Homélie du Diacre Louis RUELLAN — 20. Paroisse Saint-Luc aux marches de Puisaye

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Homélie du Diacre Louis RUELLAN

Dimanche 19 novembre 2023
Église de Toucy

C’est comme un homme qui partait en voyage ; il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. Jusque-là, ce n’est pas difficile à comprendre. L’homme qui est parti en voyage, c’est le Christ qui est monté au ciel. Les serviteurs, ce sont ceux qui ont une responsabilité dans son église.

Et qu’est-ce que confie ce maître de maison à ses serviteurs ? Des talents. Un talent, au temps de Jésus, c’est une quantité de pièces d’or et d’argent. Une énorme quantité. Pensez : un talent correspond à 6000 journée de travail, autrement dit, 20 ans de salaire. L’homme qui reçoit 5 talents reçoit l’équivalent d’un siècle de salaire. Une somme faramineuse. Oui, ce maître de maison a réellement confiance en ses serviteurs.

Et il y a trois serviteurs. Les deux premiers font fructifier l’argent qui leur est confié. Le troisième, non. Le troisième serviteur n’est pas du tout dans une relation de confiance. Il se méfie du maître – il l’accuse d’être « dur » d’être quelqu’un « qui récolte ce qu’il n’a pas semer ». Il a peur des conséquences si l’argent est perdu, alors il préfère l’enterrer. Au retour du maître, il lui rend. « Cet argent, c’est le tien, ce n’est pas le mien. C’est ton problème, ce n’est pas le mien ».

Alors le maître met ce serviteur en face de ses contradictions. Le blé n’est-il pas fait pour être semé et offrir une moisson ? Un argent enterré, c’est comme du blé non semé : il ne sert à rien.

Les serviteurs de la parabole incarnent l’Eglise. Rappelons que, selon les écritures, l’Eglise est l’épouse du Christ. Elle est l’épouse dont parle le livre des proverbes : Une épouse en qui le mari a toute confiance.

La confiance est au cœur d’une église qui fonctionne. Les serviteurs font confiance au Christ et le Christ fait confiance aux serviteurs.

Quand la confiance en Dieu s’écroule, c’est l’église qui s’écroule et aussi le monde.

Au jardin de l’Eden, le serpent a insinué le doute dans le cœur d’Adam et Eve. Le péché originel est fondé sur le manque de confiance en Dieu. « Où es-tu » demande Dieu à Adam. « J’ai eu peur et je me suis caché » répond Adam.

La peur de Dieu est la marque du mal. « Je savais que tu es un homme dur » : en voilà encore un qui a écouté le serpent. Quand les hommes cesseront-ils de penser que Dieu est un Père Fouettard ?

Mais alors, que penser de la fameuse « crainte de Dieu » ? Et pourquoi le retour de Jésus serait-il une catastrophe comme le dit Saint Paul ? Saint Paul précise que ce n’est pas une catastrophe pour les chrétiens. Le retour du Christ est une catastrophe pour ces gens qui disent « quelle paix, quelle tranquillité » : ces gens sont ceux qui se réjouissent d’être débarrassé de l’Eglise et de cette Parole de Dieu qui vient les contredire. Pour eux, la venue de Jésus est une catastrophe car leurs magouilles, leurs fraudes et leur enrichissement malhonnête vont prendre fin. Dieu ne détruit pas les hommes, il détruit le mal, c’est différent. Et dans ce cas le croyant, lui, peut être alors, à juste raison, habité par une crainte : celle d’abriter en lui des zones d’ombre. Cette crainte lui permet de fuir le mal et de s’améliorer. Oui, ce croyant est bien un « fils du jour ». Le jour du triomphe de l’amour, le jour où il n’y aura plus ni larme ni deuil. Le jour du Seigneur, que le chrétien désire de tout son être.

Un dernier mot pour conclure. Au final, c’est quoi ces pièces d’or et d’argent que Jésus a confié à ses serviteurs. Hé bien, c’est vous, frères et sœurs. Vous êtes son trésor. Vous êtes son cœur.

Alors merci, Seigneur ! Soyons dans « l’action de grâce » ! Soyons dans « l’Eucharistie »