Le 18 mai 2023, journée à la Pierre qui Vire — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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Le 18 mai 2023, journée à la Pierre qui Vire

Un jeudi de l'Ascension très inspirant pour la trentaine de personnes de la paroisse Sainte Reine arrivée en covoiturage sur le site de la Pierre qui Vire où les moines nous ont accompagnés tout au long de la journée

.Au cours de la messe, le père abbé nous a délivré un beau message dans son homélie : puisque le Christ est en nous comme  nous aspirons sans cesse à être en lui, Il ne peut s'élever sans nous emporter dans le même élan. Nous sommes en élévation continuelle.
Puis Frère Alain nous a confié son propos "Baptisés dans l'Esprit" pendant 30 mn suivi d'un temps de réactions ; il nous a permis ainsi de mettre au-devant de la scène l'Esprit Saint trop souvent oublié dans notre vie (à lire ci-dessous).              

Ensuite, nous avons eu quelques échanges, en particulier le témoignage de  Jérémie nouvellement baptisé avec son fils Paul à Pâques :" mon baptême fut une grande émotion, un très grand moment dans ma vie !". Et celui de Béatrice exprimant sa gratitude pour tout ce qu'elle venait d'entendre,  toute à la joie de faire baptiser ses trois enfants prochainement.

Dès le pique-nique fini, Frère Nicolas nous a   expliqué la démarche engagée au monastère depuis 3 ans afin de prendre soin de la Création avec le label Eglise Verte en respectant le cahier des charges proposé:

L'établissement de l'éco- diagnostic : que  choisir parmi les thèmes possibles ?

Comment s'organiser en commissions ? Frère Nicolas nous relate qu'au départ, ils étaient tous dans les starting-blocks, tous enthousiastes, mais il a fallu faire des choix et se donner deux actions à privilégier chaque année.
Comment se former  et évaluer les progrès chaque année.

Nous l'avons suivi sur le site de la chaufferie au bois de tout le site. Nous avons levé la tête pour considérer, ébahis,  la montagne de copeaux  stockée sous abri, 2 fois 860 m3 pour une année. Puis nous nous sommes un peu tordu le cou pour essayer de voir les entrailles de l'immense chaudière. Un schéma nous a bien aidés à comprendre son fonctionnement.

Puis, nous visionnons un film documentaire sur la vie des moines, axé surtout sur le déclic de la vocation de quelques moines. Encore une fois, nous contemplons l'action de l'Esprit Saint à l'œuvre dans les appels reçus.

Nous terminons notre journée très ensoleillée par une photo du groupe hautement perché sur la Pierre qui ….virait

Merci aux frères de nous avoir élevés spirituellement, en nous sensibilisant aux forces de l'Esprit Saint à l'œuvre dans nos vies, belle préparation à la fête de Pentecôte !

Quelques notes étayées du propos de frère Alain : "Baptisés dans l'Esprit."

Partant de Fratelli tutti, voici ce que le frère nous dit :" Nous sommes tous fils et filles de Dieu, et donc frères et sœurs devant Dieu, baptisés ou non, chrétiens ou non. Car nous sommes tous des êtres uniques, créés et aimés par Dieu d’un amour unique, que nous le sachions ou non. Dieu est le Dieu de tous. « Dieu est amour ». Il n’exclut personne, mais rêve de rejoindre tout homme, toute femme, pour lui faire partager son bonheur…."

Que peut nous apporter de spécifique le baptême dès lors que nous sommes tous aimés de Dieu, baptisés ou non, si ce n'est que, habités par une présence aimante, nous pouvons vivre le présent autrement dans la grâce et la légèreté de qui se sait aimé.

C'est dans la profession de foi au Christ mort et ressuscité que nous sommes baptisés, la Parole précède le sacrement. Et, au cours de la célébration du baptême, nous sommes engagés avec notre corps, incarnant notre profession de foi dans l'eau du baptême en nous désappropriant de nous-même. C'est le "point de départ du dynamisme de la vie baptis­male, vécue dans la nouveauté de l’Esprit, lui qui a ressuscité le Christ et qui nous ressuscitera un jour dans notre corps."

Le baptême est un don qui libère le dynamisme de l'Esprit Saint en nos vies, même s'il " intervient avant le baptême, car la foi comme la demande du baptême sont déjà des fruits de l’Esprit. Et l’Esprit intervient aussi après le baptême, puisque le baptême est le commencement d’une aventure spirituelle, sans laquelle le baptême n’aurait guère de sens.

Donné avant et après le baptême, mais aussi lors du baptême qui fait de nos corps le temple de l’Esprit, l’Esprit peut être aussi donné indépendamment du baptême. Car il agit, où, quand, et comme il veut."

" Par cet accueil de la grâce de Dieu, par cette plongée dans le mystère pascal du Christ et dans la dynamique de l’Esprit Saint, le Christ nous insère dans son Eglise, dans une communauté de croyants. Car notre baptême, événement éminemment personnel, est aussi un événement ecclésial.

Il n’y a qu’un seul baptême. « Il y a un seul Esprit, un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous », dit la lettre aux Ephésiens. Le baptême est donc le même pour tous, homme et femme, à la différence de la circon­cision pratiquée par les communautés juives. Antérieur à toute différence de fonctions dans l’Eglise, indépendamment de tout statut social. "

Ce n'est pas sans conséquence tant pour la vie en Eglise, que pour la liturgie.

" Comment « passer d'une Eglise pour le peuple, qu'elle prend pastoralement en charge... à une Eglise communion » ?

Comment partir des personnes et de ce qu’elles ont d’unique. Des dons que l’Esprit leur fait, dons souvent cachés, ignorés, inemployés ? Comment aller vers une Eglise des baptisés, une Eglise des charismes ? La fonction des ministres ordonnés (et normalement de leur charisme) étant de discerner les dons, les charismes des chrétiens, et de veiller à ce qu’ils s’exercent dans l’harmonie.

Comment mieux manifester l’égalité de tous les baptisés dans la différence des responsabilités

Comment aller vers une Eglise moins cléricale, plus conviviale, plus fraternelle, plus synodale dans ses processus de consultation et de de décision.  

Comment donner aux femmes leur juste place, puisqu’elles reçoivent le même baptême ?

Cela suppose une conversion spirituelle et institutionnelle…."

Frère Alain nous a fait part de sa fascination " pour le dynamisme des petites communautés en réseau des 2 premiers siècles qui rayonnaient et essaimaient au gré des circonstances. Fasciné aussi par les anciennes communautés locales du diocèse de Poitiers, inspirées des communautés de base d’Amazonie et du Congo Kinshasa.                                                                                                                                                Des communautés à taille humaine, où les laïcs, hommes et femmes, trouvaient plus facilement un espace pour déployer leurs dons et leur créativité au service de tous.

Comment signifier tout cela dans la liturgie, puisque c’est l’assemblée qui célèbre, même quand elle est présidée par un ministre ordonné. Nous pourrions citer ici bien des exemples."

Pour finir, Frère Alain cite Ignace Hazim, théologien orthodoxe, à l’assemblée du Conseil Œcuménique des Eglises à Uppsala en 1968.

            « L'événement pascal, advenu une fois pour toutes, comment devient-il nôtre aujourd'hui ? Par Celui-là même qui en est l'artisan : l'Esprit Saint. Il est personnellement la Nouveauté à l'œuvre dans le monde. Il est la Présence de Dieu-avec-nous…

            Sans lui, Dieu est loin, le Christ dans le passé, l'évangile est une lettre morte, l'Eglise une simple organisation, l'autorité une domination, la mission de la propagande, le culte une évocation, et l'agir chrétien une morale d'esclave.

            Mais en lui, le cosmos est soulevé et gémit dans l’enfan­tement du Royaume, l’homme est en lutte contre ‘la chair’, le Christ ressuscité est là, l'évangile est puissance de vie, l'Eglise signifie la Communion trinitaire, l'autorité est un service libérateur, la mission une Pentecôte, la liturgie est mémorial et anticipation, l'agir humain est déifié ».

A chacun, chacune de dire comment il vit sa relation à l’Esprit Saint. Lui qui n’est pas une force impersonnelle, mais une personne, qui nous permet d’accueillir le Christ dans nos vies, par la foi et le baptême. Osons-nous l’invoquer, lui manifester notre amour. "

" La Règle de Saint Benoît invite à « ne rien préférer à l'amour du Christ ». A son amour pour nous, comme à notre amour pour lui. Mais il s’agit aussi de « ne rien préférer à l’amour de l'Esprit Saint ». A son amour pour nous, comme à notre amour pour lui. Car l’Esprit n’est pas moins digne de notre amour que le Père et le Fils. Lui qui se tient au cœur de toute rencontre, et lui confère sa vérité, son poids d'éternité. "