1er dimanche de Carême C

Frères et sœurs,

La Parole de Dieu de ce 1er dimanche de Carême de l’année liturgique C  nous invite à être vigilants afin de vaincre les tentations à l’instar de Jésus.

Dans la première lecture, Moïse invite le peuple d’Israël à exprimer sa reconnaissance envers Dieu qui l’a délivré de l’esclavage d’Egypte : « Nous avons crié vers le Seigneur, le Dieu de nos pères. Il a entendu notre voix, il a vu que nous étions dans la misère, la peine et l’oppression », ont-ils confessé. Aujourd’hui, nous aussi sommes des esclaves du péché et nous devons nous en libérer. Le Carême est un temps privilégié pour briser nos liens de servitude. Tout comme le peuple d’Israël a crié vers le Seigneur pour être libéré, il nous revient aussi de demander constamment son secours dans la prière. En effet, Jésus avait invité ses disciples à prier afin de ne pas tomber au pouvoir de la tentation.

Une autre manière de lutter contre la tentation et le péché, c’est de nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu. Dans la 2e lecture, Saint Paul affirme que la Parole de Dieu doit habiter notre cœur pour être proclamée à travers notre bouche. C’est cela que nous voyons aussi dans l’évangile, où Jésus vainc le diable par la force de la Parole. Il est vrai que le diable, lui aussi, a recouru à la parole. Cependant, celle-ci ne provenait pas de son cœur mais plutôt  de sa tête ; car il n’y croit pas.  Il instrumentalise plutôt la parole pour tromper et désorienter. Mais pour Jésus, la parole une force lorsqu’elle est dite dans la vérité. Il nous revient de nous familiariser avec les Saintes Ecritures, selon l’Esprit de vérité afin de nous y référer régulièrement. Ne tombons pas dans le piège d’instrumentaliser la Parole de Dieu pour nos propres intérêts.

Les trois tentations de Jésus au désert concernent les biens matériels, le pouvoir et les honneurs. Il s’agit des réalités auxquelles nous sommes régulièrement confrontées. L’appel ici est de savoir chercher notre pain quotidien, représentant tous nos biens matériels, sans dévier de la volonté de Dieu. Mieux vaut rester affamé comme Jésus plutôt que de trahir les commandements de Dieu afin de jouir des biens matériels.

Quant au pouvoir, le diable prétend qu’il lui appartient de l’accorder à qui il veut. Tout pouvoir fondé ou obtenu par le mensonge et la ruse est voué à sa ruine car il ne vient pas de Dieu. Jésus a refusé le pouvoir pour le pouvoir ; le pouvoir pour dominer au lieu de servir par la seule force de l’amour. Cette tentation guette encore les hommes et les femmes de notre temps. Mais Jésus nous enseigne qu’il  ne sert à rien de gagner tous les biens du monde si nous allons perdre notre âme.

Enfin par rapport aux honneurs, Jésus a suivi la voie de l’humilité. Il n’a jamais cherché à se mettre au-dessus de son Père. Le diable a placé Jésus au sommet du temple comme pour lui demander de se mettre au-dessus du pouvoir de Dieu. Jésus a refusé de mettre Dieu à l’épreuve. Il a préféré accomplir sa volonté jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à en mourir. Il nous arrive parfois de rechercher  des honneurs en posant certains gestes.

Frères et sœurs, si la tentation est un phénomène courant dans nos vies, si elle nous assaille et nous pousse à commettre le mal, rappelons-nous que nous avons toujours le choix entre résister ou nous soumettre à Satan. Jésus nous montre aujourd’hui le chemin de la résistance, et c’est derrière lui que nous devons nous engager.

Que ce temps de Carême soit pour chacun, chacune de nous un temps de renaissance, un temps pour renouer notre contact avec Dieu, un temps pour nous mettre à l’écoute de la Parole de Dieu, un temps de transformation personnelle, un temps pour nous réorienter vers une nouvelle direction, un temps pour nous recentrer sur l’essentiel, un temps de révision de vie. C’est le moment de changer nos comportements pour célébrer la Pâques du Seigneur avec un cœur totalement nouveau. Amen