Dans notre prière — Diocèse de Sens & Auxerre

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Dans notre prière

M. le Chanoine Paul Caillieux

Monsieur le Chanoine Paul Caillieux est décédé à Brienon-sur-Armançon, le 19 mai 2021, à l’âge de 83 ans, dans la 56ème année de son ministère presbytéral.

La cérémonie de ses funérailles a été célébrée le mercredi 26 mai, en l’église de Toucy, suivie de l’inhumation au cimetière de Beugnon.

Parcours

  • Professeur à l’Institution Saint-Jacques de Joigny, de 1965 à 1966 ;
  • Vicaire à la cathédrale d’Auxerre, chargé de l’église Sainte-Thérèse, de 1966 à 1968 ;
  • Chargé de l’Aumônerie scolaire, à Auxerre, de 1968 à 1974 ;
  • Membre de l’équipe sacerdotale d’Avallon, chargé de l’Aumônerie scolaire, de 1974 à 1983 ;
  • Responsable diocésain de l’Aumônerie scolaire, en résidence à Auxerre, de 1983 à 1991 ;
  • Membre de l’équipe sacerdotale du Tonnerrois, chargé de l’Aumônerie scolaire, de 1991 à 1994 ;
  • Curé de Toucy et de son ensemble paroissial, de 1994 à 2016 ;
  • Doyen de la Puisaye, de 1994 à 2011 ;
  • Chanoine du Chapitre cathédral de Sens, depuis 2015 ;
  • Curé de la paroisse Saint-Luc aux Marches de Puisaye, de 2016 à 2018 ;
  • Prêtre auxiliaire pour le doyenné de Puisaye, depuis 2018.

Homélie prononcée par le père Christophe Champenois

J’ai fait la connaissance de Paul il y a 25 ans alors que j’étais séminariste stagiaire à Toucy. Le premier souvenir qui me revient est celui d’un prêtre qui m’emmenait dans sa Saxo le dimanche pour une longue route. Nous allions célébrer la messe dans un village de Puisaye et de Forterre avec très peu de participants. Nous revenions ensuite vers Toucy pour y célébrer une autre messe. Après cela, nous prenions un très bon déjeuner que Paul avait préparé lui-même et la conversation se poursuivait à bâtons rompus.

Paul était un peu comme le pèlerin d’Emmaüs, Cléophas qui chemine avec le Christ à ses côtés (cf. Luc , ch. 24) ! Il était également ce prêtre qui, inlassablement, s’en va partager le pain des Écritures et celui des sacrements avec les petites communautés chrétiennes rurales dont il a la charge.

Nous pouvons contempler la vie de Paul comme le pèlerinage d’un prêtre diocésain ordonné en 1965, juste au moment de la clôture du concile Vatican II.

Formé pendant les années conciliaires, ayant connu la guerre d’Algérie, Paul a vécu les premières années de son ministère dans cette période de « grandes espérances » pour l’Église. L’axe déterminant de la vie presbytérale de Paul, du moins dans sa 1ère partie, aura été l’annonce de l’évangile aux jeunes : St-Jo, Taizé, les scouts, les aumôneries scolaires , … Paul a participé à de nombreuses expérimentations, recherches et innovations pastorales .

À partir des années 80, les années Jean-Paul II, apparaissent dans l’Église d’autres requêtes, d’autres « mots d’ordre » pastoraux. Son frère prêtre décède. D’autres prêtres ont quitté le ministère. Paul essaie tant bien que mal de tracer son chemin. Il s’intéresse à l’image et à l’audio-visuel et suit une formation à l’ACNAV. Il entreprend un cursus théologique à l’Institut Catholique de Paris (ISPC) pour réfléchir à sa pratique pastorale avec d’autres. Il montre un souci de qualité dans les propositions de l’Église, notamment sur le plan esthétique.

Si Paul était ouvert et avait le désir de faire avancer les choses dans l’Église, il n’avait pas un caractère très facile. Il pouvait se montrer parfois brutal. Certaines personnes en ont souffert. Il n’y avait pas de malveillance chez lui. Peut-être ces maladresses venaient-elles de blessures personnelles. Malgré cela, Paul se faisait toujours accueillant envers les générations qui le suivaient, notamment séminaristes et jeunes prêtres qu’il a accompagnés. Paul avait le don d’encourager, de valoriser, parfois à l’excès ! Il lui arrivait de s’enthousiasmer devant une idée parfois très banale que nous lui soumettions.

Le pèlerin Paul s’est posé en Puisaye à partir des années 90 d’où il n’a plus bougé. Les évêques lui ont proposé de changer de lieu plusieurs fois. Il n’a pas voulu. Pourquoi ? Serait-ce que le pèlerin était un peu fatigué ? Je ne sais pas. Quoi qu’il en soit, notre ami a toujours accueilli avec une grande disponibilité les orientations pastorales données par nos évêques. Il a dû apprendre, jusqu’encore récemment, à s’adapter aux circonstances changeantes de la vie ecclésiale : les « cinq-cinq » de Mgr Gilson, le travail avec une communauté nouvelle implantée à St-Fargeau (les frères de St-Jean), la collaboration avec des frères prêtres venus d’ailleurs … Le pèlerin a tenu fidèlement dans la durée son poste quitte à s’user beaucoup …

On ne peut pas dire que Paul aura « réussi » sa retraite. Mais peut-être que Paul n’était pas fait pour devenir un retraité heureux …

Paul aura été un prêtre pour temps de crise, un prêtre forgé pour traverser la saison plutôt hivernale de l’Église que nous connaissons. Il nous aura passé l’Évangile pour que nous le transmettions à notre tour, non pas comme quelque chose de figé mais comme un trésor inépuisable dans lequel nous pouvons puiser pour vivre.  

Paul a achevé son pèlerinage terrestre. Un pèlerinage qui s’est effectué avec le Christ, présent paradoxalement dans l’absence, mais qui nous guide vers la Jérusalem nouvelle.

Nous espérons que notre frère peut voir maintenant le Christ dans le Royaume de Dieu, Royaume dont tout ce que nous pouvons dire dans nos homélies, catéchèses, théologies n’est au fond que très approximatif, mais qui , nous l’espérons, nous surprendra en bien, nous étonnera et nous passionnera.

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