Compte rendu de l'Assemblée diocésaine du 20 février 2021 — Diocèse de Sens & Auxerre

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Compte rendu de l'Assemblée diocésaine du 20 février 2021

Après un report en raison des conditions sanitaires, Mgr Hervé Giraud a réuni l’Assemblée diocésaine le samedi 20 Février 2021. Dans le contexte actuel, cette rencontre s’est déroulée de manière inédite, en sept lieux d’assemblées locales répartis dans le diocèse (Sens, Villeneuve-sur-Yonne, Joigny, Auxerre, Saint-Fargeau, Avallon et Tonnerre), connectés entre eux et les intervenants par visioconférence.

Dans le cadre de l’année Laudato si' vécue en Église, cette assemblée diocésaine a permis aux participants de se saisir de la question actuelle de la conversion écologique posée à notre monde. Car l’encyclique ne fait pas que pointer les défis écologiques liés au réchauffement climatique, mais elle met en avant la protection de la nature, du vivant dans son ensemble, comme vocation même de l’existence chrétienne. La force de ce texte est de mettre en évidence le principe « d’écologie intégrale » en montrant que « tout est lié : la protection authentique de notre propre vie comme de nos relations avec la nature est inséparable de la fraternité, de la justice ainsi que de la fidélité aux autres. » (LS §70) Une brève présentation de l’encyclique a permis de recevoir ce texte en trois principes fondamentaux : tout est lié – tout et donné – tout est fragile.

Mais le contexte de la pandémie nous amène à développer nous aussi de nouvelles façons de vivre, plus simples et durables, à promouvoir une solidarité intra et intergénérationnelle, à pratiquer une écologie intégrale dans les paroisses, les communautés religieuses, les familles, les écoles, etc. Nous sommes conduits à un carrefour, à un moment décisif : celui de la « conversion écologique ».

C’est ce que Marie-Hélène Lafage, engagée dans cette voie sur Lyon avec d’autres jeunes professionnels chrétiens et auteure du livre « Laudato si en actes, petit guide de conversion écologique », a développé dans son intervention. Parler de conversion ne signifie pas se convertir à l’écologie comme à une nouvelle religion de la Terre ou suivre un phénomène de mode, mais c’est un appel à une conversion intérieure et spirituelle : une relation renouvelée à Dieu, un changement de regard ou de modèle de vie, un lien renouvelé avec la création, un changement de style de vie personnel mais aussi communautaire. En effet, « si les gestes individuels nous restaurent dans une cohérence et une dignité, les changements de société exigent des actions collectives. » Loin d’une présentation de l’écologie contraignante ou culpabilisante, elle a décrit un chemin joyeux de relations renouvelées et d’une sobriété heureuse : « Ce ne sont pas d’abord des efforts ou des interdits, mais des changements positifs pour nos vies, vécus et partagés ensemble. »

Son témoignage a porté en particulier sur la proposition de former localement des groupes « Laudato si' en actes », pour accompagner les gens dans une lecture approfondie et enrichie de l’encyclique, et dans des changements de pratiques ensemble. Un tel groupe offre à « chacun de se réinventer avec d’autres personnes au moyen d’actions ou de gestes simples, à partir de thèmes concrets comme se nourrir, se déplacer, se vêtir, gérer nos déchets… » La méthode qu’elle propose permet de voir pour chaque thème aussi bien l’apport de l’encyclique que les gestes mis en place, les progrès même petits faits par chacun, et les difficultés rencontrées. Le partage mutuel sur ces questions permet de s’enrichir et de progresser, et d’ancrer la conversion écologique dans une vie spirituelle renouvelée. Enfin ces groupes offrent un lieu et des actions pour entrer en dialogue avec d’autres qui vivent aussi l’écologie autour de nous, de créer des partenariats où chacun est attendu et entendu. « Seules les actions collectives ou communautaires permettent une action sociale !»

Dans chaque assemblée locale, les participants ont pu se laisser interpeller par son intervention, en se demandant à quels changements cela les invitait ? À quelle conversion écologique sont appelées nos communautés ecclésiales ? Comment envisager l’émergence de groupes « Laudato si' en actes » dans notre secteur pastoral ?

Chaque lieu a pu faire remonter des idées, des propositions ou initiatives concrètes, alliant action écologique et lien retrouvé avec la création : par exemple dans des terrains paroissiaux des jardins partagés ou la culture de fleurs, la récolte des eaux pluviales des toits des églises, des marches spirituelles pour nettoyer les chemins, éviter le gaspillage de papiers (feuilles de messes, enveloppes du denier…), … Plusieurs lieux ont exprimé le désir d’un groupe de réflexion sur les questions écologiques pour mener ensemble des actions de proximité.

La création de groupes « Laudato si' en actes » localement dans les mois à venir pourra répondre à ce besoin pastoral. Sachons rendre grâce en reconnaissant que l’Esprit souffle déjà dans les engagements de la jeune génération à prendre soin de la terre et des frères…

P. François Campagnac, vicaire général

 

Le livre « Laudato si en actes, petit guide de conversion écologique » de Marie-Hélène Lafage est disponible à l'achat dans les librairies religieuses du diocèse

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