II. Notre sacrifice ou offrande pour l'amour à Dieu et à notre prochain. — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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II. Notre sacrifice ou offrande pour l'amour à Dieu et à notre prochain.

INTRODUCTION

Il fallait absolument que le sang coule pour qu’il y ait le pardon. «Sans effusion de sang il n’y a pas de pardon» (He9, 22) Jésus s’est offert, lui-même en sacrifice pour le salut de l’humanité (voir He7, 27). C’est lui, l’unique qui est capable de sauver les hommes car il est saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs. Il est notre offrande parfaite. Le sacrifice de Jésus par la croix, est «La preuve que Dieu nous aime» (Rm5,8) Le sacrifice de Jésus est la manifestation par excellence de la grâce de Dieu «Il a été transpercé à cause de nos péchés, écrasé à cause de nos crimes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur Lui, et c’est grâce à ses plaies que nous sommes guéris.» (Is53, 5) Pour notre glorification, nous devons offrir notre vie à l’amour pour Dieu et pour notre prochain. Les offrandes au seigneur ne doivent pas se limiter aux simples biens matériels ou au service. Abraham offrait à Dieu différentes offrandes mais il était prêt à offrir son fils unique, Isaac. Les prophètes offraient leur vie entièrement à Dieu souvent dans la souffrance. La vie du prophète Jérémie en était un exemple. Dans le NT, les douze Apôtres abandonnent tout pour suivre le Seigneur «Nous, nous avons tout quitté et nous t’avons suivi, quelle sera donc notre part?» (Mt19, 27) A partir de cette expérience des Apôtres, des milliers des chrétiens ont offert leur vie à cause de l’Évangile.

 

I. OFFRANDES DANS LA BIBLE

1. Quelques offrandes dans l’AT (Cf. Exode 35-36). Il y avait beaucoup d’offrande: Dîme, un dixième des produits annuels. Ne pas la verser était considérée comme un acte de détournement de Dieu car tout ce qui est possédé est donné par Dieu. Offres ou offrandes, ce sont des éléments donnés à Dieu en dehors de l’obligation de la dîme. Sacrifice, c’était l’effusion du sang d’un animal pour l’expiation du péché. Aumône, un type d’offre donné pour un besoin spécifique aux pauvres (Dt15, 7).

2. Offrandes dans le NT (Cf. 2Co8-9). Les offrandes existent mais elles ne sont pas bien organisées comme dans l’AT. Elles ne sont pas obligatoires mais volontaires (2Co8, 3) L’Église primitive organisait de temps en temps des collectes en faveur des pauvres (1Co16, 1-4; 2Co9,2-5).

3. Caractéristiques des offrandes. Les offrandes étaient données volontairement, librement avec joie et en abondance. Elles étaient unanimes et proportionnées. Ceux qui étaient riches donnèrent ce que seuls les riches pouvaient avoir. Les offrandes incluaient à la fois du matériel et des services techniques.  A Dieu fut offert les meilleures choses.

4. Offrandes comme dons de remerciement ou de bénédiction. On n’offrait à Dieu que des choses servant également à la nourriture des hommes. Toutes les cultures humaines pensaient que les divinités avaient besoin de nourriture comme tous les êtres vivants. Petit à petit, on a compris qu’une divinité ne se nourrissait point de la même manière que les hommes. D’où l’origine de la pratique de brûler sur un autel les biens qu’on offrait. Dans ce cas, les offrandes étaient présentées sous la forme la plus immatérielle, sous celle d'un parfum que la divinité aspirait et qui lui apportait entière satisfaction (voir Gn8, 21).

5. Offrandes comme repas de communion. L'homme invite Dieu à communier avec lui. Cela ne créait pas seulement un lien entre les hommes et Dieu;  il unissait plus étroitement les hommes entre eux (Cf. 1 Sam1, 1; 9, 13; 20, 6; Jug6, 19ss. 1R3, 4).

6. Différentes sortes de sacrifice.  le zèbakh: sacrifice d’action de grâce ou de prospérité et la ôlâh ou holocauste, appelé aussi kâlil (1Sam7, 9; Dt33, 10). Dans les sacrifices d’action de grâce, seuls le sang et quelques parties de la victime, spécialement la graisse, étaient offerts sur l’autel; une part était réservée aux prêtres (1Sam 2,12,17, Det 18,3), le reste revenait à ceux qui sacrifiaient et qui le mangeaient près du sanctuaire. Dans l’holocauste, en revanche, la victime entière était consumée par le feu (Voir Jug6, 19ss).  L’holocauste était envisagé comme la forme la plus haute des offrandes de victime animale. Il y avait aussi le sacrifice d’expiation (khattâth) et le sacrifice de culpabilité (âchâm). A côté des victimes animales, on pouvait offrir à Dieu des fruits de la terre: vin, blé, huile, etc.

 

II.  LES SACRIFICES HUMAINS .

Ils n’ont jamais été légalement admis en Israël. Cependant quelques récits nous montrent qu’ils n'étaient absolument pas contraires aux conceptions de la religion populaire, et qu’ils ont existé à certains moments (Cf. Jug11, 29-31. 34-40) Les sacrifices humains étaient absolument contraires à la vraie volonté de Dieu et à tout l’esprit de la religion d’Israël. Ils sont condamnés par la loi (Cf. Dt12,31; 18, 10; Lv18, 21; 20, 2ss) et combattus énergiquement par les prophètes (Cf. Mi 6, 7; Jr3, 24; 7, 31; 19, 5; 2R23, 10). La loi soulignait que tous premiers-nés devraient être consacrés au Seigneur mais en Ex34, 20 on parle de leur rachat par un bien. On peut voir dans l’histoire du sacrifice d’Isaac (Gn22) une antique mise en garde contre de pareils sacrifices.

 

III. OFFRIR NOTRE VIE A DIEU

La bible ne manque pas d’exemples de ceux qui ont offert leur vie au Seigneur et au peuple de Dieu, c’est-à-dire ceux qui étaient voués à accomplir la volonté de Dieu. Nous ne pouvons pas tous les énumérer mais pensons à Abraham, à Moise, aux prophètes, à Jean Baptiste, à la Vierge Marie, aux Apôtres mais surtout à saint Paul, etc. Offrir notre vie à Dieu et à son peuple signifie :

1. Donner à Dieu une plus grande place dans notre vie. Nous devons nous intéresser à ce qu’il a révélé à son sujet dans sa Parole. Il nous faut voir en lui une Personne réelle, avec qui nous pouvons nouer une amitié.

2. S’intéresser à connaître Dieu et le rencontrer. Dieu lui-même nous donne les moyens de le connaître.

3. Suivre Dieu en tout. On suit celui qu’on aime partout et en tout temps.

4. Servir Dieu. Nous avons dans l’Église deux sacrements de service: le mariage et l’ordre. Jésus engage tous les croyants «Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux confins de la terre.» (Ac1, 8) Le témoignage est le premier service du croyant mais il y a beaucoup de choses à faire au nom de la foi. La prière est un point important dans le service. «Priez sans cesse.» (1Thes 5, 17) Celui qui n’est pas disponible pour de petites choses, ne peut pas être appelé à une grande responsabilité. Un proverbe dit «Il n'y a pas de sot métier, il n'y a que de sottes gens». Œuvrons pour le Seigneur en priant, en témoignant et en rendant de  petits services aux   autres. 

 

IV. LE SACRIFICE DE JÉSUS

Jean Baptiste a reçu Jésus et l’a montré dans ces termes: «Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde» (Jn1, 29) Nous répétons ces paroles chaque dimanche en célébrant l’Eucharistie. Jésus-Christ a payé l’amende encourue par les péchés de l’humanité. Sans cet acte d’amour de la part de Jésus, notre espérance serait vaine.      

1.Jésus Christ, agneau de la nouvelle alliance. Rappelez-vous de l’agneau de la première Pâque des israélites en Égypte. Le sang de l’agneau a permis à l’exterminateur d’épargner les israélites (Ex12, 23). Dans la nouvelle alliance cet agneau est Jésus-Christ qui nous sauve de la mort car en lui, nos péchés sont pardonnés (1Co5, 7). Il est «La victime expiatoire pour nos péchés.» (1Jn 2, 2)

2. Jésus rachète l’humanité du péché originel. Dans le jardin d’ En Eden, Adam et Eve ont transgressé l’ordre du Créateur. Avec eux, notre lien avec Dieu s’était brisé. Une tragédie s’est établie entre les créatures et le Créateur. Les hommes  avaient cessé d’être en présence de Dieu et il n’y avait aucun moyen pour redresser la situation. Il fallait que Jésus paie l’amende pour que Dieu et l’homme soient de nouveau en communion.

3. Réconciliés à Dieu. Dieu s’est réconcilié avec nous. «Le tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Christ et nous a confié le ministère de la réconciliation. Car c’était Dieu qui, dans le Christ, se réconciliait le monde, ne tenant plus compte des fautes des hommes, et mettant sur nos lèvres la parole de la réconciliation.» (2Co5, 18-19) C’est donc Dieu qui a conçu le plan de salut de l’humanité. Il a fallu quelqu’un de sa famille pour nous pardonner. Il ne pouvait pas compter sur quelqu’un d’autre parmi les humains, car il n’y avait aucun innocent pour le faire, un pécheur ne peut pas sauver un autre pécheur. Cet acte incroyable de miséricorde s’est réalisé  dans la passion et la  mort de Jésus.

4. L’amour et la justice de Dieu. La mort de Jésus démontre la grandeur de l’amour de Dieu et l’horrible nature du péché. Le prix de notre pardon est devenu quelque chose de très coûteux pour Dieu, le péché n’est pas à prendre à la légère. Le sacrifice de Jésus montre à la fois l’amour de Dieu et sa justice. Le péché exige une amende. Il n’y aura pas de cachette pour ceux qui ne veulent pas se repentir. Dieu, qui est juste, ne peut pas ignorer le péché. «Le salaire du péché, c’est la mort.» (Rm6,23)

5. La mort de Jésus est notre offrande de réparation. En méditant sur le chemin de croix de Jésus, nous comprenons quelle était la situation de l’homme pécheur. Sa souffrance devait être nos souffrances pour payer ce que nous avons fait mais nous ne pouvions pas y arriver. Nous étions incapables de payer notre dette. Notre Père céleste a accepté ce sacrifice incroyable et désintéressé, de son Fils unique, qui ne pécha jamais. Jésus a payé notre amande mais nous devons accepter ce qu’il a fait et ne plus nous rebeller à l’ordre de Dieu. Le pardon de Dieu n’est pas la conséquence de nos œuvres mais le don de la foi et de la grâce divine. «Tous ont péché (…) sont justifiés par la faveur de sa grâce, en vertu de la rédemption accomplie dans le Christ Jésus.» (Rm3, 23-24)

 

V. COMMENT OFFRIR NOTRE VIE AUJOURD’HUI

S’offrir à Dieu, c’est se mettre à part pour Lui, pour le servir et faire ce qui lui plaît. Jésus veut que nous le suivions continuellement, que nous le servions avec notre vie et pas seulement avec nos actes. Cela veut dire se consacrer totalement à lui. Ce ne sont pas nos parents ou nos communautés qui doivent nous offrir à Dieu mais nous-mêmes. Quelques pratiques peuvent nous aider à nous offrir à Dieu et à notre prochain pendant ce Carême: 

1. Le jeûne et la prière. Les temps forts de l’année liturgique sont une occasion que l’on prend pour se mettre à part pour Dieu. C’est important de jeûner par conviction ou obéissance à la voix de Dieu et non par obligation ou pour plaire aux hommes. Pendant notre jeûne, nous nous occupons spécialement de notre vie intérieure, de notre âme jour et nuit comme la prophétesse Anne que Luc raconte dans son Évangile «Elle ne quittait pas le temple, servant Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière.» (Lc2, 37)

2. La passion à la Parole de Dieu. La parole de Dieu est une lampe, un guide pour l’enfant de Dieu. Elle nous assure de marcher en pureté de cœur et de vie. La Parole de Dieu ne fait pas que nettoyer, elle remplit et elle ajoute. Par sa parole, Dieu nous crée, nous guide, nous nourrit et fait grandir notre foi. Il n’y a pas de progrès spirituel possible sans l’aide de la parole de Dieu. «Je serre ta parole dans mon cœur, afin de ne pas pécher contre toi.» (Ps 119, 11)

3. Découvrir la volonté de Dieu ou notre propre vocation. Dieu a un plan pour chacun de nous. Nous ne sommes pas venus par hasard, nous vivons grâce à la volonté de Dieu. Si Dieu nous donne vie c’est pour quelque chose, chaque pièce dans une œuvre a un rôle à jouer. Attention, la vocation de l’homme n’est pas stable, elle se renouvelle chaque jour. Au milieu de notre vocation il y a d’autres appels plus concrets. Lorsque nous comprenons ce pour quoi Dieu nous appelle, nous restons focalisés.

 

CONCLUSION

Le sacrifice parfait est l’amour, la reconnaissance et l’offrande de notre vie à Dieu. «Je vous exhorte donc, frères, par la miséricorde de Dieu, à offrir vos corps en hostie vivante, sainte, agréable à Dieu, c’est là le culte spirituel que vous avez à rendre.» (Rm12,1) Nous pouvons plaire aussi à Dieu en devenant obéissant envers ce qui est bien dans la charité et la justice. En faisant ce qui est agréable à Dieu, nous recevons sa protection et sa bénédiction.