Lignes de réflexion du 11/12/2019 — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Lignes de réflexion du 11/12/2019

VIVRE L’AVENT Á l’ÉCOLE DE JEAN BAPTISTE (suite)
Introduction: «Comme le peuple était dans l’expectative et que tous se demandaient intérieurement, au sujet de Jean, s’il ne serait pas le Christ.» (Jn3, 15) Jean a nié le titre de Messie qui doit venir et il s’est défini lui-même «Je ne suis pas le Messie, ni Elie, ni le Prophète (…) Je suis la voix qui crie à travers le désert.Comme le disait saint Augustin, il est difficile de distinguer la parole de la voix, et c’est pourquoi on a pris Jean pour le Christ. Mais selon la prédiction de l'ange, le fils de Zacharie devait précéder le Fils de Dieu dans toutes ses voies; son annonciation, sa naissance, sa pénitence, sa prédication étaient déjà des préparations à celles du Christ.

 1.  Le jugement de Dieu chez Jean-Baptiste et  comment s'y échapper

Jean le Baptiste a été défini comme un prophète du jugement de Dieu. Ce jugement est proche et c’est Dieu qui est juge, pas miséricordieux mais qui montre sa colère, qui ne tolère pas, qui extermine les mauvais. Ce jugement de Dieu peut faire irruption dans un laps de temps «Qui vous a appris à fuir la colère qui vient» disait-il. Ceux qui ne se convertissent pas pour produire de bons fruits seront balayés par une vague de feu «Tout arbre ne produisant pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu.» (Mt 3, 10) C’est donc Dieu qui va faire le tri entre le blé et la paille.

Est-ce-que Jean se trompe sur la colère de Dieu? La colère de Jean est à la mesure de son amour pour le Seigneur et pour les hommes. Celui qui n’aime pas de toutes ses forces, celui qui ne désire pas vraiment n’est jamais en colère. Pendant la deuxième guerre mondiale,  Karol WOLTILA, notre saint Jean Paul II a perdu ses amis intimes Victor et Christine; tout en colère il envisagea de se venger par l’épée mais son confesseur Ian TIRANOVSKI lui rappela les paroles de Jésus «Celui qui vit par l’épée périra par l’épée», Karol qui a bien compris, ajouta «Les nazis vont disparaitre, parce que le mal se dévore lui-même… mais… mais si l’amour est vaincu, alors les nazis reviendront bientôt sous une autre forme.» La sainte colère de Dieu dont Jean parle, nous invite à nous convertir pour échapper au jugement.

2. Jean Baptiste devant les humbles et les petits

Dans sa prédication Jean ne parle pas expressément des petits ou des humbles mais de la foule ou du peuple. «Les foules l’interrogeaient ainsi: Que devons-nous faire?» (Lc3, 10); …des publicains, virent … lui dire Maître, que devons-nous faire?» (Lc3, 12) ; «Des soldats l’interrogeaient également: Et nous, que devons-nous faire?» (Lc3, 14) ; «Comme le peuple était en attente et que tous se demandaient dans leurs cœurs si Jean lui-même n’était pas le Christ.» (Lc3, 15)  Devant ces catégories de personnes, le langage de Jean est doux. Il leur indique le chemin à faire.

   Pourquoi un tel traitement aux publicains alors qu’ils se distinguaient nettement du peuple et de la foule considérés comme de petits gens. Les Publicains à cause de leur collaboration avec des Romains, ils étaient considérés comme des païens. On dit même qu'on ne leur permettait point d'entrer dans le temple ni dans les synagogues; on ne les admettait point à la participation de leurs prières, ni aux charges judiciaires, ni à rendre témoignage en justice ; on ne recevait même pas leurs offrandes. Ils étaient considérés comme des exclus même si ils étaient super-riches.

                Jean attaque avec véhémence les grands de la société de son temps, c’est un vrai révolutionnaire.  «Voyant nombre de pharisiens et de sadducéens venir pour le baptême, il leur di : Race de vipères, qui vous a montré à fuir la colère qui vient? Faites donc du fruit digne de la conversion et n’allez pas dire en vous-mêmes: Nous avons Abraham pour père ; car je vous dis que Dieu peut de ces pierres susciter des enfants à Abraham. Déjà la cognée est à la racine des arbres ; tout arbre donc qui ne fait pas de beau fruit est coupé et jeté au feu» (Mt3, 7-10) Il lance des paroles dures et humiliantes aux pharisiens et sadducéens peut-être pour découvrir publiquement le masque d'hypocrisie sous lequel ils dissimulaient leurs vices secrets.

Des pharisiens et des sadducéens orgueilleux, se vantaient sans cesse d'être enfants des patriarches et des Prophètes. «Nous sommes,» disaient-ils fièrement, « nous sommes de la race d'Abraham.» Ils voulaient, par là, s'approprier en quelque façon la gloire de ces saints personnages. Le Précurseur ne se contente pas d'adresser des reproches et de faire des menaces, il ajoute des conseils salutaires: «Faites donc», leur dit-il, «faites de dignes fruits de pénitence». Il ne suffit pas, en effet, de fuir le mal, il faut, de plus, s'adonner à la pratique de la vertu. Jean Baptiste s’adresse donc á toutes les catégories mais à chacune son langage.

3. Le baptême de Jésus, le comble de l’activité de Jean Baptiste

Aucun prophète n’avait baptisé. Le baptême est l’invention de JB. Cela lui a valu le surnom de Baptiseur ou Baptiste, ce qui attirait à lui une foule immense. Depuis toujours, les gens aiment des choses spectaculaires. C’est pour cela qu’aujourd’hui les communautés spirituelles nouvelles inventent des choses invraisemblables même s’elles ne signifient pas beaucoup sur le point de vue religieux. L’important est d’attirer les gens. Jean voulait aider ceux qui couraient vers lui pour purifier leur idée du Messie. Dans cette foule, quelqu’un se présente à Jean Baptiste, c’est Jésus de Nazareth.

Jésus va être baptisé par JB. Pourquoi Jésus veut recevoir un baptême de repentir pour le pardon des péchés, lui qu’on considère sans péché. C’est ce qui s’est passé qui montre le fondement du baptême que Jésus a reçu. «En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth de Galilée et il fut immergé par Jean dans le Jourdain. Aussitôt en remontant des eaux il vit les cieux se fendre et l’Esprit descendre vers lui comme une colombe. Et une voix vint des cieux: Tu es mon fils, l’aimé dont je suis content.» (Mc 1, 9-11) Son baptême révèle le grand secret de Dieu à Jean et à tous ceux qui étaient présents. «Celui-ci est mon Fils» (Mt3, 17) Jean voit en Jésus le Messie qu’il a tant annoncé. Jean trouve sa place de précurseur. Il y a une voix mais aussi un autre signe extérieur: l’Esprit descendant et demeurant sur Jésus (Jn1, 32).  Cette théophanie qui suit le baptême de Jésus est un grand enseignement sur l’identité de Jésus et sa supériorité par rapport à JB.

4. La dernière rencontre de JB et Jésus

Le lendemain, Jean se tenait là, de nouveau, avec deux de ses disciples. Regardant Jésus qui passait, il dit: «Voici l’agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde.» (Jn1, 29) L’agneau symbolise la douceur. C’est aussi l’agneau du sacrifice, le Serviteur de Dieu comparé à un agneau (Is53, 7) selon l’expression de Jérémie (Jr11, 19), l’agneau du sacrifice offert chaque jour au Temple, l’agneau pascal. Jean définit donc la mort de Jésus qui mourra comme le véritable agneau de Pâque, à l’heure même où les juifs sacrifiaient au Temple les victimes de la fête. La mission propre de l’agneau sera d’enlever (plutôt que porter) le péché du monde.

Dans son dernier témoignage, Jean montre qu’il a su découvrir qui est vraiment Jésus  «Après moi vient un homme qui m’a devancé, parce que, avant moi, il était. Moi-même, je ne le connaissais pas, mais c’est en vue de sa manifestation à Israël que je suis venu baptiser dans l’eau.» (Jn1, 29-30). Pourquoi ce témoignage de Jean en sa rencontre avec Jésus? En missiologie, c’est le témoignage qui fait des disciples. Ces fidèles disciples vont le quitter pour se consacrer totalement à Jésus. (Cf. Jn1, 40-45) Jean voit en Jésus, la personne de Dieu. Jean exprime admirablement bien qu'il y a en Jésus-Christ une seule personne et deux substances ou natures, celle de Dieu et celle de l'homme; elle montre que la nature humaine est passible, et que la nature divine n'est point sujette à la souffrance.

Le fils de Zacharie continua toujours d'administrer son baptême et de rendre témoignage au Sauveur, même après le baptême de Jésus. Cependant, nous allons commencer à le voir diminuer, ainsi qu'il l'avait prédit.

Conclusion : Jean était un bon maitre sur Jésus. Il l’a connu et il l’a fait connaitre à ses disciples. Ces derniers donnent à Jésus un nom d'excellence de «Rabbi» ou maître. Jésus conduit celui qui le connait là où il y a la joie, l’amour et la vie, c’est cela son règne éternel. C'est, à l'école de saint Jean-Baptiste qu’on apprend à connaitre et à nommer Jésus l’Agneau de Dieu. C'est à la suite de ce digne « Rabbi » qu’on devient capable de vivre la pureté, la chasteté, la fidélité et la sainteté, les vertus très chères chez Jésus.