Quarante-cinquième méditation: mardi 28 avril 2020 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

Quarante-cinquième méditation: mardi 28 avril 2020

À partir de la première lecture de la messe du jour: Actes des Apôtres 7, 51- 8, 1a

Vision de saint Etienne avant son martyr, tapisserie faisant partie d’un ensemble exceptionnel de 12 tapisseries commandées par l’évêque d’Auxerre Jean III Baillet vers 1500, et conservées aujourd’hui au Musée de Cluny à Paris

Texte de référence

Aujourd’hui, la Parole de Dieu nous donne à contempler la Passion d’Etienne, le saint patron des deux cathédrales de notre diocèse. Au chapitre 6 du Livre des Actes, on avait appris qu’il était «  homme plein de foi d’Esprit Saint » et qu’il était le premier des sept choisis pour le service des tables et que l’on identifie aux premiers diacres de la jeune Eglise. Etienne, en authentique Chrétien, ne se contente pas de son service, il est habité de l’Esprit Saint et il annonce donc l’Evangile par tous les pans de son existence. On le retrouve dans ce passage en train de reprocher au Peuple, aux anciens et aux scribes, leurs raideurs et leurs duretés de cœur. Pourtant, cet homme n’agit pas selon la colère ou le désir de se faire valoir ; rempli de la présence de Dieu, il fait à ses interlocuteurs un don qui fait grincer des dents mais qui est pourtant vivifiant : le don de la dénonciation du mal qui les défigure et les garde dans son esclavage. Etienne ne veut pas de mal à ceux qui l’écoutent, mais il résiste de tout son être à la dureté qui les ronge et par laquelle il va être tué. S’il ne l’avait pas dénoncé, il aurait sans doute laissé gagner le mal en lui-même par l’abandon de ses frères à leur sort d'esclaves… La parole d’Etienne n’est pas provocation, elle est proclamation du mystère de Vie auquel ces hommes se sont fermés, s’enfermant du même coup dans la mort et n’étant plus que des serviteurs de mort. Saisi intérieurement par le gouffre séparant leur attitude et le Salut que Dieu est venu apporter en Jésus Christ, Etienne reçoit la consolation d’une vision : «  Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. » Ce sommet de contemplation qui révèle un cœur pur, rempli du désir de Dieu, finit d’exacerber la violence des hommes défigurés de colère qui ne peuvent supporter le chemin qu’il a emprunté à la suite du Christ… Cette voie de communion à la vie divine que Jésus avait ouverte par sa vie, sa Passion et l’offrande de sa mort, sortait tellement de leurs cadres qu’ils avaient préféré s’y enfermer, quitte à y devenir des emmurés, plutôt que de se remettre en question. Etienne, lui, suivait Jésus dans la confiance, jusque dans la traversée des folies meurtrières, vers la Vie promise. Nous qui sommes Chrétiens, nous avons choisi de suivre le Christ, pas de bénéficier de ses protections spéciales… Sommes-nous prêts à descendre avec Lui dans la mort, pour ressusciter, comme l’a fait Etienne? Sommes-nous disposés à nous unir à sa Personne, quelles que soient les conditions de cette union, ou Lui demandons-nous seulement des grâces utiles et consolantes? La réussite d’une vie chrétienne ne peut sans doute se juger qu’à son union à la Vie du Christ, et il y a sans doute autant de capacité de s’unir à Jésus que d’humains appelés à le suivre, mais ce qui est certain c’est que le désir de cette union, quand il est assez présent et agissant, fait de nous des saints.