LA FRATERNITÉ ET LA SAINTETÉ DANS L’ÉGLISE — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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LA FRATERNITÉ ET LA SAINTETÉ DANS L’ÉGLISE

Formation des laïcs : Paroisse sainte Reine Auxerre Val de Baulche

Pères Canisius NIYONSABA  et Hugues GUINOT : Sens/Auxerre       Subsidium de réflexion (1/2019)

1. La fraternité humaine dans les différentes cultures

a. Fraternité familiale, clanique, tribale

b. Fraternité par alliance et celle issue de service (frères d’armes)

Conclusion: de la fraternité imposée par la nature ou du sang à la fraternité choisie

2. La fraternité dans l’Ancien Testament

Le tableau devient noir en décrivant la fraternité dans l’AT : inceste, vengeance, etc. Elle n’est pas un modèle de relation (2 Sam 13, 1-37). La fraternité pour lier les tribus à un ancêtre commun. Les fils d’Israël se sentent frères même s’ils ont grandi en dehors de la communauté (Moïse alla voir ses frères… il vit un égyptien qui frappait un hébreux, l’un de ses frères). Il y a par là une fraternité de sang élargie. Au sein d’un même peuple, la fraternité prend un sens d’alliance. C’est une fraternité morale. Cfr. Gn 13,8 ; Gn 29, 15 ; Lv 25,46 ; Lc 19,17.

            Le peuple de Dieu ne se refermait pas sur lui-même, il vivait en alliance avec d’autres peuples. D’où alors la fraternité d’alliance (cfr. Nb 20,14 ; 1 R 20, 26-34). La fraternité sert à exprimer les relations affectives , amicales (Ps 122,8 ; Pr 17,17), relation conjugale (Tobie 10,6). Il y a donc la fraternité de frère, d’alliance, d’amitié et d’amour.

a. Caïn et Abel

Une fraternité qui termine par un échec à cause du mépris, de la jalousie, de l’insatisfaction, etc. Cette relation naturelle va jusqu’au meurtre. Même si l’être humain échoue dans la fraternité, cet échec n’est pas fatal. 

b. Jacob et Esaü

Le problème de la gémellité. Même pour les jumeaux la fraternité n’est pas automatique. Jacob et Esaü se heurtent depuis le sein de leur mère. Un oracle révèle une difficulté qui surgira «l’aîné servira le cadet.» La ruse, tromperie, usurpation comme ennemis de la fraternité. La fraternité est à construire.

c. Léa et Rachel

Deux sœurs rivales puisqu’elles sont les épouses du même homme, Jacob. Ce qui sera interdit dans la suite (tu ne prendras pas pour ton harem une femme en même temps que sa sœur (Lv 18,18). Après une longue période de mésentente, les deux sœurs arrivent à construire un rapport fraternel, fondé sur le don réciproque au lieu de la violence. Leur construction de la fraternité peut nous donner une leçon intéressante : dire le manque et ensuite partager

d. Joseph et ses frères

Nous connaissons un peu l’histoire de ces frères, une histoire qui a mal commencé. Jacob, la préférence pour Joseph car il était fils de sa bien-aimée Rachel. Rêves de grandeur de Joseph d’où la haine et la jalousie de la part de ses frères. Joseph est mis au profit de ses frères au lieu de le tuer. La fraternité ne nait pas seule, elle vient de quelques initiatives. On peut donc créer la fraternité à partir d’un échec de relation. Ce n’est pas fatal si nous restons enfermer dans nos échecs

Conclusion: La fraternité se greffe sur une relation parentale, d’emblée problématique. Les relations fraternelles n’iront jamais de soi, mais Dieu y est à l’œuvre.

3. La fraternité dans le NT

La fraternité dans le nouveau testament n’est pas nécessairement une affaire de sang mais de notre lien avec le Christ. Mais les frères de sang doivent faire un effort de vivre l’amour mais ce n’est pas évident.

a. Marthe et Marie

Deux sœurs, amies de Jésus. L’une était immobile pour écouter Jésus l’autre hyperactive, affairée par de multiples services. Marthe ne s’adresse pas à Marie mais à Jésus pour exprimer son mécontentement «ma sœur seule me laisse servir». Solitude, absence de relation avec sa sœur. Difficile de dire si Marthe est jalouse des relations de Marie avec Jésus, ou de Jésus avec Marie. Elle veut tout simplement tout faire ensemble. La réponse de Jésus est surprenante mais amicale. Marie n’a pas choisi de laisser Marthe travailler seule, elle a choisi d’écouter Jésus. Jésus affirme la priorité de la relation avec lui sur la relation familiale, ici fraternelle. Il le fait aussi ailleurs par rapport aux parents (Lcc 9, 57-62). Il conteste du coup le primat des liens familiaux, devant l’importance de la conversion: l’urgence de l’appel à le suivre et la radicalité de cet appel.  

b. Un homme avait deux fils (L’enfant prodigue)

Ce qui nous intéresse c’est la relation fraternelle de ces deux frères. Cet Évangile est archi connu. Le père a voulu éviter la jalousie entre ses 2 fils mais à la fin nous trouvons la jalousie d’un frère aîné. Loin de son père, le cadet a tout perdu. Finalement il revient vers lui-même et il se souvient qu’il a une famille et un père. Il retourne et il reçoit un bon accueil malgré l’absence de son frère aîné. En rentrant ce dernier pique une grosse colère et il refuse la fraternité de son cadet et la paternité de son père, il se sent étranger. Son père sortit le prier de rentrer et nous ne savons pas comment l’histoire s’est terminée. En tout cas cette histoire ne se conclut pas, elle reste ouverte sur la proposition de fraternité de leur père. Nous espérons que le père a pu réconcilier ses deux fils.   

c. les frères de Jésus

Les membres du peuple d’Israël se percevaient comme frères et ceux qui se convertissent au christ continuent naturellement à le faire (Ac 13,26 ; Mt 5, 22-26, Mt 7, 1-5, Mt 23,8 ; Lc 22,32). Sont devenus frères aussi des pagano-chrétiens (1 Tes 1,4 ; 1P 2,17

Conclusion 

Les racines de la fraternité chrétienne : La parole de Dieu est le lien fraternel issu de Jésus
Comment vivre en frères : égalité, pardon et charité ou amour

4. Fraternité dans l’Église

(Cfr. Michel DUJARIER, l’Église-fraternité, au Cerf ; Fraternité in Dictionnaire de spiritualité (31 vol, 1937-1995); Joseph RATZINGER, Frères dans le Christ, Cerf, 2006)

Avoir un sentiment de fraternité, sentir un amour pour les autres et Vivre en communauté de frères: Église locale (saint Irénée) ; communauté des chrétiens (saint Cyprien); fraternité (Tertullien et Clément de Rome); cette fraternité est liée au baptême (Grégoire de Nysse) ; Solidarité fraternelle dans toute l’Église (Jean Chrysostome) ; fraternité universelle (Saint Augustin) ; fraternité fondamentale entre baptisés : LG nº 28 (Famille de Dieu9 GS nº 32 (les fils de Dieu = frères et sœurs)  

Conclusion: sentiment (philadelphia), communauté (adelphotes) (Jean Chrysostome et Saint Augustin)