Journée mondiale du migrant et du réfugié — 19. Paroisse Saint-Lazare

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Journée mondiale du migrant et du réfugié

Le 29 septembre 2019 a eu lieu la journée mondiale du migrant et du réfugié. A cette occasion, la paroisse Saint-Lazare a accueilli des migrants lors de la messe dominicale à Marchais-Béton.

Messe à l'église Saint Jean-Baptiste de Marchais Béton

(cliquer sur l'image pour avoir l'homélie du père Patrick ROYANNAIS,

délégué épiscopal à la pastorale des migrants)

 

Fanuel nous a parlé de sa situation :

Je m'appelle Fanuel, je viens d'Erythrée, j'ai 31 ans. Je vis en France depuis décembre 2016. J'ai un permis de séjour de 10 ans depuis octobre. Je suis marié, j'ai une petite fille. Ma femme et ma fille vivent actuellement en Ethiopie. J'ai quitté le pays car je ne voulais pas me battre dans l'armée. Les jeunes sont obligés d'être soldat tant qu'ils sont capables de se battre. Le gouvernement est une dictature, et les tensions entre musulmans et chrétiens sont de plus en plus fortes. Mes parents travaillent la terre. Et j'ai fait comme eux. Mais comment vendre les produits de la terre si on est caché pour ne pas être pris par l'armée ? Comment aller à la ville pour vendre et travailler ? Je n'avais pas de papiers dans mon propre pays ; j'étais donc sans défense. On se fait attaquer pour être volé, ou battu, ou tué. Alors je suis parti, seul, laissant ma femme et ma fille. Je leur téléphone. Je suis allé au Soudan. Mais il n'y a ni sécurité, ni liberté. La route m'a mené plus loin sans que je l'aie choisi. En lybie, ils prennent les femmes, et les hommes ils les font travailler pour rien. Il faut beaucoup d'argent pour s'en sortir ou fuir, tenter sa chance. Ici, depuis que j'ai des papiers, je suis accompagné dans une formation de soudure. Je devrais pouvoir avoir un CAP. C'est une formation par alternance. Avec un contrat d'un an, si tout va bien. Je suis content, je vais vivre comme tout le monde. La plus grande difficulté, c'est la langue. Bien sûr, il faut aussi un logement. Au début en France, le plus dur a été la langue. Maintenant, j'aime le français. Entre réfugiés, nous parlons souvent français. J'ai trouvé des gens pour m'accueillir en France, pour ma formation. Des bénévoles notamment. J'espère maintenant pouvoir faire venir ma femme et ma fille. Je peux dire que j'ai été bien accueilli et que j'ai rencontré des gens sympas.

 

L'Erythrée est indépendante de l'Ethiopie depuis 1993. Elle a aussi une frontière avec Djibouti et est bordée par la Mer Rouge. Le Yémen est juste en face. Les violences ne se sont pas arrêtées avec la fin de la guerre d'indépendance. En 2018, un accord de paix avec l'Ethiopie suscite des espoirs et des sanctions internationales sont levées. Alors que la moitié des six millions d'habitants sont chrétiens, pour la plupart dans une Eglise orthodoxe d'Erythrée, les persécutions contre les chrétiens augmentent. Le patriarche est en résidence surveillée depuis qu'il a critiqué le régime. Le gouvernement vient de confisquer hôpitaux et écoles chrétiennes.

 

Yohannes et Fanuel qui viennent d'Erythrée