Retour sur la prière pour l'unité des chrétiens du 20 janvier 2019 — 12. Paroisse Saint-Jean-Baptiste de Joigny

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Retour sur la prière pour l'unité des chrétiens du 20 janvier 2019

Le 20 janvier 2019, une soixantaine de personnes se sont retrouvées à Joigny pour la prière œcuménique dans le cadre de la semaine de prière pour l'unité des chrétiens. Mais comment s'est-elle déroulée ? Et comment a-t'elle été préparée ?

Le 3 janvier, préparation de la prière

Bel accueil, au monastère orthodoxe de Bussy en Othe par mère Anne, autour d’un appétissant goûter. C’est le Noël orthodoxe dans quelques jours. La révérende mère Aimiliani est remerciée.
À partir d’un matériel diffusé par l’unité chrétienne à Lyon, et les apports de chacun, dans la joie d’être rassemblés, six personnes des différentes communautés chrétiennes sont au travail avec cinq prêtres et pasteurs : 

  • le père Georges du monastère orthodoxe de Bussy-en-Othe  ;
  • le père Charoubim  du monastère copte orthodoxe de Ronchères ;
  • le pasteur Jean-François Blancheton de l’Église protestante unie de Sens et environs ;
  • le pasteur Vincent Le Pennec de Église évangélique de Joigny ;
  • le père Thierry Debacker de la paroisse Saint Jean Baptiste de Joigny ; il sera remplacé le jour de la célébration par le père Michel N’tela.

Le 20 janvier, célébration de la prière à l’église Saint Vincent de Paul de Joigny

Une soixantaine de personnes a participé à la célébration. Seize d’entre elles animaient les différente temps de prière.
Le pasteur Jean-François Blancheton présidait la célébration. La partie musicale etait assurée par Yves Audard organiste de Joigny, les chants animés par Béatrice Hati et Paul Lawson.

Charles Ménage a accueillie l’assemblée réunie en communion, cette année, avec les Églises d’Indonésie qui soulignent des situations récurrentes d’injustice dans leur pays provoquant divisions et conflits (cf. « Justice et paix s’embrassent : chemin d’unité »)

Les textes de références sont lus par le pasteur Vincent Le Pennec et l’assemblée. Dans le même temps, ils étaient projetés sur un écran.
La prédication est donnée par le père Georges (cf. ci-après).

Comme chaque année, le déroulement de la prière étaient remis à chaque participant. (télécharger le déroulement)

En action de grâce, l'assemblée a chanté "Peuple de frères, peuples du partage, porte l’Evangile et la paix de Dieu…" puis Yves Audard a interprèté l'"Extrait du Grand Dialogue" de Louis Marchand (1669-1732) suivi de "Partita" de Jean-Sébastien Bach  "Ô Dieu, Dieu clément" (1685-1750).

Les applaudissements ont été généreux, puis chacun était invité au partage d’un goûter fraternel.

Jany Thibault

Homélie du père Georges

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Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

Nous sommes réunis dans cette église pour réfléchir, pour témoigner de la prière de Jésus pour ses disciples, prière « que tous soient un » (Jn.17, 21), nous sommes là pour témoigner que cette prière n'est pas morte dans la mémoire et la connaissance des chrétiens.

C'est ainsi que les réunions, qui se tiennent chaque année, montrent qu'il existe entre les chrétiens une conscience vivante de la nécessité de la prière pour l'unité. Tout d'abord nous qui portons le nom de chrétiens, nous allons répondre, non pas si nous avons contribué à l'unité des chrétiens, mais si nous avons prié pour cela, si nous y avons travaillé, si nous avons ressenti l'anomalie de la division des disciples du Christ. Est-ce que nous n'avons pas oublié la prière du Christ pour l'unité alors que nous nous souvenons des paroles de Jésus « Ceci est mon corps qui est pour vous, faites cela en mémoire de moi » (1 Cor. 11, 24). Soulignons que tout ceci a été fait pour que la prière pour l'unité soit finalement accomplie.

Rester dans ce corps, c'est-à-dire dans l'unité n'est pas toujours facile. Reconstruire l'unité est encore plus difficile. Perdre l'unité est le plus facile. Chacune des parties responsables de la perte de l'unité a ses propres raisons, ses propres motifs, son interprétation sur des conflits, et finalement sa vision sur la réalité. L'histoire de l'humanité connaît de nombreuses conséquences ; certaines d'entre elles deviennent lourdes lorsque l'une des parties refuse d'entendre l'autre partie et impose sa réalité comme la seule correcte, la seule vraie.

Naturellement dans les problèmes de divisions parmi les hommes, il est souhaitable avant tout que la paix vienne et que la justice véritable puisse triompher.

D'une part, la division entre les hommes est une conséquence de la séparation de l'homme de Dieu par le libre arbitre  conféré à l'homme. Après avoir fait son choix librement, l'homme a été confronté à la nécessité de choisir constamment ce qui est bon et ce qui ne l'est pas. Le besoin d'un choix constant a été activé dans la vie de l'homme. Les choix malheureux humains ont créé l'injustice, et la nécessité de la justice est alors apparue pour apporter une certaine forme de paix.

Le Seigneur a créé la beauté et a créé l'homme beau, et c'est ça la vérité de Dieu par rapport à l'homme.

Par son libre choix l'homme a orienté son existence ainsi que celle de la terre dans une direction différente de celle proposée par Dieu. Dieu accepte ce choix humain, il pardonne, reste fidèle à sa création et se manifeste par l'Incarnation du Christ. En d'autres termes, l'homme avait désobéi à Dieu ;  Dieu a accepté cette décision et a pardonné par l'Incarnation du Verbe. Jésus est né pour que l'homme puisse recommencer à partir du point où il a trébuché en Adam, c'est-à-dire dans sa volonté et son désir.

La miséricorde et la paix divines voulaient corriger l'humanité. Mais la justice et la vérité divines exigeaient de donner une leçon à la volonté de l'humanité. C'est ainsi que tout ceci va se croiser dans l'Incarnation de Jésus, dans sa crucifixion et sa résurrection, Dieu reste fidèle à l'homme, comme à sa créature bien-aimée pour éprouver de nouveau le libre arbitre de l'homme.

N'est-ce pas toi qui reviendras nous faire vivre et qui seras la joie de ton peuple ?
Montre-nous ta fidélité, Seigneur, et donne-nous ton salut.
J'écoute ce que dit Dieu, le Seigneur.
Il dit : « Paix » pour son peuple et pour ses fidèles,
mais qu'ils ne reviennent pas à leur folie !
Fidélité et Vérité se sont rencontrées, elles ont embrassé Paix et Justice.
La Vérité germe de la Terre et la Justice se penche du ciel.

Ce sont les paroles du psaume 85(84) que nous reprenons aujourd'hui ici, dans les jours qui suivent la fête de la Nativité.

Aujourd'hui nous avons entendu les paroles de Jésus prononcées dans la synagogue : « l'Esprit du Seigneur est sur moi… » et plus loin il continue à citer le prophète Ésaïe (61,1-2). Et en lisant ce passage, Jésus non pas par hasard s'arrête avant les paroles d’Ésaïe. « L'Esprit du Seigneur m'a envoyé proclamer… un jour de vengeance de Dieu » (Ésaïe 61, 2b) et finit avec les paroles : « proclamer l'année de la faveur du Seigneur » (Ésaïe 61,2a). Ceci nous donne à penser que la vengeance de Dieu est son amour pour l'homme exprimé dans le Christ. Et après avoir cité ce passage du prophète, Jésus s'assied et dit « Aujourd'hui cette écriture est accomplie pour vous qui l’entendez » ( Luc 4, 21).

Aujourd'hui, cela veut dire l'aire du salut qui commence avec la Théophanie dans le monde par Jésus. Autrement dit Jésus a confirmé que cette prophétie le concerne et que cette prophétie s'accomplit à l'instant. Il vient pour remplacer par lui-même le jour de vengeance, pour apporter la vraie liberté réelle et pour renouveler la volonté de l'homme.

C'est ainsi que nous sommes appelés avant tout à accueillir l'Esprit du Christ et à être animés par un seul Esprit, par le seul Christ, par le seul Dieu pour tenter de personnifier la paix et la justice dans le monde. Dieu désire par Jésus-Christ que ses enfants, par tous les sentiers de la vie, répandent les semences du pardon, d'amour et de paix. Tout, absolument tout, a été fait par Dieu pour l'homme, lui laissant seulement à être prêt et à accepter tout cela dans son cœur d'homme. Le chrétien qui vit dans l'Esprit du Christ n'a d'autre but que la paix dans le monde, la paix dans l'Église, la paix dans sa propre âme.

Père Georges