150 ans de l'église de l'Abbaye de la Pierre-qui-Vire — Diocèse de Sens & Auxerre

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150 ans de l'église de l'Abbaye de la Pierre-qui-Vire

Les frères de la Pierre-qui-Vire ont célébrer, le 25 juillet 2021, les cent cinquante ans de leur église. 1871 fut une année mémorable pour la Pierre-qui-Vire, celle de la consécration solennelle de l’église du monastère, le 25 juillet, par l’archevêque de Sens, en présence d’un grand concours de peuple.

Cette célébration était l’aboutissement de sept années de travaux, commencés en 1864, plusieurs fois interrompus par manque de ressources ou du fait de la guerre de 70. La communauté qui s’accroissait rapidement – elle comptait presque cinquante religieux en 1870 – ne bénéficiait que d’une chapelle provisoire. Les hôtes avaient aussi une chapelle extérieure... De toute évidence il fallait construire.
La nouvelle église fut édifiée à l’équerre du premier bâtiment construit par le Père Muard. Son implantation, sur un terrain en pente, en limite du rocher qui surplombe la rivière Le Trinquelin, nécessitait la construction de trois niveaux de cryptes, ce que l’on ne réalise pas en entrant dans l’église, mais l’ensemble parait imposant quand on le voit à partir des berges du Trinquelin.

Le 25 juillet prochain la communauté célébrera cet anniversaire en action de grâce pour tout ce qui s’est vécu dans leur église depuis ces longues années, et en reconnaissance pour tous ceux qui ont contribué à sa réalisation, en particuliers les habitants du voisinage, dont beaucoup ont participé au chantier, et les bienfaiteurs de toute la France.

Cet anniversaire est aussi l’occasion d’évoquer celui qui fut son maître d’œuvre, l’étonnant frère Maur (1823-1903) qui fut, avec le père Benoît Préau, l’un des deux premiers compagnons du père Muard. Charron de métier, Maurice Delalevée, devenu au monastère d’abord frère François d’Assise, puis frère Maur, n’eut d’autre formation en architecture que sa collaboration avec Émile Amé, élève de Viollet-le-Duc, à qui s’adressa le père Muard pour édifier de 1857 à 1859, le bâtiment néo-roman, première construction d’un projet grandiose qui ne fut jamais réalisé. Car E. Amé, nommé en 1859 dans le Morbihan, dut partir. Son projet, jugé trop ambitieux, fut abandonné. La continuation des travaux fut confiée au frère Maur, lequel fit le choix d’un autre emplacement pour l’église que celui qu’avait prévu Amé, afin de la rendre accessible à nos hôtes.

Frère Maur construisit donc l’église (1864-1871), puis édifia en 1872 le bâtiment faisant la liaison entre le bâtiment “Amé” et l’église, enfin les trois côtés du cloître. La tradition rapporte que pour édifier l’église du monastère, frère Maur s’était inspiré de l’église de Montréal, dans l’Yonne, nouvellement restaurée par Viollet-le-Duc, tout en faisant œuvre originale.

Le frère Maur intervint dans plusieurs monastères de notre congrégation. Il travailla également pour plusieurs communautés de religieuses ursulines à Montbard, Avallon, Corbigny, Dijon, ainsi que pour des églises de Bourgogne.

frère Mathias

article paru dans la revue diocésaine Église dans l'Yonne n°6- juin 2021, page 12