Diocèse de Sens, diocèse d'Auxerre — Diocèse de Sens & Auxerre

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Diocèse de Sens, diocèse d'Auxerre

L'actuel diocèse de Sens & Auxerre est né après la Révolution. Ses deux cathédrales conservent le souvenir du diocèse de Sens et de celui d'Auxerre.

Le martyrologe romain attribue aux saints Savinien et Potentien l’évangélisation de la cité des Senons, Agendicum, au IIIe siècle. La future Sens était alors la capitale d’une province, dite IVe lyonnaise, s’étendant jusqu’à Chartres, Auxerre, Meaux, Paris, Orléans et Troyes. Après la chute de l’Empire romain, ce découpage subsistera à travers une province ecclésiastique à laquelle s’agrégera Nevers au début du VIe  siècle. La réunion des initiales de ces cités forme le mot “C.A.M.P.O.N.T.” qui tiendra lieu de devise au puissant Chapitre cathédral de Sens. À ce territoire très étendu vient s’attacher l’importance politique de la métropole sénonaise qui aura même justifié que l’archevêque de Sens soit honoré, à partir de l’époque carolingienne, du titre de primat des Gaules et de Germanie. Cette influence séculière se traduit également dans la réédification de la cathédrale de Sens comme la première à adopter le style gothique, dès les années 1130, édifice qui accueille d’ailleurs le mariage de saint Louis et de Marguerite de Provence en 1234. Elle se lit aussi dans les fonctions séculières confiées à plusieurs de ses archevêques, à l’image du Chancelier Antoine Duprat (1525-1536).

En 1622, les diocèses de Chartres, Meaux, Orléans et Paris sont détachés de la province de Sens pour former une province de Paris. Mais le prestige du siège archiépiscopal comme aussi le lien avec le pouvoir demeurent encore à travers des archevêques comme Jacques Davy du Perron (1606-1618),  Paul d’Albert de Luynes (1753-1788) ou encore Étienne de Loménie de Brienne (1788-1794).

À la partie méridionale de cet ancien archidiocèse de Sens qui débordait largement de ses limites actuelles, au nord et à l’ouest, la Révolution va agréger des lambeaux des anciens diocèses d’Auxerre, Autun et Langres pour former un diocèse de l’Yonne correspondant aux limites de ce département. Et ce diocèse, créé à la suite de la Constitution civile du Clergé de 1790, est déjà supprimé lors du Concordat de 1801 pour être rattaché au diocèse de Troyes : Mgr de Noé (1802), Mgr de La Tour-du-Pin (1802-1807) et Mgr de Boulogne (1807-1821) gouvernent donc cette partie icaunaise de leur diocèse troyen.

Il faut attendre une ordonnance du roi Louis XVIII, le 19 octobre 1821, confirmée canoniquement le 6 octobre 1822 par la bulle Paternae charitatis du pape Pie VII, pour voir renaître, parmi d’autres sièges épiscopaux, celui de Sens, rétabli mais dans les limites du département de l’Yonne et comme la métropole d’une province ecclésiastique réduite aux diocèses de Troyes, Nevers et Moulins. Le 6 juin 1823, en vertu du bref Antissiodorensis Ecclesiae, l’archevêque de Sens est autorisé à ajouter à son titre celui d’évêque d’Auxerre. Ainsi est honoré le souvenir de l’Église diocésaine d’Auxerre dont la tradition fait remonter la fondation au milieu du IIIe siècle et l’attribue à saint Pèlerin, martyrisé en Puisaye vers 304. Des 27 évêques vénérés comme saints, l’histoire retient évidemment la figure de saint Germain (418-448), fondateur d’une abbaye qui contribua à entretenir le culte de cette importante figure missionnaire. Mais le souvenir de l’ancien diocèse d’Auxerre invite à évoquer également les épiscopats de l’humaniste Jacques Amyot (1570-1593), des cousins Nicolas et André Colbert (1672 à 1704), et plus encore de Charles de Caylus qui, de 1705 à 1754, sut se montrer accueillant aux tenants du jansénisme, notamment en Puisaye qui en devint un haut-lieu.

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Dès le XIXe siècle, l’usage s’installe donc de désigner le nouveau diocèse du nom des deux anciennes Églises qui le composent principalement. Des communautés religieuses apostoliques ou contemplatives s’y forment, sous l’impulsion de fondateurs comme le P. Jean-Baptiste Muard (1809-1854) ; des œuvres nombreuses y sont organisées, à l’image de l’Association de la Jeunesse Auxerroise (A.J.A.) de l’Abbé Ernest Deschamps (1868-1949) ou des Florimontains de l’Abbé Bernard Ferrand (1900-1944) ; sur le chemin de Saint-Jacques et dans le relèvement de l’Europe meurtrie par les guerres, le sanctuaire de Vézelay retrouve un rayonnement mondial, particulièrement à partir de la croisade de la Paix qui y est réunie en 1946 par le P. Doncœur. Ce territoire du diocèse de Sens & Auxerre est diminué de la paroisse de Pontigny, le 15 août 1954, en vertu de la constitution apostolique Omnium ecclesiarum sollicitudo qui érige la Mission de France en une prélature territoriale, l’imposante église de l’abbaye cistercienne fondée en 1114 devenant la cathédrale de l’évêque-prélat. En 1973, la résidence épiscopale de l’archevêque de Sens, évêque d’Auxerre, et la curie diocésaine sont transférées à Auxerre, le siège épiscopal demeurant en la cathédrale de Sens. Enfin, en 2002, la réorganisation des provinces ecclésiastiques, au plan national, fait perdre à Sens son siège archiépiscopal au profit de Dijon, le titre d’archevêque étant conservé, de façon historique, par le titulaire du siège sénonais.  

En 2014, 2017 et 2018, Mgr Yves Patenôtre accompagné de pèlerins, Mgr Hervé Giraud et le père Joël Rignault se sont rendus dans le diocèse de Ziguinchor. À chaque fois, une nouvelle étape en vue du jumelage était franchie. La charte de jumelage entre nos deux diocèse a été signée le dimanche 10 février 2019, par Mgr Hervé Giraud, archevêque de Sens & Auxerre, et Mgr Paul Mamba, alors évêque de Ziguinchor.

En savoir plus sur le jumelage

 

Retrouvez un panorama historique complet établi par Nicolas Tafoiry, archiviste du diocèse