et l’argent symbole actuel de la richesse. Notre unique bonheur est de choisir le Seigneur car il a tout ce que le cœur humain peut désirer. Que Dieu vous bénisse et vous comble de joie. !