Avant leur toute première Pâque, les Hébreux avaient reçu ces consignes : « C’est ainsi que vous mangerez la Pâque : vos reins ceints, vos sandales aux pieds et votre bâton en main. Vous la mangerez en toute hâte, c’est une pâque pour le Seigneur. » (Exode, ch. 12). 

Comment ne pas faire un parallèle entre la 1ère Pâque des Hébreux, leur sortie d’Egypte et les images des réfugiés venus d’Ukraine et fuyant la guerre et la destruction dans leur pays ? Des femmes avec leurs enfants, traînant une valise à roulettes, un téléphone portable à la main pour tenter d’être encore relié avec ses proches et son pays, et parfois un animal de compagnie dans une boîte de transport … 

Les chrétiens croient que le Christ traverse avec les hommes l’hyper-violence à Pâques. A l’occasion de nos liturgies de la semaine sainte, nous relirons le récit de la Passion et de la résurrection comme un témoignage renouvelé d’un Dieu qui marche AVEC son peuple crucifié, d’un Dieu DÉSARMÉ et non plus d’un Dieu DES-ARMÉES. 

Parce que Pâques est le creuset d’un monde nouveau, Pâques est notre espérance !

Le poème liturgique du P. Didier Rimaud l’illustre de façon particulièrement suggestive pour nous :

« Voici la nuit, 

La sainte nuit qui s’illumine,

Et rien n’existe hormis Jésus,

Hormis Jésus où tout culmine ;

En s’arrachant à nos tombeaux,

Dieu conduisait au jour nouveau

La terre où il était vaincu. » 

Christophe Champenois