Panorama pastoral et compte-rendu des Assemblées générales
Panorama pastoral
Par Mgr Hervé Giraud, archevêque de Sens & Auxerre
L’année qui s’est écoulée depuis la dernière Assemblée générale de notre Association diocésaine est celle d’un bicentenaire. Nous sommes donc aujourd’hui, à plus d’un titre, provoqués à examiner le passé. Car le quotidien est un prisme déformant : il nous fait voir le présent avec d’autant plus d’acuité qu’il enfouit bien vite les événements sous des préoccupations nouvelles. Nous souvenir et rendre grâce pour deux siècles de foi, d’espérance et de charité dans l’Yonne nous a montré avec profit que nos soucis d’aujourd’hui ont bien des ressemblances avec ceux d’hier, que nos aspirations étaient depuis longtemps partagées, et surtout que les antagonismes qui nous paraissent insurmontables sont bien peu de choses quand on les considère avec quelques décennies de recul.
J’ai souhaité que cette année jubilaire nous permette simplement de secouer la lassitude de notre quotidien pour mieux voir, autour de nous, les signes de la présence agissante de Dieu.
Le 1er octobre, en ouverture de ces quelques mois de célébration, nous avons pu découvrir plus précisément ce qui fait l’histoire désormais commune du diocèse de Sens & Auxerre. Et puisque cette histoire continue à s’écrire résolument, un forum offrait à chacun ou à chacune la possibilité de découvrir ou de s’informer sur une activité proposée par le diocèse, ses services ou mouvements. Depuis lors, il a été possible de s’approprier plus localement cet anniversaire, au sein de nos communautés. Je sais que certains ont vécu des pèlerinages entre paroisses, d’autres ont remis aux fidèles présents pour les cérémonies pascales un document en souvenir de leur baptême. Et nous aurons la joie de nous retrouver le 29 mai prochain à Auxerre, pour la clôture de ce bicentenaire avec la célébration du sacrement de Confirmation réunissant plus de cent confirmands adultes. Ainsi, dans ce lien entre passé et présent, nous nous ouvrirons au souffle de l’Esprit pour mieux avancer en Église, sous le regard de Marie, Mère de l’Église, que la liturgie célèbre au lendemain de Pentecôte.
Car les séquelles de la privation de rassemblements causée par l’épidémie de la COVID sont encore bien présentes, notamment dans certaines assemblées dominicales, mais nous avons pu apprécier de renouer simplement avec les grands rassemblements. Ce fut le cas à Vézelay, pour les membres des équipes de la pastorale de la Santé de la Province de Dijon ou encore plus lors du pèlerinage de sainte Marie-Madeleine, le 22 juillet, où nous accueillions justement le nouvel archevêque métropolitain, Mgr Antoine Hérouard, nous entretenant de l’action de l’Église au cœur de la Communauté européenne. Et nous avons pu vivre un pèlerinage diocésain à Lourdes débarrassé d’une grande part des restrictions sanitaires qui l’avaient entravé les années précédents.
Et puisque nous ressentons à Lourdes combien nous sommes membres de l’Église universelle, c’est bien la démarche synodale qui en résume le mieux les préoccupations actuelles. Nous sommes pleinement dans ce processus synodal de transformation convoqué par le pape François et qui implique une succession de temps et d’étapes, de discernement et d’expérimentation. Dans cette ligne, j’ai publié, en juillet dernier, une lettre pastorale “Pour une conversion pastorale, synodale et missionnaire” à travers laquelle les structures missionnaires du diocèse sont réformées. Le conseil épiscopal se compose maintenant de six membres : deux vicaires généraux, deux laïques, Mme Anne Larcher et une déléguée diocésaine Mme Hélène Trouvé, et un diacre, M. Richard Lepelletier. Cette refonte se traduit aussi par la mise en place d’un Conseil pastoral missionnaire diocésain. Nous encourageons aussi chaque paroisse à vivre des Assemblées paroissiales et proposons à chaque doyenné de favoriser la synergie entre les paroisses en se rassemblant en conseil de doyenné ou en conseil de secteur. L’Assemblée diocésaine a confirmé le bien-fondé de ces propositions, et insisté sur la nécessité de nous rassembler au-delà des sensibilités, des âges et autour de la Parole de Dieu.
Après avoir accueilli l’Abbé Pierre-Célestin Titi Ndjock, du diocèse d’Eséka (Cameroun), au cours de l’année pastorale précédente, le presbyterium diocésain s’est enrichi de l’Abbé Gervais Godoka, second prêtre du diocèse de Bururi (Burundi) et vicaire de la paroisse Saint-Martin-en-Avallonnais. Un nouveau prêtre du diocèse jumelé de Ziguinchor a entamé une mission dans notre diocèse à l’automne, l’Abbé Nicolas Biagui, comme curé de la paroisse Sainte-Marie-en-Gâtinais. Il dirigera le comité de jumelage Sens-Ziguinchor. Enfin, l’Abbé Guillaume Michel, prêtre de la Mission de France, est venu succéder à l’Abbé Patrick Royannais, qui avait achevé sa mission comme curé de la paroisse Saint-Edme. Le Père Anicet-Blaise Mbarga de la Société de l’Apostolat catholique, a lui aussi achevé son temps de ministère dans le Tonnerrois, ainsi que le Père Michel-Marie de Conchy, prêtre de la Fraternité de la Très-Sainte-Vierge-Marie, dont la communauté icaunaise est cependant renforcée depuis septembre par le Père Jacques-Marie Gros. En ce même début d’année pastorale, un second candidat au presbytérat est entré au Séminaire.
Les responsabilités portées par des laïcs ont aussi été distinguées dans notre réforme de l’été, chaque responsable de service diocésain devenant délégué épiscopal. En outre, on peut signaler que Mme Bernadette Daguin a été renouvelée comme chargée de mission au sein des Communautés Laudato si’ pour une Écologie fraternelle et solidaire (CLEFS), domaine qui réclame d’autant plus d’attention que nos contemporains y sont particulièrement sensibles. Un nouveau directeur diocésain de l’Enseignement catholique a été nommé en la personne de M. Pascal Lhoste. Il a lui-aussi à veiller sur un domaine essentiel pour l’avenir et qu’il nous faut investir pleinement, comme les contrats avec l’État nous le permettent. Enfin, M. Alexandre Rendu a été nommé délégué épiscopal pour la protection des mineurs, en application d’une des motions adoptées par la Conférence épiscopale qui poursuit à la fois son chemin de transformation et les réformes rendues nécessaires par la publication du rapport de la CIASE.
En cette année notamment dédiée au souvenir, j’achèverai mon propos en évoquant les frères et sœurs qui nous ont quittés au cours des derniers mois, je pense notamment à Mgr Paul Bertrand, mais aussi à M. Didier Beaune, qui œuvrait pour les affaires économiques, à M. Jean-Louis Eustache, ancien président du Secours catholique et fondateur de l’épicerie solidaire, ou encore à Mme Anne Dousseau, salariée de l’Association diocésaine au service de la paroisse Saint-Germain. “Les dons de la grâce sont variés, mais c’est le même Esprit” : qu’il nous donne, au-delà des temps et à l’exemple de ceux qui nous précèdent, l’enthousiasme missionnaire et le souci de l’unité. ■
Association diocésaine de Sens : retour sur les Assemblées générales
par Vincent Dano, économe diocésain
Cette année, il y avait aussi convocation d’une Assemblée générale extraordinaire. Il s’agissait, dans le cadre de la loi CRPR du 24 août 2021 (loi confortant le respect des principes de la République), de voter la modification des statuts, en cohésion avec les autres Associations diocésaines de France, selon les statuts type résultant d’un accord international (entre la France et le Saint-Siège).
Pour l’essentiel, les modifications portaient sur le nombre minimum de membres (dix), l’introduction d’outils de modernisation du fonctionnement, comme la visioconférence, et l’intégration du commissariat aux comptes.
Une fois les statuts votés, les comptes 2022 ont été présentés avec une intervention du commissaire aux comptes Mme Aurélie Rety-Boisfard, puis les observations du contrôleur des comptes M. Claude Boulic et un diaporama de l’économe M. Vincent Dano.
Quelques données chiffrées
L’année 2022 est encourageante et rassurante quant à la générosité des fidèles. Les quêtes et les offrandes lors des célébrations (baptêmes, mariages, obsèques) sont supérieures à celles de l’année 2019 avant la COVID.
Même si le denier de l’Église est en léger recul, les donateurs ont soutenu davantage leur paroisse, les prêtres aînés ou des projets d’investissement.
En effet, les différents travaux, dans les paroisses et bâtiments diocésains, se sont élevés à près de 500 000 €, preuve que nous entretenons nos biens et investissons dans des locaux accueillants et aux normes.
Enfin, le diocèse a reçu plusieurs legs, ce qui permet de continuer notre mission d’évangélisation.
Malgré cette grande générosité, le résultat d’exploitation et le résultat final sont déficitaires. Une commission va être créée pour identifier les économies à réaliser afin d’atteindre l’équilibre dans les années à venir.
Les comptes ont été signés sans réserve par le commissaire aux comptes.
Après cela, les membres présents ont été invités à poser des questions et à débattre. Plusieurs sujets ont été abordés (collecte de dons, immobilier, communication, mutualisation entre diocèses, activités lucratives…).
Mgr Hervé Giraud remercie chacun pour son service, et chaque donateur pour sa générosité. ■