Vie monastique à l’abbaye de la Pierre-qui-Vire — Pôle Annonce de la foi

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Vie monastique à l’abbaye de la Pierre-qui-Vire

Vie monastique à l’abbaye de la Pierre-qui-Vire

Découvrons le témoignage de frère Jean-Louis, moine de l’abbaye bénédictine de la Pierre-qui-Vire, dans l’Yonne, à l’entrée du Morvan, sur sa vocation et la vie monastique.

La vie monastique selon saint Benoît s’appuie sur trois grands piliers : la prière, la vie fraternelle et le travail.

La prière comprend la liturgie communautaire, la prière personnelle (oraison, lectio divina et dialogue intime au jour le jour avec Dieu, avec le Christ). Notre communauté a la particularité de la prière de nuit, veille d’une heure dans l’attente de la venue du Christ et solidarité avec les personnes veillant, mais aussi souffrant la nuit. C’est dans la prière que le moine, comme tout baptisé, nourrit sa relation au Christ et à Dieu. C’est la prière qui l’aide aussi à vivre la vie fraternelle.

Le moine s’engage au célibat, mais il vit une vie avec d’autres frères qu’il n’a pas choisis mais que le Christ a rassemblés en une communauté. Cette vie fraternelle essaie de mettre en œuvre l’Évangile dans la vie communautaire et le moine comprend très vite qu’il a besoin de l’aide de Dieu pour cela. La vie fraternelle comprend ce qui fait une vie humaine, du service des frères aux moments de joie et de détente en communauté. Découvrant ses propres limites, le moine apprend aussi à accepter celles de ses frères. À la Pierre-qui-Vire, les groupes de partage qui se réunissent une fois par semaine pour des temps de dialogue entre frères sont un des lieux importants de la vie fraternelle. C’est une occasion de mieux se connaître.

Le travail est une dimension très importante pour saint Benoît. Il écrit en effet : “Ils seront vraiment moines s’ils vivent du travail de leurs mains.” Il ne s’agit pas seulement de fuir l’inaction mais aussi de gagner la vie de la communauté. Au monastère, le travail dans un jardin potager en permaculture et la mise au point d’une boisson fermentée à base de feuilles de frêne, la “frênette”, sont des emplois développés plus récemment outre le magasin, la centrale hydroélectrique.

Mais la communauté monastique n’a de sens qu’en vivant pour Dieu, mieux connaître le Christ qui a donné sa vie pour nous. La vie intellectuelle (théologie, étude de la Bible et de la tradition de l’Église) permet d’approfondir la vie spirituelle et de répondre aux demandes de sens de nos contemporains, demandes que nous sentons de plus en plus pressantes car saint Benoît recommande aussi aux moines d’accueillir les hôtes comme le Christ “car ils ne manquent jamais au monastère”. C’est certainement la réalité la plus visible des monastères aujourd’hui.

frère Jean-Louis

 

 

Article paru dans la revue diocésaine Église dans l'Yonne - ÉDY n° 1 – janvier 2024, p. 16