La Foi, qu'est-ce que c'est ? — Diocèse de Sens & Auxerre

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La Foi, qu'est-ce que c'est ?

Qu'est-ce que la foi ?

La foi est la décision de faire confiance aux témoins qui nous parlent de Dieu, et d’organiser notre vie en conséquence. La foi est libre ; elle relève de la décision intime de chaque homme et de chaque femme, même si Dieu lui-même donne son aide.

La foi : faire confiance


"Foi" est un mot de vieux français, dérivé du latin fides, qui signifie confiance et engagement. "Croire" veut dire "penser que… mais sans preuve". Penser une chose avec des preuves, c’est savoir, c’est de la science. Toutefois, on peut croire quelque chose de façon solide, parce qu’on a de bons indices, ou qu’on l’a éprouvé affectivement, ou qu’on aime ceux qui nous en parlent. C’est ce que font les croyants : ils croient ce que leur rapportent les témoins, ceux de la Bible, ceux de l’histoire et ceux d’aujourd’hui. Dieu, en effet, est invisible, et Jésus a vécu il y a deux mille ans. Nous n’avons sur lui que des témoignages recueillis dans l’Évangile. À nous, dans notre liberté d’hommes et de femmes, de faire confiance à ces témoignages. 

Pour certains, la foi semble facile. Ils éprouvent un sentiment de foi, pas trop réfléchi, naturel. Chez quelques-uns, cette foi ressentie peut dégénérer en crédulité, et ce qui est cru en croyances quelque peu irrationnelles. Chez d’autres au contraire, la foi est plus difficile ou plus critique. Ils veulent croire, même si leurs sentiments sont contraires, même s’ils éprouvent des doutes. Cette foi malgré les doutes est commune à beaucoup de chrétiens. Et la même personne peut connaître plusieurs phases successives. Dieu nous aide à franchir les obstacles qui peuvent gêner notre foi. Par son Esprit, il dégage le nôtre des préventions et nous donne l’audace nécessaire à cette confiance. C’est pourquoi nous pouvons, par la prière, demander Dieu de nous aider à croire.

Croire en quoi ?


La foi chrétienne est la confiance accordée par une personne d’abord aux témoignages fondamentaux de la Bible, spécialement de l’Évangile, ensuite aux définitions élaborées au fil des siècles à partir de ces témoignages. Ces définitions, qui sont de la théologie, sont résumées dans le Credo et un petit nombre de dogmes (du grec dogma, opinion) qui ont été adoptés par l’ensemble de l’Église et ratifiés par des conciles. Hors de là, tout chrétien conserve sa liberté de jugement.

[...]

Lire la suite de cet article du Père Yves Combeau, publié avec l'aimable autorisation du "Jour du Seigneur", sur le site internet du “Jour du Seigneur”.

Le “Credo”, formule essentielle de la Foi

Credo, du latin "je crois", est le premier mot des symboles de Foi dits des Apôtres et de Nicée/Constantinople.

Symbole des apôtres :

Je crois en Dieu, le Père tout-puissant,
Créateur du ciel et de la terre.
Et en Jésus Christ, son Fils unique, notre Seigneur ;
qui a été conçu du Saint Esprit, est né de la Vierge Marie,
a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié,
est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers ;
le troisième jour est ressuscité des morts,
est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant,
d’où il viendra juger les vivants et les morts.
Je crois en l’Esprit Saint, à la sainte Église catholique, à la communion des saints,
à la rémission des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle.

Amen.

 Symbole de Nicée/Constantinople :

Je crois en un seul Dieu, le Père tout puissant,
créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible,
Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ,
le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles :
Il est Dieu, né de Dieu,
lumière, née de la lumière,
vrai Dieu, né du vrai Dieu
Engendré non pas créé,
consubstantiel* au Père ;
et par lui tout a été fait.
Pour nous les hommes, et pour notre salut,
il descendit du ciel;
Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme.
Crucifié pour nous sous Ponce Pilate,
Il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.
Il ressuscita le troisième jour,
conformément aux Écritures, et il monta au ciel;
il est assis à la droite du Père.
Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts
et son règne n’aura pas de fin.
Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie;
il procède du Père et du Fils.
Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire;
il a parlé par les prophètes.

Je crois en l’Église, une, sainte, catholique et apostolique.
Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés.
J’attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir.

Amen.

* Changement dans la prière depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle édition du Missel romain, le 28 novembre 2021.

Qu'est-ce que l'Église ? par Mgr Hervé Giraud

Regardons-la avec les yeux de la foi, avec 2000 ans d’approfondissement spirituel et théologique. Qui est l’Église aux yeux de Dieu ? Ne serait-elle que la somme des frères et sœurs baptisés ? N’est-elle que l’Église hiérarchique ? N’est-elle que l’ensemble des catholiques ou des baptisés ? Ne serait-elle pas plus que le peuple de Dieu visible ? Nous disons que l’Église est le temple de l’Esprit et le corps mystique du Christ, mais avons-nous conscience de ce que cela signifie ?

Car pour un incroyant l’Église apparaît souvent comme un obstacle. Et pour le croyant l’Église est parfois aussi une épreuve. Combien seraient prêts à collaborer avec l’Église, “si elle n’était pas ce qu’elle est…” avec tout son passé, certaines de ses idées et tous ses pécheurs ! L’Église que le Seigneur voulait sans tache, se trouve blessée, ternie par ses divisions. Elle semble parfois irrémédiablement plombée par les travers les plus sombres de l’histoire humaine où on lui accorde avec plus ou moins d’honnêteté une place prépondérante (Croisades, Inquisition, affaire Galilée, Réforme, divisions, richesses…). Elle est sans cesse obscurcie par le péché de ses membres, y compris de ses membres ordonnés (pédophilie, carriérisme…). On en vient alors à opposer une Église qui serait sainte à ses débuts et pécheresse aujourd’hui. Comme la résultante de tout cela, et selon l’expression du cardinal Poupard, “aujourd'hui l’Église indiffère plus qu’elle n’exaspère”.

Or l’Église est et veut être le témoin permanent du Christ. Elle est définie comme sacrement du salut, sacrement du Christ, sacrement de l’unité du genre humain et de l’union avec Dieu. Comment comprendre tout cela aujourd'hui ? Comment savoir qui est dans l’Église ? Peut-on encore affirmer “hors de l’Église pas de salut” ? A-t-elle des frontières ? Saint Augustin pensait déjà que : “beaucoup de ceux qui paraissent dehors sont dedans, et beaucoup de ceux qui paraissent dedans sont dehors” (De baptismo V, xxvii, 38). Beaucoup déclarent encore : “Nous sommes dans l’Église. Nous sommes de l’Église. Nous sommes l’Église”.

Sans chercher à justifier l’Église et tout ce qu’elle a fait, il importe de faire l’effort d’une élucidation. De la voir, comme pour un vitrail, de l’intérieur. De la voir dans son mystère, dans sa profondeur et au-delà de ses mensurations ! Car l’Église est aussi, et d’abord, un mystère de foi, le lieu même de tous les mystères de nos vies, le lieu d’attente de l’ultime venue du Seigneur. [....]

Conférence de Carême 2018, Mgr Hervé Giraud, extraits : Pas de Fraternité sans Église… (et donc pas d’Église sans fraternité !)

Télécharger la Conférence :