Qui est saint Paul ? — Diocèse de Sens & Auxerre

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Qui est saint Paul ?

Le 29 juin, l'Église fête saint Pierre et saint Paul. Ce dernier est l'auteur de nombreuses lettres, qui sont dans le Nouveau Testament. Mais qui est donc saint Paul ?

Voici quelques aspects sur le personnage et son œuvre…

Ce texte est paru dans le livret d'année pour 2021-2022 "Avec saint Paul, vivre en baptisés".

L’homme, l’Apôtre des païens

Mis à part Jésus, Paul est sans doute le personnage pour lequel nous trouvons le plus de références dans le Nouveau Testament. Ces références se trouvent dans deux sources :

  • dans le récit de Luc dans les Actes des Apôtres, où Paul apparaît dès le chapitre 9 jusqu’à l’épilogue du chapitre 28. Le projet de Luc est de montrer à son lecteur la puissance de la Parole qui se répand sans que rien ne puisse l’arrêter dans tout le monde connu de l’époque ;
  • dans les lettres écrites par Paul lui-même ou celles qui lui sont attribuées. Ces lettres sont adressées aux communautés d’Église qu’il a fondées dans le monde grec et romain. Paul, tout à sa passion missionnaire, n’hésite pas à raconter lui-même les évènements qu’il traverse, pour les interpréter et enrichir sa prédication.

Bien sûr ces références restent fragmentaires, quelquefois contradictoires dans leur chronologie, elles n’ont pas la précision d’une biographie moderne, et elles n’ont pas été écrites dans ce but. Mais en les recoupant et grâce à un repère historique établi (la comparution devant le Proconsul Galion à Corinthe), les exégètes sont d’accord sur les éléments principaux.

Paul est né à Tarse, grande ville universitaire et grand port d’Asie mineure, peut-être vers l’an 5 de notre ère. Il naît dans une famille juive, parfaitement intégrée dans la société de culture hellénique et romaine, puisque ses parents ont obtenu le titre de citoyen romain. Il est issu d’un milieu de marchands et d’artisans, a lui-même appris les métiers du textile et du cuir, connaît le commerce et la navigation, et il n’hésitera pas à mettre ou ses compétences au service de sa mission.

Paul est aussi un juif passionné, se revendiquant du parti des Pharisiens. Il étudie à Jérusalem auprès d’un des plus grands rabbis de son temps, Gamaliel. Il connaît la Torah, la Loi et les Prophètes et a sans doute consacré des heures à l’étudier et l’interpréter.

Bien qu’ils soient contemporains, Paul n’a pas rencontré Jésus pendant sa vie publique. Sans doute Paul était-il alors au travail dans sa ville de Tarse. Mais en pharisien convaincu, il ne pouvait supporter l’idée qu’un supplicié crucifié puisse être reconnu comme le Messie qu’il attendait comme tout le peuple juif. Il y voit un blasphème absolu et décide de se consacrer à l’éradication de cette croyance pour lui abominable.

Le Seigneur viendra à la rencontre de Paul sur le chemin de Damas, une expérience inouïe qui va transformer le pharisien intransigeant en un Apôtre infatigable de l’Évangile. On situe cet évènement vers l’an 35, Paul aurait alors environ 30 ans. À partir de ce moment-là, et pendant 30 autres années, tout en restant en lien avec la communauté chrétienne de Jérusalem, Paul sillonnera le monde méditerranéen depuis l’actuelle Turquie jusqu’à Rome et sans doute l’Espagne, pour y fonder les premières communautés chrétiennes en monde païen. C’est la période des “trois voyages missionnaires” qui conduira Paul “jusqu’aux extrémités du monde”. Ces voyages ne semblent pas répondre à un plan construit : Paul et ses compagnons répondent aux appels de l’Esprit qu’ils voient à l’œuvre au fil de leurs rencontres, dans leurs échanges, dans la prière. Mais de fait, Paul sera conduit à s’installer pour de longues périodes dans les grandes cités portuaires de l’époque : Ephèse, Corinthe. Là, il retrouvait les repères qu’il avait connus à Tarse et il pouvait rester en contact plus facilement avec les Églises qu’il avait fondées.

Après bien des tribulations, la vie de Paul s’achèvera dans le martyre à Rome en 65.

L’œuvre écrite  : les lettres de saint Paul

Paul garde le souci des communautés qu’il a fondées ; il s’efforce de rester en contact avec elles par des émissaires. Lorsqu’il le juge nécessaire, envoie une lettre pour féliciter, encourager, conseiller ou même réprimander. Les lettres, à l’époque, restaient rares à cause du prix élevé du support de l’écriture et du temps que demandait leur rédaction. Sans parler de l’intérêt de leur contenu, ces lettres étaient donc précieuses ; on comprend que des Églises les aient conservées et les aient fait circuler.

Dans le Nouveau Testament, les lettres de Paul sont classées selon leur épaisseur, de la plus longue (la lettre aux Romains) à la plus courte (le billet à Philémon). Nous proposons ici un autre classement, qui respecte l’ordre d’envoi des lettres et permet de suivre la progression des préoccupations de Paul.

La première et la deuxième lettre aux Thessaloniciens

Ces lettres sont principalement axées sur l’espérance en la venue glorieuse de Jésus. Lors de son deuxième voyage, Paul reçoit des nouvelles de la jeune Église de Thessalonique qu’il vient de fonder. Il tient à l’encourager. Il est amené à préciser comment vivre l’espérance de la venue de Jésus car la nouvelle communauté semble avoir mal compris son enseignement en ce domaine.

La première et la deuxième lettre aux Corinthiens, la lettre aux Galates, la lettre aux Romains

Ce sont les grandes lettres sur la foi au Christ par laquelle Dieu sauve. Le souci de Paul est de démontrer que le salut de Dieu est un don gratuit et qu’il ne dépend pas de ce que l’on fait pour l’acquérir. Un autre souci de Paul est la vie à l’intérieur des communautés.

La lettre aux Colossiens et la lettre aux Ephésiens

Elles sont dites “lettres de captivité“car Paul se dit prisonnier quand il les écrit. L’analyse historique laisse pointer une origine post-apostolique, d’un ou de plusieurs disciples de Paul. Apprenant que certaines communautés ont tendance à minimiser le rôle de Jésus, l’auteur s’emploie à mettre en relief la place capitale du Christ dans l’histoire et dans l’univers, un thème déjà présent dans la pensée de Paul (Galates, Romains).

La lettre à Tite, la première et la deuxième lettre à Timothée

Ces trois lettres reçoivent souvent le nom de “Pastorales”. On y découvre en effet les préoccupations d’un “pasteur” soucieux de mettre en place les moyens, les personnes et les institutions nécessaires au bon fonctionnement des communautés et de leur mission. Ce groupe de lettres n’a peut-être pas été dicté par Paul lui-même mais par ses disciples. Elles témoignent d’une étape dans la recherche des communautés chrétiennes en vue de se donner les “ministères” dont elles ont besoin face aux nécessités nouvelles.

Certains ont parfois du mal avec saint Paul. Parfois, on le taxe d’être trop dur, trop exigeant, avec un fort caractère. Parfois, on lui prête une tendance à être misogyne. Au total, il apparaît à certains comme un personnage, tout apôtre qu’il soit, peu sympathique et contestable. Il nous faut lever beaucoup de malentendus. Tout d’abord, il faut remettre tel ou tel extrait d’une lettre dans le contexte de l’ensemble de la lettre : à quel moment il aborde tel thème, dans la logique de la lettre ? Ensuite, il faut voir dans quel contexte historique de la communauté destinataire cette lettre a été rédigée ? Cette double remise en contexte permet alors de voir en quoi le reproche fait à Paul est justifié et en quoi il mérite d’être pondéré. En tout cas, ne restons pas bloqués par cela et que cela ne nous empêche pas d’entrer dans la découverte de son message.

Pour aller plus loin :

Les enseignements du pèlerinage provincial à Malte

Du 20 au 26 mai 2019, un groupe de trente-trois personnes a mis ses pas dans ceux de saint Paul, à Malte.  Retrouvez ici les enseignements du Père Dominique Garnier pour chaque jour du pèlerinage (cliquer sur les liens) :

Lettres de Corinthe (et si on demandait à Paul de Tarse ?), le livre de M. Charles Ménage

Charles Ménage a publié un nouveau livre, qui nous emmène à Corinthe, au temps où saint Paul écrivait des lettres à la communauté chrétienne qu'il avait fondée. 

En nous décrivant la vie et les préoccupations des gens de l'époque, en imaginant les questions qu'ils se posaient, ce livre nous donne des clefs pour mieux entrer dans les textes écrits par Paul pour leur répondre. 

Site de l'éditeur

Mots-clés associés :
Mots-clés associés :