Cinquante-neuvième méditation: Mardi 12 mai 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

Cinquante-neuvième méditation: Mardi 12 mai 2020

À partir de l’Évangile de la messe du jour : Jean 14, 27-31a

Texte de référence

Nous continuons encore dans l’Évangile d’aujourd’hui la longue conversation engagée entre Jésus et ses disciples. Nous nous souvenons que le Seigneur a engagé ceux qui le suivent sur le chemin de la conversion fondamentale qu’est la conversion relationnelle : passer de l’idée d’une sainteté personnelle à une sainteté puisée dans la relation. Comme le Fils, se reçoit totalement du Père, le disciple du Fils doit apprendre à se recevoir de son Maître. La paix que Jésus laisse et donne à ses amis, n’est « pas à la manière du monde ». Celui qui cherche une paix de tranquillité, une paix d’illumination à usage individuel, sera déçu de sa relation au Christ. Les prophètes du bien-être et de l’épanouissement spirituels sont légion aujourd’hui, mais nous n’avons pas à leur emboiter le pas. D’une manière générale, nous devons faire bien attention à ne pas laisser enfermer nos désirs authentiques d’être chrétiens dans les pièges de revendications mal ajustées ou d’allégeance à des voies stériles. Que faisons-nous quand nous revendiquons des droits de liberté chrétienne en prenant la comparaison des courses au supermarché? Si nous disons que nous avons besoin de communier comme on a besoin de faire ses courses alimentaires, nous reléguons le Mystère au rang des consommables et la vie chrétienne au niveau de tous les consumérismes. Que faisons-nous quand nous soutenons que la foi est utile pour garantir nos tranquillités intérieures ou pour garantir la bonne morale de la société? La foi ne peut se compromettre avec le domaine des intérêts, elle est d’un autre ordre : la foi est une sensibilité au sens de ce qui est, une sensibilité au mystère qui est une brulure plus qu’un confort! Jésus n’est pas venu pour nous promettre une vie plus facile, plus agréable, plus protégée, il est venu pour nous entrainer dans le courant puissant de la vie divine qui n’est que don, réception, échange, accomplissement dans le dessaisissement… Le Christ s’en va, et il revient vers nous; Il part vers le Père qu’Il aime et dont Il reçoit le souffle, le mouvement, la mission. La paix que Jésus nous promet est celle d’un vent de tempête qui nous emporte dans la vie divine : rien de reposant ou de tranquillisant, mais la Vie, la Vie en abondance, en puissance, en acte, en promesse… Que ce vent nous prenne et nous entraine!