Porter la communion

Heureux les invités au repas du Seigneur

En sortant de l'animation de la messe, et des joyeuses salutations qui la suivent, porter la communion dans le calme d'une chambre un peu
solitaire est déjà une émotion. Je me sens porteur de toute cette communauté dont ceux qui m'attendent sont privés.

Et soudain le mot de communion si habituel se charge d’un sens plus profond : communier au Christ, c'est devenir, être, communauté. Dans le silence d'une chambre, le Notre Père résonne d'une autre façon que tout à l'heure avec tous dans l'église.
Et comme souvent, la messe télévisée est encore en cours, en Belgique ou à l'autre bout de la France, c'est avec le monde entier qu'on se sent enfants d'un même Père.
Au début de ce service, cela m'a parfois paru un peu étrange de sortir cette frêle hostie de son contexte liturgique. L'adhésion est plus facile quand on s'avance en procession au milieu de tous ... Un jour il m'est même arrivé de sortir d'une assemblée de professions de foi si manifestement incroyante que nos rites m'en paraissaient absurdes, et la consécration semblait perdre tout son sens. Mais quand Michel m'accueille comme chaque dimanche par : "Merci de nous apporter Jésus", la chambre se remplit d'une Présence mystérieuse et réelle, réconfortante, qui disperse étrangeté et doutes.

Quand je pars vers mes visites, c'est avec Jésus dans le creux de ma main que je parcours les rues de Joigny : les gens que je croise ne le savent pas, mais j'espère que quelque chose irradie jusqu'à eux.

C'est plutôt à moi de dire merci pour tout ce qui s'est approfondi grâce à vous, mes amis. C'est grâce à vous que j'ai touché du doigt la chance de participer au repas du Seigneur. Et le bonheur de vous porter la communion ne cesse de me faire grandir.

Roseline DL