Communiqué N°4 — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

Communiqué N°4

Auxerre, le 2 mai 2020, en la fête de saint Athanase

 

Chers frères et sœurs,

      Mardi dernier le Premier Ministre a présenté un plan pour les premiers pas que nous aurons à faire suite à ces longues semaines de « confinement ». Il est trop évident que le 11 mai, tout ne changera pas. Nous ne reviendrons sans doute pas à la « vie d’avant » avant longtemps et nous avons le droit de nous interroger sur le bien-fondé d’un tel retour. Ce que Dieu attend de nous, ce n’est pas de revenir à la vie d’avant, mais de chercher à construire l’avenir et à accueillir la vie qu’il nous annonce et nous promet. D’un point de vue théologique, il est sans doute utile de rappeler que la Bonne Nouvelle que l’Église annonce n’est pas le retour au paradis terrestre, mais la Promesse d’un Paradis bien plus grand, bien plus beau, ce Royaume inauguré en Jésus-Christ et que nous ne cessons de voir grandir si nous le cherchons dans la foi.

      Depuis quelques jours, nous entendons des voix qui s’élèvent pour contester la décision de reporter au moins jusqu’au 2 juin le retour des messes publiques. Comme vous tous, nous souffrons de cette prolongation, et nous pensons que très peu de nos frères et sœurs paroissiens se désintéressent de cette question, même si tous ne voient pas dans cette décision un acte malveillant du gouvernement français. Pour notre part, nous ne participerons pas à un concert de reproches à l’encontre de nos dirigeants qui cherchent à faire ce qu’ils peuvent dans une situation inédite et grave. Nous devons bien sûr être libres, et nous avons montré, depuis le début de cette crise que nous savons être responsables, alors soyons-le jusqu’au bout ! L’attitude qui consiste à critiquer les gouvernants qui « ne nous aiment pas », les évêques qui « sont toujours trop ceci ou cela », les autres qui « ne pensent pas comme nous », n’avance pas à grand chose… elle risque d’ajouter des tensions, là où il y en a déjà, pour prouver à je-ne-sais-qui, que nous sommes des « catholiques opprimés mais rebelles ». 

      La révolte que nous pouvons légitimement ressentir dans cette privation douloureuse doit être bien orientée, c’est à dire, dirigée contre le mal qui abime notre monde, y compris sous la forme de ce virus qui est une manifestation parmi d’autres, de ce qui défigure la création de Dieu. Si nous comprenons que ce n’est pas contre un gouvernement prudent que nous devons diriger notre saine et sainte colère, nous sommes persuadés que de beaux fruits sortiront de cette lutte qui se réengage aujourd’hui ! De ce combat naîtra sans doute un mouvement profond pour attaquer toutes les formes de pauvreté et d’isolement qui touchent notre prochain à Auxerre comme ailleurs. Dans les mois qui viennent, nous allons vous proposer de participer à une grande réflexion sur les moyens que nous devons engager pour combattre toutes les formes de pauvreté qui abiment le corps social dont nous faisons partie et vis-à-vis duquel nous avons une véritable responsabilité : l’annonce de la Bonne Nouvelle nous oblige à relier plus que jamais le désir de la liturgie, signe corporel de notre convocation au Salut, et le soin du corps social et physique de l’homme.

      Nous devons nous souvenir que ce lien n’est pas une fantaisie du pape François, de certains évêques ou de quelques curés ; ce lien est le plus beau trésor historique de notre Église qui bâtissait toujours un Hôtel-Dieu en face de ses cathédrales. Notre société malade a besoin de Chrétiens qui soient avant tout des forces de construction, de proposition, de rappel des promesses que l’homme porte en lui, grâce à Dieu. Nous avons beaucoup à faire pour que nos contemporains nous repèrent comme des promoteurs de l’humain, et pas seulement dans les justes contestations que nous avons parfois à faire. Il faut absolument que nous poursuivions et que nous amplifions nos engagements concrets au service des plus pauvres et des plus blessés qui risquent de se faire plus nombreux dans les mois qui viennent. Pour cela, nous aurons besoin de l’Eucharistie et des autres sacrements et nous avons le droit d’espérer qu’ils nous soient plus largement accessibles dans les semaines qui viennent.

      Dans l’attente de ce moment favorable, nous voudrions que le 11 mai prochain, l’entrée dans la phase de desserrement du confinement, soit rendue manifeste par deux signes liturgiques :

      Premièrement, le dimanche 17 mai et les dimanches qui suivront, avant la reprise des messes dominicales, nous exposerons le Saint Sacrement dans la cathédrale, de 9h à 18h. Pour que cette exposition soit possible et pour que vous puissiez venir passer un moment auprès du Seigneur, il faudra l’engagement de quelques volontaires. Sur des créneaux d’une demi-heure, vous pourrez vous inscrire comme « accueillants » pour réguler les entrées dans l’espace d’adoration car, même si vous n’aurez plus de problème d’attestations à remplir, il restera l’interdiction de se réunir à plus de 10 personnes en un lieu. Il faudra donc qu’un paroissien (muni d’un masque bien évidemment) accepte de rendre ce service de régulation. Pour ce service, il suffira de s’inscrire par téléphone auprès de Béatrice Bourreau, au cours de la semaine précédente. Nous comptons sur vous pour que ce projet nous aide à retrouver le chemin d’une démarche commune de prière.

      Deuxièmement, les personnes qui désirent recevoir le pardon du Seigneur, pourront venir à la Maison paroissiale pour se confesser, après avoir téléphoné quelques jours à l’avance pour prendre rendez-vous. Dans un premier temps, le Père Arnaud sera seul à assurer ce service et son emploi du temps étant toujours assez chargé (le service d’accompagnement des familles en deuil est très prenant en ce moment), ces inscriptions éviteront de longues attentes inutiles.

      Nous espérons de tout cœur que ces propositions nous aideront tous à nous ressaisir communautairement, et à reprendre courageusement la route ! Du fond de cette crise qu’Il n’a pas voulue, Dieu ne nous appelle pas à retrouver nos habitudes, mais à reprendre le chemin du Royaume en nous souvenant de ce qui fonde notre Espérance : Le Christ est ressuscité, il a vaincu la mort pour que la Création tout entière entre dans sa Vie. Que nos vies sur cette terre soient un signe de cette promesse et de son actualité permanente !

      Que le Seigneur vous bénisse et vous garde dans sa vive Lumière ! Alléluia !

 

Père Arnaud Montoux,                                                          

et les membres de l’Équipe d’Animation Paroissiale (EAP).