I. Les tentations quotidiennes de l'homme et comment les vaincre. — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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I. Les tentations quotidiennes de l'homme et comment les vaincre.

INTRODUCTION:

La tentation est une mise à l’épreuve, un examen, un test du croyant. Jésus, le fils de Dieu lui-même a été tenté, et nous aussi le serons à notre tour, comme il l’a dit «Le disciple n’est pas au-dessus de son maître, ni le serviteur au-dessus de son seigneur» (Mt10, 24);. Si il y a une tentation c’est qu’il y a un tentateur. Son but est de détourner le croyant de Dieu ou de la voie de l'obéissance à Dieu. Dieu permet la tentation car elle constitue une épreuve de la foi destinée à fortifier le croyant (1Pi1, 6-7). Mais, en même temps, Dieu contrôle la tentation, en mesure l'intensité. «Aucune tentation ne vous a surpris qui fut surhumaine.»(1Co10, 13a) Il donne la possibilité d’en triompher (1Co10, 13b). Mais Dieu ne dresse jamais un piège pour que le croyant soit pris. La requête dans la prière de Notre Père; «ne nous laisse pas tomber en tentation» (Mt6, 13), signifie littéralement :«préserve-nous d'entrer dans les vues du tentateur.» La tentation peut être donc un acte positif qui conduit à une purification et à la sanctification. Il y a trois types de convoitises en l’homme: La convoitise de la chair, ou les désirs mauvais de la nature humaine (cf. 2R5, 20-24; 1Sam 28, 4-8); la convoitise des yeux, soit le désir avide de voir ou de posséder ce que l’on voit (cf. Gn13, 10-11; 2Sam11, 2-4; Jos7, 19-21); L’orgueil de la vie, soit la poursuite et la griserie de la puissance et de la gloire, l'assurance dans ses propres ressources, la sécurité placée dans les choses terrestres (cf. 2Ch26, 14-18; Lc12, 16-21). La tentation place l’homme devant un choix qui appelle une décision. La tentation en soi n’est pas le péché; c’est le fait de choisir la proposition du Tentateur qui donne naissance au péché (Jacq1, 15).

1. TROIS TYPES DE TENTATION D’APRÈS LA TENTATION DE JÉSUS AU DÉSERT (Mt4, 1-11)

La tentation de l’avoir: Nous voulons toujours posséder beaucoup, le superflu. «Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains.» (Mt4, 3) Cette volonté de posséder est à l’origine du matérialisme qui domine notre monde et qui est la cause de certains malheurs. L’homme moderne veut vivre pour satisfaire toutes ses demandes beaucoup de fois au détriment de la vérité, de la paix, de la justice et de l’amour. Un homme comme Jésus est le seul qui peut résister à la tentation de posséder, il mourra seul, dépouillé, en air entre le ciel et la terre.
La tentation de l’être: Actuellement être ne suffit pas, il faut être quelqu’un, être un superstar. Le tentateur propose à Jésus de ne pas respecter les lois de la nature alors qu’en s’incarnant il a pris notre nature car il est vrai Dieu et vrai homme. Le diable emmène Jésus en haut du Temple et lui dit: «Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas, car (…) il donnera pour toi des ordres à ses anges et ils te porteront sur leurs mains pour t’éviter de heurter du pied quelques pierres» (Mt4, 6) C’est ici la tentation de l’orgueil, de ne plus être comme les autres ou de surpasser tout le monde. Jésus n’a rien voulu d’ autre qu’être humain, un homme ordinaire qui pleure et qui se réjouit, qui a besoin des autres dans une relation singulière.

La tentation du pouvoir: Le pouvoir est devenir source de conflit, de mensonge, de beaucoup d’intrigues allant même à sacrifier les vies humaines. Être à la tête des royaumes signifie malheureusement être au dessus des autres. «Tout cela, je te le donnerai, si tu te prosternes et m’adores.» (Mt4, 9). A partir de cette tentation, nous comprenons que tout pouvoir ne vient pas de Dieu. Il y a un pouvoir qui vient du diable. Arriver à un poste par une voie déloyale n’est rien d’autre qu’être embauché par le diable. Nous devons être vigilants car ces tentations sont malheureusement plus actuelles que jamais.

2. LE TENTATEUR ET SES DIFFÉRENTES FIGURES

Le grand Tentateur de l’humanité, on lui a trouvé un nom, celui de Satan. Mais en hébreu, Satan n’est pas un être particulier. Ce n’est pas non plus un être démoniaque et rival de Dieu. C’est un nom commun qui signifie: l’adversaire, celui qui obstrue. Le grec, lui, parle de Satan ou de «diábolos», issu du verbe «diabállô», et signifie «celui qui divise» ou «qui désunit» ou encore «qui détruit», par la médisance ou la calomnie. C’est bien sûr le terme qui a donné le diable en français. Le terme de Lucifer, ne désigne pas Satan de manière explicite, il signifie en latin «porteur de lumières». Nous voyons par ces différentes conceptions que nous pouvons jouer le rôle de tentateur. Quand par exemple nous divisons ceux qui sont unis.

a. DANS L’ANCIEN TESTAMENT

Dans l’AT, Satan est à  la fois l’Adversaire  (Sg2, 24; 2Sam19, 23 ; 1R11, 14 ; 1R5, 18 ; 1Mac1, 36, etc.) et l’accusateur (cf. Za3, 1-3 ; Job1, 1-12). Il devient de plus en plus un être personnifié.

b. DANS LE NOUVEAU TESTAMENT

Dans le NT, Satan apparaît comme le Tentateur par excellence, il n’a pas peur de tenter le Fils de Dieu (Mt4,1-11).  Il reçoit un nouveau nom de diable (Mt 13, 37-39 ; Ap2, 7 -9 ; IPi5, 6 ; He2, 14-15); Mais son règne est éphémère car  il sera damné (Ap12, 12 ; Jude 9 ; Mt25, 41). Satan cherche à piéger les pécheurs dans les filets en les écartant de la charité et l’amour fraternel  (1Jn3, 9; Eph4, 26-27;  Eph6, 11-13; 1Tm3, 2–7 ; 2Tm2, 24-26; Jacques 4, 4). La tentation est sa tactique et elle a été découverte au départ par Jésus qui lui déclare «Vade retro satanas» ce qui veut dire «Retire-toi, Satan!» cf. Mt4, 2-11; Lc22, 31 -32; 1Co7, 4-5.

                Dans le NT, Satan est aussi décrit comme le père du mensonge (Jn8, 42-45; Mc4, 11-15; Lc8, 10-12 ; 2Thes2, 8–12; Ap2, 9-10; 3, 9). Il apparaît sans ambiguïté comme une personne (Mt16, 21-25 ; Mc8, 31-33 ; Jn13, 1- 2 ; Jn13, 21-27; Lc22, 1–5; Jn6, 70). Mais Jésus s’annonce comme celui qui libère les humains du règne de Satan (Mt2, 22; Lc13, 10 -13; Mt12, 24-28; Luc 11, 14-20; Marc 3, 21-26; Luc 10, 17-19; Jean 12, 31; 1Jean 3, 7-8; Luc 7, 36-50; Actes 10, 37; Rm 16, 20). Il y a beaucoup de cas attribués directement à Satan: celui du magicien Bar-Jésus (Actes 13, 6–12); c’est lui  qui  inspire le couple d’Ananie et Saphire (Ac 4, 36-37; 5, 1-6); les pécheurs sont livrés à lui (1Co5, 1s; 1Tm1, 18-20; 2Co2, 5s; Ap2, 24).

            Actuellement il y a une tendance qui réfute l’existence de Satan et par conséquent du mal. Pourquoi? Pour les mêmes raisons qu’un criminel cache son identité. Il veut continuer à nous tromper sans être démasqué. Si vous voulez vous protéger contre le mal, vous devez d’abord admettre qu’il existe. Sachez que le mal est spirituel, l n’est pas visible mais nous voyons ses résultats.

3.COMMENT RÉSISTER ET VAINCRE LA TENTATION


Il faut avoir une vie de communion et de prière (Mc14, 38; Lc22,34), passer du temps en la présence de Dieu pour résister aux pièges du diable. Plus nous passons de temps avec une personne et plus nous commençons à lui ressembler. Il faut être rempli de la Parole et la déclarer. Après s’être rempli de puissance par la prière et le jeûne, lorsque Jésus se retrouve face à la tentation, il déclare à chaque fois la parole de Dieu et ceci jusqu’à ce que le diable lâche prise et le laisse tranquille (Lc4, 1s).

                C’est important de s’éloigner de tout ce qui nourrit ou réveille la tentation. «Si ton œil cause ta chute, arrache-le: il vaut mieux qu’avec un seul œil tu entres au Royaume de Dieu, que d’être jeté avec deux yeux dans la géhenne.» (Mc9,47) L’épître de saint Jacques nous encourage à nous avouer nos péchés les uns aux autres. «Confessez vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres, afin que vous soyez guéris.» (Jacq5, 16) Il faut faire front contre le mal car «Deux hommes associés sont plus heureux qu’un homme solitaire. A deux ils tirent un bon profit de leur travail. Si l’un d’eux tombe, l’autre le relève. Par contre celui qui est seul est bien à plaindre, car s’il tombe il n’a personne pour le relever.» (Eccles4, 9-10) Combattre seul  le diable –humainement parlant– est beaucoup plus difficile.

                Après que Jésus ait résisté et vaincu les tentations du malin, ce dernier le laisse enfin tranquille mais pour un certains moment «Le diable s’éloigna de lui jusqu’à une autre occasion.» (Lc4, 13) Il ne faut pas céder au diable mais continuer le combat pour jeter le mal en dehors de nous.

Conclusion

Attention, il y a beaucoup de tentation: la tentation de considérer le mal en bien, de ne chercher que des biens matériels, de nourrir notre orgueil, notre égoïsme, notre haine, notre envie, notre libido, notre méchanceté, notre vengeance, etc. Mais la pire des tentations est de penser que Dieu n’existe pas. Lorsque on est satisfait chez soi, on a tendance à ignorer les autres. C’est ce qui arrive quand le règne du mal domine car toujours la nuit cherche a caché le jour mais ça n’arrivera jamais! Il ne faut pas croire aussi que le diable est l’invention de certaines cultures anciennes. Selon saint Pierre «Satan marche sur la terre comme un lion, cherchant des gens à dévorer» (1Pi5, 8). Vaincre les tentations est possible. D’abord nous avons le souffle de Dieu, nous sommes créés pour vaincre les tentations qui sont inévitables. Nous sommes des dieux (Jn10, 34) et seul Dieu et  ceux qui sont en relation amicale avec lui sont vainqueurs du diable, Jésus nous l’a démontré. Aussi par le baptême, un chrétien est devenu «Alter Christi» ou autre Christ. Jésus Christ est présent en nous, lui qui a détruit tous les pièges du diable.  Apprenons donc à prendre soins de notre âme et surtout pas de notre corps en nous exposant aux différentes tentations.