Les péripéties de l’église St-Eusèbe — 16. Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

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Paroisse Saint-Germain d'Auxerre

Les péripéties de l’église St-Eusèbe

En 637 l’évêque Pallade fonde, hors les murs de la Cité, un monastère placé sous la protection de Saint Eusèbe de Verceil, destiné à abriter la sépulture des évêques d’Auxerre.

GPS : 47.794434, 3.567979 (cliquer pour accéder à la carte)

En 637 l’évêque Pallade fonde, hors les murs de la Cité, un monastère placé sous la protection de Saint Eusèbe de Verceil, destiné à abriter la sépulture des évêques d’Auxerre. Pallade et 4 successeurs y sont inhumés

Du VIIIe au milieu du XIe le monastère connaît une série de vicissitudes. Pillée par les Sarrasins en 732, l’abbaye est alors rattachée à la cathédrale, les chanoines remplacent les moines et se font ensevelir, jusqu’à la Révolution, dans le cloître. En 877, suite aux raids normands, les chanoines désertent le lieu. Le monastère n’est partiellement reconstruit qu’après 911. En 1003 il est de nouveau détruit par les troupes royales de Robert le Pieux en lutte contre le duc de Bourgogne.

Du milieu XIe au milieu XIVe la paix et prospérité revenues, le monastère connaît une période de reconstruction spirituelle et matérielle : En 1110 St Eusèbe n’est plus un monastère mais un prieuré desservi par des chanoines réguliers venus de l’abbaye Saint-Laurent de Cosne. En même temps, l’église devient la paroisse du nouveau quartier bâti aux alentours. De 1130 à 1140 les chanoines font bâtir le cloître, une partie de la nef, le clocher (sauf la flèche élevée au XVe). Ce clocher joue un rôle municipal : au sommet guette le veilleur, sous la tour sont conservées les archives de la cité. Au XIIIe les travaux se poursuivent avec la construction de la partie supérieure de la nef, de la voûte et du portail ouest.

Du milieu XIVe au début XVIIe les troubles et les guerres endommagent les bâtiments. Pendant la Guerre de Cent Ans, en 1359, les Anglais pillent le prieuré. Affecté dans leurs finances, les religieux ne peuvent plus entretenir leurs bâtiments. Aussi, en 1523, le sanctuaire s’effondre. Il est peu après rebâti dans le style Renaissance et doté de belles verrières. En 1567, les protestants, maîtres de la ville saccagent à leur tour l’ensemble monastique.

Du milieu XVIIe jusqu’en 1789 des changements s’opèrent. En 1654 des chanoines de Sainte Geneviève de Paris remplacent ceux de Saint Laurent. L’église, paroisse du quartier aristocratique s’embellit de stalles, vitraux et chapelles de confréries. Au XVIIIe, les religieux peu nombreux vendent une partie de leurs terrains. De beaux hôtels particuliers naissent le long des nouvelles rues ouvertes dans le quartier.

1789-1800 : la tempête révolutionnaire fait disparaître le prieuré. Entre 1789 et 1790, les biens sont mis en vente, les religieux partent, les bâtiments conventuels sont détruits ; l’église demeure comme paroisse du quartier. En 1793 sous la Terreur, elle est fermée au culte et devient une prison. En 1801 elle redevient paroisse avec le Concordat. Tout au long du XIXe des travaux de restauration sont menés par le curé et les Monuments historiques.

L’église connaît au XXe de nouveaux avatars. En juin puis juillet 1944 des bombes détruisent des fenêtres des bas côtés et des baies du chevet. En novembre 1996, un incendie ravage l’église et deux ans de travaux seront nécessaires pour la restaurer.

Hélène BRUN