Séminaire ou pépinière ? — Pôle Annonce de la foi

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Séminaire ou pépinière ?

Séminaire ou pépinière ?

Découvrez le témoignage du supérieur du séminaire interdiocésain d’Orléans.

“Séminaires d’entreprise” ou séminaire ? La confusion est commune ! Qu’est-ce qu’un séminaire, le lieu de la formation de ceux qui souhaitent devenir prêtres ? Un séminaire est un lieu de croissance. Les hommes qui entrent sont porteurs du désir de devenir prêtre. Ils viennent vérifier si leur projet est seulement personnel ou s’il rejoint celui de Dieu.

Le séminaire est le lieu où une personne scrute un projet personnel et dialogue avec l’Église pour vérifier si cette aspiration correspond bien à la vocation à laquelle le Seigneur appelle aujourd’hui. Comment mener à bien une telle démarche ?

L’Église met à disposition du candidat d’abord du temps. Car il faut plusieurs années pour vérifier l’accord entre le désir intérieur et le projet de Dieu. Pour cela il faut se connaître soi-même afin de s’assurer d’avoir les capacités humaines permettant de vivre la mission aujourd’hui (structuration personnelle, aptitudes relationnelles, équilibre de vie, capacité à travailler en équipe…). Il est indispensable de grandir dans sa connaissance de Dieu et sa relation avec lui par une vie de prière plus développée, et appelée à croître sans cesse.

Il est bon aussi d’étoffer ses connaissances pour devenir plus à même de servir tout homme et tout l’homme, mais aussi être apte à dire Dieu en sachant faire écho à sa Parole.

La formation est enfin pastorale pour apprendre le positionnement juste en Église, pour savoir prendre soin de la vie de l’Église et permettre à chacun de trouver et de prendre sa place dans l’Église. Ces différentes dimensions ne se vivent pas en vase clos.

Le séminaire n’est pas une couveuse

Les séminaristes sont envoyés en paroisse, dans le monde scolaire mais aussi dans celui de la rue ou des associations. Tous ont à devenir capables de se situer dans le monde, en dialogue avec le monde, signes d’une présence du Christ dans notre temps.

Pour baliser le parcours de ce travail de discernement, l’Église propose plusieurs étapes. Une année de propédeutique pour entrer dans le déploiement de la vie en Dieu. Puis vient l’étape pour devenir disciple-missionnaire, car un prêtre doit d’abord être un baptisé heureux et engagé. L’étape de configuration au Christ Tête, Pasteur, Serviteur et Époux aide le séminariste à grandir dans son positionnement en Église, dans le travail de se conformer de plus en plus à une vie qui devienne signe de l’action du Seigneur aujourd’hui. Enfin l’étape de synthèse vocationnelle, celle du diaconat, permet de s’inscrire pleinement dans le terrain de la vie ecclésiale. Le futur prêtre reconnaît alors que sa formation devra se prolonger tout au long de sa vie pour qu’il reste toujours dans cette dynamique de transformation qu’appelle une vie à la suite du Christ.

Le séminaire est donc une sorte de pépinière. De jeunes pousses augmentent les racines de tout ce qui constitue une personne de foi pour en faire un serviteur du Christ et du Peuple de Dieu. Jeunes prêtres, ils pourront alors être transplantés dans leur diocèse et porter du fruit, des fruits d’Évangile. ■

 

Laurent Tournier, eudiste
recteur du Séminaire Notre-Dame de l’Espérance

Article paru dans la revue diocésaine Église dans l'Yonne - ÉDY n° 11 - novembre 2023, pp. 12-13