L’aumônerie à la Basilique de Vézelay — 19. Paroisse Saint-Lazare

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L’aumônerie à la Basilique de Vézelay

Le jeudi 8 juillet 2021, l'aumônerie de Charny en pèlerinage et découverte à la Basilique de Vézelay.

5 jeunes de l’aumônerie, 4 adultes et le père Laurent, se sont donnés rendez-vous à Charny, départ à 7 heures, direction la Basilique de Vézelay et Notre Dame d’Orient. Quelques jeunes n’ont pu se joindre à nous pour diverses raisons, nous avons pensé à eux et ils étaient dans nos prières. Une partie de nos jeunes n’avaient jamais été à Vézelay, une majorité du groupe ne connaissait pas la chapelle Notre Dame d’Orient. Une véritable découverte ! Elisabeth, l’animatrice/chauffeur, dépose le groupe avec le père Laurent en bas de la rue qui mène à la basilique et va se garer un peu plus bas. Le pèlerinage commence par l’ascension de la rue qui mène à la Basilique, le ciel nous gratifie d’un peu de pluie pour nous bénir.

La petite blague avant de commencer la visite :

nous sommes 10 eux aussi !!  Photo du groupe !!!

 

Le frère Jean-Yves, notre guide nous rejoint pour la visite guidée et témoigner de la vie au sein de la communauté de Jérusalem, il restera avec nous toute la matinée. Dans le narthex il nous explique que nous avons une chance immense, à l’image du Christ  qui nous accueille en majesté dans sa mandorle, les portes sont grandes ouvertes, ce qui est rare et uniquement lors de grandes occasions. Tous peuvent voir la profondeur et la beauté du bâtiment, ainsi que les jeux d’ombre et de lumière. La nef romane plus sombre, nous invite à une intériorité alors que le chœur et transept nous font lever les yeux pour une conversion, une élévation , vers la lumière, vers le Christ.

    

Nos jeunes découvrent que le narthex servait de dortoir aux pèlerins quand les habitants (tous un peu hôteliers) n’avaient plus de places dans leurs caves pour les accueillir. Les pèlerins recevaient un véritable enseignement car toute la connaissance traditionnelle du moyen âge est contenu dans le message du tympan central. Sur le linteau, le chemin de conversion, en commencement à droite avec ces petits personnages (une peuplade) qui ressemblent à des anges, les Panotii, leurs oreilles sont démesurées.

Lorsque la nuit tombait ils les refermaient sur leur corps et dormaient douillettement enveloppés. Sculptures qui enseignent et rappellent surtout des passages des écritures comme dans Marc 7,16 "Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende".

La voussure extérieure : alternance des signes du zodiaque et des travaux associés aux saisons. L'année commence en bas à gauche et continue selon le mouvement horaire. Nos jeunes qui repèrent tout, trouvent rapidement le médaillon qui est différent et qui représente une grue la tête en bas, symbolisant la mort mais aussi la résurrection, le passage de l’hiver où les plantes sont endormies et le printemps avec le renouveau.

Les chapiteaux se lisent de gauche à droite. En entrant à droite, le chapiteau « du pape François », Le chapiteau de Judas qui se pends et Jésus qui le sauve. Le chapiteau du moulin lieu de passage entre ancien et nouveau testament. Passage entre la première alliance avec les hommes et la nouvelle alliance. Du grain qui va devenir de la farine puis du pain, et de l’importance des textes de l’ancien testament dans nos liturgies pour comprendre les évangiles et nouveau testament.

Les croix de bois : La basilique témoin privilégié de l'histoire de France à Vézelay où Bernard de Clairvaux (Saint-Bernard) prêcha en 1146. 800 ans plus tard, au lendemain de la seconde guerre mondiale, eu lieu «La croisade de la paix» car les Chrétiens éprouvaient le besoin de se rassembler pour prier à Vézelay et vaincre les forces de la haine. Cette croisade de 1946 au lendemain du conflit avait pour but de rassembler tous les alliés engagés dans le conflit mondial et de faire de ce pèlerinage un symbole fort. Ce sont 14 croix en bois qui ont été transportées à pied depuis les différents pays, (à l’exception de L’Allemagne qui n’avait pas été conviée). Les prisonniers allemands qui se trouvaient dans un camp près de Vézelay ont souhaité participer, à cet élan visant à la réconciliation, ils ont fabriqué une croix, ils la portèrent eux aussi, dans la basilique. Ce ne sont pas moins de 30 000 personnes qui gravirent la colline jusqu’à la basilique et ont entendu la prédication 800 ans après celle de St Bernard, assurée par le Père Doncoeur. C’est ainsi que l'on découvre de nos jours contre les murs des nefs, les différentes croix, en particulier, celle réalisée à Vézelay par les prisonniers allemands et qui est placée dans le transept nord, elle représente un symbole de la réconciliation et de la construction d’une « Europe de la Paix ». Sans oublier l’histoire des 2 citernes qui alimentaient en eaux tout le village, la basilique a été épargné lors de conflits car c’est de ses toits que l’eau provenait. La relique : le morceau de côte de Marie-Madeleine à la crypte, L’évêque restitue la relique à la basilique grâce à un don fait plusieurs années avant l’incendie qui avait détruit les restes de la Sainte.

Communauté Fraternités Monastiques de Jérusalem - Eglise Saint-Gervais-Saint-Protais. Le père fondateur, Pierre-Marie Delfieux, né le 4 décembre 1934 à Campuac (Aveyron) et mort le 21 février 2013 à La Ferté-Imbault (Loir-et-Cher), est un prêtre français, aumônier de la Sorbonne à Paris. L’idée est de mettre des moines dans la ville, une autre mission que celles des paroisses, ce sera complémentaire. L’accueil par la prière, les portes de l’église sont toujours ouvertes et les gens viennent rencontrer un moine ou une moniale quand il le souhaite, pour prier ou partager. Communauté présente dans des lieux particuliers par l’accueil des pèlerins à Vézelay et Mont Saint Michel. Présente aussi à : Paris, Strasbourg, Tarbes, Italie, Rome, Florence, Cologne, Varsovie, Montréal Canada. Le moine/moniale est déjà un contemplatif mais comme chacun il faut manger, avoir une voiture, etc…il faut travailler, salariés uniquement à mi-temps, en fonction des études et pour ne pas empiéter sur le temps de la vie communautaire. A Vézelay, il y a l’accueil des pèlerins, la cuisine, l’entretien des chambres et bâtiments pour les pèlerins etc … Dès la fondation de la communauté, il y a des frères et des sœurs, pour faire écho à la vie et à la liturgie, la communauté chante beaucoup à 4 voix, d’où la nécessité de frères et sœurs. Quelques anecdotes sur le parcours de frères ou sœurs qui ont rejoint la communauté alors que leur vie ou famille était très éloignée d’une vie de foi.

A peine le temps de faire un tour dans les boutiques monastiques que l’heure de la messe avait sonné. Père Laurent a rejoint les frères.

 

Suite du programme : 

  • 13 h 20 La pause déjeuner fut la bienvenue les ventres commençaient à crier famine !!
  • 14 h 30 nous disons au revoir à Vézelay  et reprenons le minibus pour Notre Dame d’Orient à Sermizelles, 10 kms de Vézelay. Depuis la vallée de la Cure, on ne voit que la tour et la Vierge veillant sur le village.

On peut imaginer le soulagement des habitants de Sermizelles lorsqu’ils virent revenir indemnes tous les conscrits du village enrôlés dans la lointaine guerre de Crimée. Le 8 septembre 1855, jour de la Nativité de Marie, ces jeunes gens prirent part à l’assaut de la tour Malakoff, qui donna la victoire aux troupes françaises après onze longs mois de siège aux portes de Sébastopol. La joie était telle qu’elle incita leurs familles à faire élever la tour surmontée de la Vierge qui, leur assura le curé du village, les avait protégés en Crimée et continuerai de veiller sur eux. Ainsi, le monument inauguré en 1858 emprunta le nom de la tour Malakoff, qu’il rappelait par sa forme crénelée. Bientôt les villageois organisèrent un pèlerinage annuel à Notre-Dame d’Orient, pour rendre grâce à celle-ci d’avoir protégé leurs enfants. Puis, elle passa dans l'ouli jusqu'à ce que Henri Blanc, remis à l’honneur le pèlerinage annuel à Notre-Dame d’Orient en 1949. L’approche de 1958, année mariale qui doit célébrer le centenaire des apparitions de Lourdes, associé à celui de la construction de la tour Malakoff, lui offre une occasion qu’il convient de ne pas manquer. Avec l’appui de ses paroissiens, il entre en contact avec Marc Hénard, jeune artiste spécialisé dans l’art sacré installé dans la région, pour concevoir au pied de la tour Malakoff. Un oratoire destiné à mieux accueillir les pèlerins

 

LA FOI DES BÂTISSEURS

La conception et la réalisation de la chapelle de Notre-Dame d’Orient seront pour Marc Hénard l’occasion d’exprimer totalement ses talents d’artiste complet. Tour à tour et simultanément architecte, sculpteur, ferronnier et verrier, il conçoit l’ensemble de la construction jusqu’à ses ornements. Pourtant, l’entreprise dans laquelle l’abbé Henri Blanc l’a entraîné s’avère difficile, car le prêtre doit défendre son projet avec acharnement pour convaincre les autorités diocésaines qui goûtent modérément cette initiative isolée. Opiniâtre et enthousiaste, le jeune desservant n’hésite pas à qualifier la future chapelle de « Ronchamp de l’Yonne », en référence à Notre-Dame-du-Haut, réalisée par Le Corbusier à la même époque.

Une fois de plus, les pèlerinages cesseront, après le départ de l’abbé Blanc. Vandalisée à plusieurs reprises, la chapelle sera dépouillée de ses statues que des bénévoles de la première heure récupéreront in extremis pour les mettre en sécurité. L’autel garde la trace du scellement des chandeliers, sciés pour être emportés : ils ont disparu. À la fin des années 1980, Notre- Dame d’Orient offre le spectacle désolé d’un lieu à l’abandon. Pour sensibiliser l’association diocésaine de Sens au rachat du terrain afin de préserver l’édifice et l’entretenir, un petit reportage photographique est réalisé en 1992.

L’association diocésaine de Sens engage les démarches pour acquérir le terrain dès 1992. Depuis, la chapelle a été restaurée. Une association active veille sur elle, la fait vivre, entretient le chemin pour y accéder. Notre-Dame d’Orient est classée monument historique  depuis le 2 juillet 2013. Les pèlerins ou les simples passants qui gravissent la colline la trouvent toujours au bout de son chemin, dans son superbe dépouillement en harmonie avec le paysage.

Nos jeunes sont surpris par la vue sur toute la vallée de la cure aux pieds de la tour Malakoff et par cette magnifique lumière qui traverse les vitraux et éclaire cette chapelle qui parait sombre en entrant. Un temps de prière – d’un seul élan nos jeunes déposent leurs médailles et autres bijoux religieux sur l’autel pour que père Laurent puisse les bénir. Quelques chants pour remercier le Seigneur et la Vierge Marie de cette belle journée. Une petite collation offerte par Elisabeth avant de reprendre la route du retour.

Nos jeunes sont ravis de cette journée où ils ont appris et découverts plein de choses et attendent avec impatience une prochaine sorte découverte. Les adultes ne sont pas en reste car ils ont eux aussi apprécié la visite avec le frère et la découverte de la tour Malakoff et de la chapelle les a passionnés.

© Photos Elisabeth