La Toussaint 1er novembre 2018 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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La Toussaint 1er novembre 2018

Aujourd’hui nous célébrons la solennité de la Toussaint.

 

Deux interrogations peuvent surgir en nous: Quel est le but de notre vie et quelle est notre préoccupation à préparer le Ciel? J’ignore l’interrogation de « qu’est-ce que c’est le ciel ou la vie éternelle » car la plupart d’entre nous, nous sommes ici parce que nous croyons que Jésus, le Fils de Dieu, qui est au Ciel, nous a sauvé en nous donnant la vie éternelle que nous avons reçue par le Baptême. Souvenons-nous de toutes les personnes qui ont vraiment aimé Jésus-Christ, qui se sont consacrées à l’amour, à la charité et à la paix. Elles n’ont pas été anéanties par la mort, elles sont au Ciel avec Jésus. Ce sont donc ces saints que nous célébrons maintenant, ils sont le meilleur fruit de la foi en Dieu et leur bonheur est celui du Christ ressuscité. 

            Les saints sont une multitude et non un petit groupe de quelques personnes. Les paroles de Jean dans le livre de l’Apocalypse le confirment « J'ai vu une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, revêtus de robes blanches (…) ils s’écriaient d’une voix forte : Le salut appartient à notre Dieu qui siège sur le Trône et à l’Agneau.» (Ap 7, 9-10) Parmi ses saints de tous les temps, il y a nos grands-parents, nos parents, nos frères et sœurs, nos amis, nos bienfaiteurs, nos voisins qui ont partagé avec nous la foi et la vie. Puisque nous aussi nous aspirons à la sainteté, la fête de tous les saints nous concerne donc tous. Cette célébration n’est pas en souvenir de la mort de tous les nôtres mais de leur victoire sur la mort. Dans ces jours de novembre surtout demain le jour de la commémoration des défunts, ne rentrons pas de la visite au cimentière avec douleur et chagrin mais avec joie car au qu’au-delà des tombeaux, il y a une autre vie meilleure. La sainteté est un avenir proposé par Dieu à tous les hommes. Nous sommes tous appelés à devenir des saints.

            Trop souvent nous imaginons les saints comme des êtres lointains, bien au-dessus de nous, qui ont accompli des performances extraordinaires à coups de renoncements et de sacrifices exceptionnels. Comme le dit saint Augustin, les saints ont traversé comme nous maintenant cette vie périssable : «O Vous tous, bienheureux habitants du ciel, saints amis de Dieu qui avez traversé la mer orageuse de cette vie périssable, et qui avez mérité d’entrer dans le port tranquille de la paix souveraine et de l’éternel repos!» Tous ces hommes, femmes, jeunes et enfants qui ont été proclamés saints par l’Église, étaient des gens comme nous. Ils ont connu comme nous les limites de la nature humaine, mais ils se sont appuyés sur la miséricorde de Dieu. L’Évangile de la Toussaint nous révèle que la sainteté consiste à vivre les Béatitudes. Soyons pauvres en esprit, humbles de cœur, miséricordieux, faiseurs ou porteurs de paix, combattants pour la justice même si cela ne nous préserve pas de souffrir. La sainteté est une bataille que nous devons mener en nous et dans le monde. Il y a des gens qui se battent pour eux-mêmes seulement et ils cessent de se battre pour un monde meilleur ou vice versa. Ce combat ne conduit pas à la sainteté. Ne souhaitons pas seulement le bonheur de ce monde, car ce dernier n'est pas notre destination. Notre demeure éternelle est le paradis où nous verrons Dieu tel qu’il est comme saint Jean nous le dit dans la deuxième lecture. La joie de vivre est au ciel et non ici sur la terre. C’est ce que saint Augustin disait aussi en exhortant les chrétiens à la sainteté «Dans la maison de Dieu, c’est une fête sans fin. Là, point de réjouissance qui passe. C’est une fête éternelle ; et le visage de Dieu, vu à découvert, est une joie inaltérable.»

            Même si la sainteté est possible, elle n’est pas facile. Ce qui est normal car la vie éternelle avec Dieu ne se ramasse pas sur la route, c’est un trésor á découvrir souvent avec souffrance. Elle est le fruit d’une vie et non d’un effort de quelques instants. Elle demande détermination et courage « Ces gens revêtus de robes blanches (…) ceux-là viennent de la grande épreuve, ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies dans le sang de l’Agneau.» (Ap7, 14) Jésus aussi ne cache pas la souffrance des futurs saints «Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous à cause de moi.» (Mt 5, 11). La sainteté ne s’achète pas avec l’argent, son prix est celui de toute notre vie comme Jésus à la croix. Mais elle ne demande pas nécessairement de verser notre sang. Pour Jésus, le bonheur revient à celui qui combat, qui grandit: la vie divine implique une orientation de notre vie.

            Retenons que l'essentiel est de vivre avec Dieu, de chercher le Royaume des cieux ou d'être des enfants de Dieu. Cela vaut plus que toute la richesse du monde. Mais ce message nous échappe de plus en plus, et nous ignorons le chemin du vrai bonheur. Que la célébration de la Toussaint nous aide à changer notre façon de penser, le monde n’est pas notre demeure définitive. Que nous comprendrions aussi que la sainteté ne vient pas après la mort, elle se réalise au quotidien quand nous nous engageons pour la cause du Christ et de son Évangile d’amour, de justice et de bonheur pour tous. Que le souvenir de tous les saints allume en nous un violent désir, comme disait saint Bernard, et réveille en nous le désir de chercher le Royaume par-dessus tout.