Soixante-et-unième méditation: Jeudi 14 mai 2020, fête de saint Matthias Apôtre — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

Soixante-et-unième méditation: Jeudi 14 mai 2020, fête de saint Matthias Apôtre

À partir de l’Évangile de la messe du jour : Jean 15, 9-17

texte de référence

« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. » C’est dans cette assurance que nous devons placer la trajectoire de notre vie chrétienne. Ce qui est premier dans notre vie à la suite du Christ, ce n’est pas le commandement qui est énoncé un peu plus loin, mais c’est l’assurance d’un Amour qui nous précède et nous soutient. Bien évidemment, nous essayons tous de vivre le plus sincèrement possible selon le commandement fondamental que Jésus nous a laissé — « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » — mais comment pourrions-nous le faire si son Amour ne nous était d’abord offert? Si nous en étions privés, nous ne pourrions qu’entendre l’appel à nous aimer les uns les autres sans ne pouvoir compter que sur nos propres forces; en étant assurés de ce « moi aussi je vous ai aimés », nous sommes riches d’une force inattendue. Nos propres limites continueront bien-sûr de s’exprimer et elles ne sont pas forcément mauvaises : elles nous aideront à compter chaque jour un peu plus sur la Miséricorde divine. C’est en elle, que nous apprendrons à aimer vraiment, sans désir de toute puissance, sans héroïsme, sans facilité, mais de plus en plus authentiquement. Celui qui dans les limites de ses capacités, compte sur Dieu en toute chose, n’est jamais prisonnier; il trouve toujours dans les prisons de son cœur et de ses relations un chemin de liberté: dans l’offense le pardon, dans la lassitude la fidélité, dans la faiblesse la confiance. Le pardon, la fidélité, la confiance sont des dons de Dieu, des surabondances qui nous permettent de ne pas confondre l’Amour et les relations intéressées. Dieu n’a pas fait le cœur de l’homme pour les relations intéressées, mais pour l’Amour qui ne vient que de Lui et qui se déverse en l’homme. Quand nous comprenons cela, et que nous essayons d’en vivre, en Jésus, nous devenons capables d’entrer dans le Mystère de la Vie divine. C’est pour nous faire comprendre cette capacité de communion par l’expérience de l’Amour puisé au-delà de nous, que Jésus nous dit: «  Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître ». Oui, il nous fait connaitre sa relation à son Père en nous apprenant à recevoir en nous-mêmes un Amour qui nous dépasse. Rendons grâce chaque jour pour ce don merveilleux!