Janvier 2023

Les chrétiens de Palestine auxquels s’adresse l’évangéliste Matthieu, plus spécialement, des chrétiens d’origine juive, sont familiers d’un langage emprunté par Matthieu, pour évoquer la naissance de Jésus. C’est un récit très imagé, qu’il ne faut pas pour autant prendre à la légère. Il constitue à lui seul un mini-évangile, un bon résumé de tout ce qu’a retenu Matthieu concernant Jésus. Rappelons-en quelques éléments :

Les mages : ils représentent les païens qui ont su, mieux que les Juifs, accueillir le messie. C’est un thème cher à Matthieu. Dès le début, les païens, les étrangers, sont là auprès de l’enfant Jésus, tandis que les autorités juives - les chefs des prêtres, les scribes et le roi Hérode - ne se déplacent même pas ! Absence absolue ! Il y a pour nous une première mise en garde : ne classons pas trop vite les gens. Gardons-nous de leur coller des étiquettes.

L’étoile : sans elle, les mages ne découvriraient pas le Fils de Dieu. L’étoile est l’image de la foi : un don que Dieu nous fait. Elle est comme un signe dans la nuit, le signe d’un Dieu qui n’abandonne pas les humains dans leurs ténèbres, mais se plaît à les rassurer en leur rappelant sa fidélité. Les mages, nous dit l’évangile, « furent remplis de joie à la vue de l’étoile… »  Est-ce pour nous, une invitation à considérer, avec émerveillement, toutes les étoiles qui ont guidé notre route vers le Christ ? Ou, est-ce pour d’autres, un appel à reconnaitre, aujourd’hui, en toute humilité, des signes capables de conduire leur pas, vers la Lumière, tant désirée ?

 De l’or, comme à un roi : car il faut que Jésus soit Seigneur de notre vie, qu’il règne sur nos désirs, nos projets, nos pensées, nos actes, nos choix... Jésus est roi, mais pas n’importe quel roi. La fragilité même de cet enfant de Bethléem nous montre que ce roi n’a pour seule puissance que celle de son amour. Il n’est tout-puissant que par amour ! 

De l’encens, comme à un dieu : car en Jésus, c’est plus qu’un prophète que Dieu nous envoie. Nous disons du Seigneur Jésus qu’il est désormais assis à la droite du Père ; c’est une manière de dire qu’il est égal au Père, vrai Dieu né du vrai Dieu.

De la myrrhe enfin, celle qu’on use pour les soins funéraires. Jésus n’a pas fait semblant d’entrer dans notre histoire. Les mages lui offrent de la myrrhe, car Lui qui était immortel a accepté, pour nous, de devenir mortel. Il nous a donné sa mort en gage de notre résurrection ! 

Enfin, c’est par un autre chemin que les mages regagnent leur pays... C’est l’image même de la vie chrétienne, c’est-à-dire de la conversion. Quand on a découvert Jésus, on ne peut pas continuer à se comporter comme avant... Il faut changer de cap, prendre une autre route ! Demandons à l’Emmanuel, ses grâces pour que son amour soit réellement manifesté partout où des hommes, comme les rois mages, sont en quête d’un monde meilleur.

Bonne fête de l’Épiphanie à tous !
Bonne et fructueuse année 2023 !                                                       Père Jean-Louis NGABONZIMA, curé.