“Il est la source de mon bonheur de vivre et d’une espérance vive” — Pôle Annonce de la foi

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“Il est la source de mon bonheur de vivre et d’une espérance vive”

source de mon bonheur de vivre et d’une espérance vive”

l'Abbé Alain Raynal livre ici son témoignage sur la vocation presbytérale.

À la source de ma vocation de prêtre, j’étais en recherche, je voulais que le Christ soit le compagnon de route de ma vie. La figure du prêtre m’a alors interpellé, “pourquoi pas moi ?”, même si, dans un premier temps, cette figure me faisait peur et ne m’attirait pas du tout. Cette interrogation et cette envie d’être prêtre furent pour moi un appel spirituel. J’y ai donc répondu en entrant au séminaire. Là on apprend à entendre un deuxième appel, celui de l’Église. Et il faut être honnête, ici les choses se sont compliquées. Ce temps du séminaire m’a montré l’écart entre mon début de chemin, mes rêves, et ce qu’on attendait de moi concrètement. Le but du séminaire c’est que les deux appels se rejoignent comme les deux arches d’un pont qui doivent se compléter.

Après l’ordination et l’arrivée dans le diocèse, le travail c’est d’entretenir le pont. Le compagnonnage avec le Christ s’enrichit du compagnonnage avec tous. La paroisse a toujours été mon lieu d’ancrage ; partager la vie des gens au travers des rencontres et des célébrations me rend heureux. Le pont n’est solide qu’avec ses deux arches. Voilà où se trouve le prêtre : son travail c’est de permettre au Christ d’emprunter le pont de sa vie pour rejoindre tous ceux qu’il croise. Pour reprendre une autre image, j’aime à penser que le prêtre c’est le disciple distributeur du pain que Jésus a multiplié. Le plus souvent le prêtre ne tire pas les choses de lui-même, mais laisse le Christ prendre un peu les commandes, grâce à l’écoute des autres et à la prière.

Pour mon ordination j’avais choisi la représentation du Christ à cheval de la crypte de la cathédrale d’Auxerre pour le faire-part. Et j’avais indiqué la citation de l’apocalypse 19, 11 “Alors je vis le ciel ouvert : c’était un cheval blanc, celui qui le monte se nomme Fidèle et Véritable”.

Dans ce verset c’est le mot “fidèle” qui me touche le plus. J’ai connu bien des creux sur ma route, des doutes, des fatigues et des lassitudes. Dans ma prière je dis souvent au Christ qu’il a le droit d’ingérence dans ma vie, il a mon accord. Eh bien, lorsque les turbulences du chemin sont là, Jésus débarque, toujours en douceur, comme le souffle d’une brise légère, et il envoie ce dont j’ai besoin pour traverser l’épreuve, il transforme mes proches, mes amis, les paroissiens ou même parfois des inconnus en anges messagers. Dans ces moments particuliers je perçois comme au premier jour de mon engagement combien son amour est grand.

C’est pour moi la source à la fois de mon bonheur de vivre mais aussi d’une espérance vive qui m’accompagne chaque jour. Aujourd’hui je vis particulièrement ma vocation presbytérale dans la joie de partager cette espérance. Le monde est bien plus beau qu’il n’y paraît, l’espérance permet de le redécouvrir.

 

Abbé Alain Raynal

 

 

 

Article paru dans la revue diocésaine Église dans l'Yonne - ÉDY n° 10 - octobre 2023, p. 16