Apprendre à dialoguer

Les Equipes d’animation paroissiales de tout le diocèse de Sens-Auxerre étaient réunies le 11 mars dernier pour un temps de formation et de rencontre à l’évêché. L’intervenante, la théologienne Mme Monique Baujard, a particulièrement insisté sur les enjeux du dialogue. Quand le dialogue s’arrête, la violence surgit. Or, les chrétiens n’ont pas appris à dialoguer. Nous sommes invités à dépasser l’intransigeantisme du XIXe siècle qui pensait l’Eglise en surplomb par rapport à la société et pour qui le dialogue est un signe de faiblesse. Il nous faut, au contraire, entrer davantage dans les vues du concile Vatican II qui situait l’Eglise au milieu du monde, en dialogue avec les hommes et les femmes de bonne volonté. Le pape Paul VI, à l’époque du concile Vatican II, avait mis en lumière ce qui lui semblait être les conditions du dialogue :

1. Reconnaître l’autre comme interlocuteur et non pas simplement comme destinataire ;
2. Adopter une attitude auto-critique (qui doit être réciproque) ;
3. Être ouverts aux éléments positifs dans l’autre ;
4. Unir nos forces pour le bien commun.

Les conflits sont inévitables dans l’Eglise ou en dehors. Nous pouvons éviter qu’ils s’enveniment en faisant appel, au besoin, à un tiers neutre. Dans ces circonstances, il convient de se poser les bonnes questions : où est l’objectif ? où est le bien commun ? quels sont les points positifs dans les différentes parties ? pourquoi est-ce que je tiens à tel point ? est-ce mon ego ? ou bien est-ce vraiment l’Evangile qui est en jeu ? est-ce que j’accepte vraiment l’autre comme interlocuteur ?

Mettre en avant la culture du dialogue, faisait remarquer notre théologienne, ne veut pas dire que l’on envisagera l’Eglise comme une organisation purement horizontale. A un moment donné, en effet, il faut que quelqu’un tranche. Toutefois, cette décision de trancher doit être précédée par une phase d’élaboration concertée.

Il est vraiment urgent de faire l’apprentissage de cette culture du dialogue, que ce soit dans l’Eglise ou encore dans notre société française !

Christophe Champenois

Curé – doyen