Juillet-Août 2022
Les Chrétiens parlent moins de Dieu qu’autrefois ! Pourtant Jésus, le fils de Dieu demandait de « crier sur les toits » ce qu’il murmurait « au creux de l’oreille ». N’allons-nous pas encourir sa malédiction : « Celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux » ?
Se taire ou parler ? On le sait, il y a plusieurs espèces de silence. Il y a des silences de peur, il y a des silences d’indifférence, des silences de trahison, d’une part, et d’autre part, Il y a aussi des silences de joie, de plénitude, d’amour, des silences qui protègent un secret.
Les moments les plus intenses de la vie sont ceux où l’on « n’a plus de mots ». Le silence est alors plus expressif que toute parole : il permet d’entendre l’inexprimable. Mais par ailleurs, ne faut-il pas, comme le conseillait Paul, « proclamer la Parole, insister à temps et à contre temps », afin d’annoncer l’Evangile, avec patience et pédagogie, à toutes les générations ? (2 Tim 4, 2) Dès lors, comment proposer « le message » qui déborde les mots et le cadre habituel de nos enseignements ? Le vieux sage qui a écrit l’Ecclésiaste répondait déjà avec perspicacité : « Il y a des moments pour parler et des moments pour se taire. » (Qo 3, 7b). Il reste vrai que ces moments se succèdent dans la vie personnelle et quotidienne.
Autant il faut que nos mots ne soient pas usés jusqu’à ce qu’ils « ne disent plus rien », autant il est nécessaire aussi, que l’expérience de la vie et du silence fasse mûrir en nous, des paroles neuves et fraîches afin de proclamer l’Evangile dans toute sa vitalité, celle qui fait revivre au tour de nous, l’espérance, la charité et la joie de croire. Une telle joie est devenue, d’une façon manifeste, immense au sein de notre paroisse depuis plusieurs mois ; car les fruits de la « parole fraîche », proclamée avec conviction, se sont répandus sur le territoire paroissial du Christ-Roi. En effet, depuis le début du printemps 2022, se succèdent les célébrations des sacrements du baptême, de la première communion, du mariage sans oublier le témoignage merveilleux des professions de foi et des anniversaires de mariage (10 ans), jubilés de mariage (50 ans) et de l’ordre (25 ans).
Comment ne pas évoquer ce « temps fort » du pèlerinage de nos enfants catéchisés (2021-2022) ? Ce dernier les a conduits le 25 juin, accompagnés par leurs catéchistes et quelques-uns des parents, à la découverte de la « colline de Vézelay », avec son patrimoine spirituel saisissant. C’était un moment de grâce et d’une rencontre intergénérationnelle.
Comme le disait Jean-Baptiste : « Il faut qu’il grandisse et que moi, je diminue » (Jn 3,30), nous aussi, sachons taire ce qui ne glorifie pas le nom du Seigneur et proclamer les merveilles que Dieu ne cesse d’accomplir en nos vies.
Bonnes vacances à tous nos enfants, à nos jeunes
et bel été à vous tous !
Père Jean-Louis NGABONZIMA, Curé du Christ-Roi.