L'éditorial du Père Guillaume, ce mois-ci — 14. Paroisse Saint-Edme et Saint-Vincent

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L'éditorial du Père Guillaume, ce mois-ci

 

Vous avez dit « résurrection » ?

 

Que de blagues sur Saint Pierre à la porte du paradis ! Celle de Paulette, épouse et mère parfaite, amie et collègue exemplaire : en bref, une sainte ! Et voici que saint Pierre l’accueille au paradis. Après quelque temps, elle revient voir le saint cellérier en lui disant qu’elle s’ennuie ferme dans ce paradis. Il lui propose le purgatoire, où il fait un peu plus chaud. Mais elle revient le voir et lui dit que ça n’y est pas très folichon. Il n’a plus en rayon que l’enfer. Elle accepte l’offre, faute de mieux. Puis elle revient vers lui, toute reconnaissante : « c’est super, j’y ai retrouvé toutes mes copines ! ».

Cette petite blague nous dit que Paulette, par delà la mort, est toujours vivante. Et quel est notre sentiment à chacun ?

Il y aurait au fond quatre hypothèses : soit le vide et le néant pur et simple ; soit l'immortalité de l’âme libérée du corps, soit la réincarnation en vue de l'aboutissement au nirvana, avec l’espoir que l’état qui sera plus tard le mien, sera meilleur que celui que je connais présentement, sachant que le poids de mes actes présents pèse sur mon devenir ; soit la résurrection de la personne humaine, corps et âme, pour une vie éternelle avec Dieu.

La foi en la résurrection prend sa source dans la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Parce qu’il a connu une vie et une mort semblables aux nôtres, et qu’il est ressuscité des morts, nous espérons connaître une résurrection semblable à la sienne. Le chemin est tracé, il s’agit de vivre le plus possible de l’Esprit qui a animé Jésus au long de sa vie, et de vivre selon ses commandements.

Une question demeure, qu’en est-il de nos actes ? Est-ce qu’ils déterminent notre devenir ? Dans l’hindouisme et le bouddhisme, on doit passer par un processus de purification par des vies successives. Pour les chrétiens, c’est l’infinie bonté de Dieu et sa fidélité à toute épreuve qui sauvent. Alors paradis, purgatoire ou enfer ? Le paradis, on le partage avec Dieu comme un « commun » ; le purgatoire pour nous ajuster à la bonté de Dieu, à sa sainteté ; l’enfer, parce que l’homme est libre et responsable de ses actes…mais il est vide.

Bonne résurrection !

 

 

Un prince de la paix !

Le monde donne une fois encore le spectacle de l'horreur et de la folie des hommes. Il semble que l'homme soit fait pour guerroyer sans cesse, la paix n'étant qu'une suite d'intermèdes sur fond de guerre perpétuelle. On s'interroge sur la vraie nature de l'homme : penche-t-il toujours irrésistiblement du côté de la violence  ? Quant aux rois et aux princes de ce monde, n’agissent-ils pas le plus souvent par rivalité, par méfiance et défi, et par goût de la gloire et de la puissance ?

Le prophète Isaïe, au 8ème siècle avant la venue de Jésus, se désole sur son roi qui, comme ceux des autres peuples, est aveuglé par des rêves de puissance, au mépris de la justice et de la loi. Il fait cette prophétie :

« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière  (…). les bottes qui frappaient le sol, et les manteaux couverts de sang, les voilà tous brûlés : le feu les a dévorés. Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé : « Prince-de-la-Paix ». Et le pouvoir s’étendra, et la paix sera sans fin pour le trône de David et pour son règne qu’il établira, qu’il affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours. » (Isaïe, 9)

Les chrétiens ont toujours vu dans cette prophétie l'annonce de la venue de Jésus, prince de la paix par excellence. Mais comment donc un prince sans couronne ni armée, un enfant à la crèche, peut-il bien faire régner la paix entre les hommes ?

« Heureux les artisans de paix car ils seront appelés fils de Dieu, heureux ceux qui ont faim et soif de la justice car ils seront rassasiés.  » (Matthieu, 5). Voilà les paroles de ce prince, les mots qui peuvent changer les cœurs.

En ce temps de Noël qui vient, nous pouvons être de ceux qui font la paix, en commençant par nos plus proches, et de proches en proches, la paix étend son règne. Sans naïveté, car la paix exige toujours un combat, celui de renoncer à notre volonté de puissance. La paix commence toujours dans un cœur pacifié.

Vive le prince de la paix !

 

Les commandements ? Cela existe encore ?

  Quand on entend le mot « commandements », on fronce les sourcils. Qu'est-ce que la religion va encore vouloir m'imposer ? Est ce que ma morale ne suffit pas ? Est-ce chaque humain ne naît pas avec le sens inné de ce qui est bon et de ce qui est mal ? Et dans ce cas, a-t-on encore besoin de commandements ?

On se souvient des 10 commandements qui sont donnés à Moïse dans le désert, après la sortie d'esclavage en Égypte. Il s'agissait de donner au peuple hébreux un code qui trace quelques principes de vie en commun et avec Dieu.

  Jésus est interrogé sur lequel des 10 est le plus important. Sa réponse est simple : le premier est « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit » ; et le second : «Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Jusque là, apparemment, rien de bien neuf.  

  Sauf que Jésus ajoute que ces deux commandements sont semblables. Aimer Dieu et aimer son prochain (celui qui est proche) c'est donc la même chose. Ah bon? Et comment ça ? Vous vous souvenez peut-être que quand Dieu crée l'homme et la femme, il les crée à son image et à sa ressemblance. Ainsi, aimer son prochain, c'est voir en lui l'image de Dieu, sa présence même. Et aimer Dieu, c'est aimer et respecter ce qu'il a créé. L'amour de Dieu donne la mesure infinie de l'amour humain. L'un appelle l'autre. Et l'autre lui répond.

  Alors oui, les vieux commandements de Moïse, n'ont pas dit leur dernier mot !

Père Guillaume MICHEL