L’année 2022 aura été une année horrible avec la guerre en Ukraine qui a eu des conséquences très concrètes chez nous, une économie marquée par l’inflation entraînant un appauvrissement réel, ou bien encore des expressions sans filtre d’émotions négatives au moment des élections dans notre pays… Comme prêtre, je pense à toutes celles et tous ceux qui ont connu cette année des épreuves lourdes et particulièrement difficiles à traverser: un deuil très lourd qui ne permet plus de retrouver le goût de vivre ou de faire des projets pour l’avenir ; une maladie très grave qui survient de façon complètement inattendue et qui suscite non seulement des souffrances mais qui provoque une immense angoisse ; une dégradation importante de ses capacités économiques qui place la personne devant la trappe de la pauvreté ; la souffrance morale et psychique de constater qu’un proche, une personne aimée va mal et que face à cette situation on se sent impuissant ; mais également les difficultés à continuer de croire dans l’Eglise, à trouver l’allant et l’énergie dans une communauté ecclésiale dont le tissu se défait. …

Il est impossible d’échapper aux défis que la vie nous lance. Il nous faut les traverser jusqu’au bout. Nous n’avons pas le choix.

La foi, tout de même, nous procure les ressources pour tenir debout dans l’existence, pour faire face, même si elle ne nous dispense pas de l’inconfort de vivre, même si elle ne nous préserve pas des blessures et de la souffrance et même si elle ne nous promet pas de demeurer intacts.

Cette foi existe chez beaucoup d’hommes et de femmes. Beaucoup plus qu’on le pense ! Cette foi ne s’explicite pas toujours dans un discours chrétien, ou bien encore elle peut se dire d’une autre façon que la foi chrétienne (dans la foi juive ou la foi musulmane pour lesquelles il nous faut avoir beaucoup d’estime et de respect, ou bien tout simplement dans l’humanisme). J’appelle foi, ce ressort élémentaire de l’homme qui fait qu’il se lève le matin avec confiance, avec l’espérance d’accomplir le mieux qu’il pourra la tâche que lui impartit le jour qui vient. Comme chrétien, je suis animé par la conviction profonde que Jésus-Christ vient porter à son accomplissement cette foi élémentaire vivante chez quiconque.

Voici le vœu que je forme pour chaque paroissienne et chaque paroissien du sud de la Puisaye (St-Pierre-St-Paul et Sacré-Cœur en Puisaye) qu’il soit catholique ou pas, un vœu que je forme également pour moi-même : que nous nous levions le premier jour de 2023 pour affronter cette nouvelle année avec cette foi élémentaire qui nous fera tenir debout pour accomplir notre métier d’hommes et de femmes du mieux que nous pourrons et surtout que nous le fassions ensemble.

Père Christophe CHAMPENOIS