Gilets jaunes : deuxième soirée d'échanges à Avallon — 27. Paroisse Notre-Dame de Montréal

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Gilets jaunes : deuxième soirée d'échanges à Avallon

Après une première rencontre à Montréal début février, c’est dans les salles paroissiales d’Avallon que s’est tenue le 2 mars une deuxième réunion sur le mouvement des Gilets Jaunes, à l’invitation des P. Roulier et Campagnac, Curés des deux paroisses.

Dix militants Gilets Jaunes étaient présents et se sont répartis dans les groupes de  discussion proposés autour des trois questions, au cœur des revendications exprimées.

Du Pouvoir d’achat ; pour acheter quoi ? Pouvoir d’achat et dignité
 

Acheter est-il un pouvoir, ou plutôt une dépendance ? ne devenons-nous pas des machines à acheter ? vaut-on moins quand on possède peu ? au sein d’une société tentatrice les frustrations sont grandes, d’autant que les choix sont difficiles, les incitations nouvelles permanentes, les budgets mal maîtrisés, et finalement on perd le pouvoir en privilégiant l’avoir sur l’être, en idolâtrant l’objet.

Ces frustrations, aggravées par un profond sentiment d’injustice appellent à un resserrement des écarts de revenus, une fiscalité plus juste, un intéressement des salariés à la vie économique, une plus juste répartition des richesses, davantage de respect de la personne au travail et d’éthique dans la vie économique

De la place des élus : qui décide, qui agit ? Démocratie, RIC, et subsidiarité
 

Les débats ont permis d’approcher les raisons de la confiance perdue : trop de privilèges et d’avantages non contrôlés pour les élus et les hauts fonctionnaires, poids de l’administration et sa collusion avec les élus, éloignement des décideurs, soupçons sur le fonctionnement de la justice …..

Propositions : mandat unique, rémunérations en baisse pour dissuader les carriéristes, supprimer des étages, pas de budget déficitaire sauf exception motivée, exigence d’honnêteté (casier judiciaire), et RIC pour sanctionner par le peuple les élus malhonnêtes. 

Des droits et devoirs pour vivre en société, pour quel bien commun ?
 

Aucune société ne se construit sans limite, il faut se donner des règles ; les droits doivent être garantis et des devoirs doivent être acceptés en contrepartie ; ainsi le vote est un droit mais devient aussi un devoir.

Sont évoqués les droits fondamentaux parfois mal honorés : droit au travail (chômage de masse)l, à la santé ( déserts médicaux), au respect, à la reconnaissance, droit d’asile

Tout ne relève pas de structure nationale ou de questions d’argent ; localement, on doit pouvoir faire beaucoup mieux, en surmontant l’égoïsme, le protectionnisme, l’indifférence ou la peur de sortir de son confort, mais aussi les abus de pouvoir des municipalités ou des associations ;

Avec écoute et fraternité, on devrait pouvoir sans attendre faire avancer des projets utiles.

 

En fin de soirée, on a pu préciser encore trois des principes de la Doctrine Sociale de l’Eglise, plus pertinent pour les sujets traités :

La Dignité, principe absolument premier, qui pour l’Eglise provient des conditions de la Création : l’homme, seule créature créée « à l’image de Dieu » est revêtu d’une dignité inconditionnelle, qui permet ensuite d’identifier les droits fondamentaux de la personne humaine, tels qu’ils ont été reconnus dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 ; pour l’Eglise, ces droits sont « universels, inviolables, inaliénables », le premier d’entre eux étant le droit à la vie.

La Subsidiarité : pour l’Eglise, c’est la Société Civile qui est première et la communauté politique n’est constituée que pour être à son service ; la Société Civile s’entend comme un ensemble de relations et de ressources, culturelles et associatives, relativement autonomes par rapport aux milieux politique et économique, et caractérisée par une capacité de projet propre qui tend à favoriser une vie sociale plus libre et plus juste ; la communauté politique est tenue de régler ses rapports avec la société civile selon ce principe, ainsi la vie démocratique prend naissance dans le tissu social.

Le Bien Commun :  de la dignité, de l’unité et de l’égalité de toutes les personnes découle le principe du Bien Commun, auquel tout aspect de la vie sociale doit se référer pour trouver plénitude de sens ; étant à tous et à chacun, il vise le plein épanouissement de chaque membre et celui du groupe ; ses exigences dérivent des conditions sociales de chaque époque et sont liées au respect et à la promotion des droits fondamentaux ; de même que nul n’en est exclu, nul ne peut s’exonérer d’y contribuer.

Un Gilet Jaune conclura pensif, mais comme d’ailleurs l’Eglise le dit elle-même : il y a des écarts à combler entre la lettre et l’esprit.

Raison de plus pour que chacun s’y mette ! à suivre...