Vivre l’œcuménisme aujourd’hui dans notre diocèse : transmettre la flamme et développer des relations — Diocèse de Sens & Auxerre

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Vivre l’œcuménisme aujourd’hui dans notre diocèse : transmettre la flamme et développer des relations

Les nouvelles générations vivent dans un monde qui n’est plus celui qu’ont connu celles et ceux qui ont été les pionniers de l’œcuménisme dans le sillage de Vatican II. Aujourd’hui, avec la mondialisation et la postmodernité, les tentations sont plus fortes de se replier sur son identité ou bien, au contraire, de relativiser l’appartenance à l’Église.

Comme le disait le pasteur Clavairoly lors de la célébration des 30 ans de la CECE à Lyon (23 novembre 2017) “les réarmements convictionnels peuvent être les germes des guerres de demain”. Aussi, voici quelques pistes à proposer pour transmettre la flamme de l’œcuménisme aux plus jeunes et développer les relations.

L’œcuménisme missionnaire

Il s’agit de témoigner avec les chrétiens des autres confessions de la Bonne Nouvelle. Cela peut se faire, par exemple, dans le cadre des parcours Alpha ou encore par l’évangélisation à travers les musiques actuelles comme avec le groupe Glorious.

L’œcuménisme de l’engagement

Les chrétiens se mettent ensemble pour agir au service du bien commun. La préservation de l’environnement constitue un lieu majeur de l’engagement des chrétiens aujourd’hui. Avec les orthodoxes nous pouvons célébrer la fête de la création (1er septembre). Il y a aussi le projet de label Églises vertes.

Le dialogue doctrinal (bilatéral ou multilatéral)

Il demeure un des aspects de l’œcuménisme. Concrètement, cette forme d’œcuménisme peut se vivre chez nous dans des groupes de lecture de la Bible ou de partage sur des thèmes liés à la foi. Signalons le document récent de la commission théologique Foi et Constitution du COE : L’Église, vers une vision commune (2013) en cours de réception dans l’Église catholique romaine.

L’œcuménisme spirituel

Cela n’est pas seulement la semaine de prière pour l'Unité en janvier, ni non plus seulement Taizé ! Mais c’est aussi le partage des dons spirituels que Dieu fait aux Églises (cf. Jean Paul II, Qu’ils soient Un). On peut dire que de façon transversale il n’y a pas d’œcuménisme sans conversion personnelle et communautaire pour l’Unité.

Renforcer les relations

avec l’Église protestante unie de France

Nos frères et sœurs de tradition calvinienne (les Réformés) viennent de connaître une évolution importante avec l’unification des Églises réformée et luthérienne dans une unique Église qui se dénomme Église protestante unie de France (EPUF). Les protestants ont eu ce très beau geste de nous inviter, nous les catholiques romains, à faire mémoire des 500 ans de la Réforme. Cette commémoration ne s’est pas faite dans un esprit triomphaliste mais a permis que catholiques et protestants luthériens (mais pas seulement) lisent ensemble l’histoire des débuts de la Réforme protestante. Le document bilatéral luthéro-catholique Du Conflit à la Communion fera date, n’en doutons pas ! (cf. EDY n° 9-2017, pp 17-19)

avec l’Orthodoxie, présente dans l’Yonne, au monastère de Bussy-en-Othe notamment

Nous devons mentionner le saint et grand concile de Crète qui s’est rassemblé en 2016. Hélas, tous les orthodoxes n’y ont pas participé, notamment l’Église autocéphale de Russie conduite par son patriarche Cyrille. Les orthodoxes placés sous la juridiction du patriarche de Moscou représentent une part très importante de la démographie orthodoxe et pèsent très fortement aujourd’hui. Des liens sont à créer avec ces chrétiens qui ont traversé le terrible XXe siècle en étant coupés du mouvement œcuménique qui se développait en Occident. Le pape François a posé un jalon important lors de sa rencontre avec Cyrille à Cuba (12 février 2016).

avec les chrétiens d’Orient

Le drame des chrétiens d’Orient nous a rappelé à nous, occidentaux, l’existence de ces traditions bimillénaires très riches que nous avions oubliées. Les chrétiens d’Orient, catholiques ou non, sont pour nous des partenaires que nous ne pouvons pas négliger. Dans notre diocèse un certain nombre de chrétiens d’Orient sont accueillis comme réfugiés ou sont tout simplement présents depuis plus ou moins longue date. Mentionnons, bien sûr, la présence de l’Église copte orthodoxe avec le monastère de Ronchères en Puisaye.

avec les Évangéliques et les Pentecôtistes

Ces chrétiens sont des partenaires devenus, aujourd’hui, incontournables. Que cela soit en ville ou dans le rural, ils sont présents dans notre département. Nous, les catholiques, devons apprendre à tisser des liens fraternels avec les chrétiens de cet univers qui peut parfois nous étonner et nous surprendre mais qui possède beaucoup de dynamisme.

père Christophe Champenois
délégué diocésain à l’Œcuménisme