La Transfiguration du Seigneur — Diocèse de Sens & Auxerre

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La Transfiguration du Seigneur

La fête de la Transfiguration du Seigneur célèbre le jour où, sur le mont Thabor, le Christ Jésus, devant ses Apôtres Pierre, Jacques et Jean, manifesta sa gloire de Fils bien-aimé du Père, en présence de Moïse et d’Élie apportant le témoignage de la Loi et des Prophètes.

Elle est fêtée le 6 août par l’Église d’Occident et tous les Orientaux byzantins, syriens et coptes.

Méditation : la mosaïque de la basilique Saint-Apollinaire-in-Classe

Méditation du père François Campagnac, donnée lors du pèlerinage diocésain à Ravenne-Venise, en février 2018

Dans la basilique Saint-Apollinaire-in-Classe, à Ravenne en Italie, l'abside offre une mosaïque du VIe siècle admirable et étonnante : la Transfiguration du Seigneur.  Contempler cette scène nous entraîne au-delà du texte évangélique (Mc 9, 2-10) dans une interprétation qui en révèle le mystère et la profondeur.

 

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Dans un ciel doré de gloire et de sainteté divine, nous reconnaissons dans la nuée Moïse à gauche et Elie à droite, s'entretenant avec Jésus. Ils représentent la Loi et les prophètes. La main sortant des cieux désigne le “Fils bien-aimé” (Mc 9, 7). Mais ici la figure du Christ transfiguré que l'on attendrait au centre est remplacée par une croix d’or sertie de pierres dans un ciel étoilé et avec en son centre le visage du Christ.  À une époque où il est important de réaffirmer les deux natures du Christ, vrai homme et vrai Dieu, la croix apparait comme le lieu de victoire de “Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur” (dont l’anagramme ichtus en grec - le poisson - est placé en haut de la croix) lui le Sauveur du monde (salvus mundi en latin placé en bas de la croix). Dans ce grand cercle, c’est tout l’univers qui est sauvé, récapitulé (Cf Ep 1, 10) La révélation de la gloire du Christ, préfiguration de sa résurrection, passe par la croix. Il s'annonce déjà comme un "messie crucifié" (Cf 1 Co 1, 23). Ce à quoi devront consentir les disciples au premier rang desquels Pierre Jacques et Jean, témoins choisis de cette révélation, représentés ici par trois brebis : Pierre à gauche seul pour marquer sa primauté, les deux frères à droite côte à côte pour souligner leur fraternité.

Mais ils ne sont plus les seuls à présent : grâce à saint Apollinaire (IIe siècle) vénéré en ce lieu, toute l’Église représentée par les douze brebis de part et d'autre, est invitée à contempler la croix du Christ, source du salut. La verte prairie paradisiaque où vont paître les brebis rappelle les paroles du psaume 22 : “Le Seigneur est mon berger... Sur des prés d'herbe fraîche il me fait reposer...”

La figure priante et contemplative de l'évêque martyr rappelle la fonction pastorale du berger : conduire au Christ, unique source du salut. Par une belle gestuelle de prière qui décentre l'Église d'elle-même, saint Apollinaire au centre et au-dessus de l'autel, oriente le regard et le cœur vers la croix du Christ. Car autour de la croix, le ciel étoilé composé de 99 étoiles or et argent évoque à la méditation du croyant la parabole de la brebis perdue. Si les 99 sont déjà rassemblées autour du Christ, la centième étoile peut être chacun de nous que le Christ vient chercher et sauver…