32ème dimanche TO année B-11 novembre 2018- — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

32ème dimanche TO année B-11 novembre 2018-

Ce dimanche nous montre un regard miséricordieux de Dieu.

Ce dimanche nous montre un regard miséricordieux de Dieu qui admire le peu qui vient du cœur et la générosité des pauvres, représentés par des veuves dans la première lecture et dans l’Évangile. Dieu nous demande d’être généreux dans notre vie quotidienne même lorsque nous ne sommes pas dans l’abondance.

            Le livre des Rois parle de la générosité de la veuve païenne de Sarepta, qui donne le peu qui lui reste pour nourrir le prophète Élie. Retenons que dans la culture juive mais aussi dans certaines autres cultures, les veuves étaient vulnérables et elles risquaient de vivre dans la misère. En effet, seuls les hommes étaient des citoyens à part entière, l’enfant et la femme demeuraient toujours sous la tutelle masculine, de leur père ou de leur époux. La femme passait au jour de son mariage de la tutelle de son père à celle de son mari, et si du fait de la mort de ce dernier, elle demeurait seule, elle ne pouvait pas subvenir à ses propres besoins et à ceux de ses enfants, elle était donc condamnée à la mendicité.

            Le prophète Elie fuyait la colère d’Achab, roi d’Israël et de Jézabel son épouse impie, d’origine païenne, que la tradition considérait comme l’une des mauvaises personnes qui ont apporté des abominations dans le peuple de Dieu. Elie se refugie donc au pays de Tyr et de Sidon, en Liban actuel. Il rencontre une femme, il lui demande d’abord de l’eau, ce qu’elle fait de bon cœur. Comme si cela ne suffit pas, Elie implore un morceau de pain. Mais la femme n’a rien, il lui reste une misère « Un peu de farine et de l’huile » juste une ration insuffisante pour un dernier repas avant de mourir, elle et son fils. La femme n’a rien caché, elle a été franche envers le prophète. C’est sa façon de dire qu’elle est au bout de la survie, elle demande indirectement sans savoir si celui qui est avec elle peut faire quelque chose. Ici nous trouvons les qualités de ceux qui sont pauvres et petits: franchise, confiance, humilité, qualités suffisantes pour être écouté par le Seigneur. Elie, l’homme de Dieu lui adresse des paroles de consolation et d’espérance « Ainsi parle le Seigneur, Dieu d’Israël: jarre de farine point ne s’épuisera, vase d’huile point ne se videra, jusqu’au jour où le Seigneur donnera la pluie pour arroser la terre.» La femme offre à Elie ce qui lui reste, son dernier souffle et le miracle se réalise. Avec ce qui s’est passé on se demande si c’est Élie qui cherchait refuge ou si ce n’est pas Dieu qui a envoyé son prophète pour sauver cette veuve. Cette veuve symbolise les païens qui recevront Jésus, Fils de Dieu qui leur ouvre la porte de l’abondance divine. En tant que croyants, faisons confiance au Seigneur, vivons selon sa Parole pour que son salut ne nous échappe pas. Ainsi le Seigneur prendra soin de nous surtout au moment de la mort comme Il a pris soin de cette veuve quand la famine faisait rage.

            L'Évangile nous présente une autre veuve, elle n’est pas une païenne mais une véritable fille d’Israël que la société avait rendu pauvre, qui vivait de peu de choses. Ce n’est pas Dieu qui fait qu’entre nous, il y a des pauvres et des riches. C’est la société qui crée des inégalités sociales. Cette pauvre veuve ne s’est pas révoltée contre Dieu, elle va au Temple, au moment de présenter l’offrande, elle n’a pas honte de présenter ce qu’elle a «Deux petites pièces de monnaie.» Jésus qui voit tout relève la grandeur du geste de cette pauvre veuve qui sait donner tout ce qu’elle a. Il condamne le comportement des riches, leurs gestes au Temple car eux offrent ce qu’«Ils ont pris sur leur superflu.» Parmi ces riches, il y avait ceux qui avaient obtenu cette richesse par des moyens injustes et malhonnêtes. Au Temple ils ne cherchent pas à rendre grâce à Dieu mais à s’enorgueillir.  

            Jésus loue le comportement de la veuve, dont personne ne se soucie. En toute humilité, cette veuve s'approche du tronc et y met «Deux petites pièces de monnaie» pour manifester son attachement au Dieu d’Israël, qu’elle veut honorer par son don. C'est une très petite quantité mais Jésus donne une grande leçon de la vie de cette veuve. Il appela ses disciples et leur dit «Amen, je vous le dis, cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres (…) elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre.» (Mc 12,42) La pauvre veuve n’a donné ni superflu, ni une partie mais tout ce qu’elle avait pour vivre. Elle a donné sa vie, pour cela elle a donné plus que les autres; son offrande a une valeur religieuse inestimable. Elle mérite des éloges de Jésus, le Fils de Dieu qui immortalise son geste.

            Jésus ne veut pas dire qu’il faut s’appauvrir, donner tous ses biens, pour être un bon chrétien. Il veut nous exhorter à la générosité, à donner avec une grande qualité de cœur, à compter surtout sur la providence de Dieu et à avoir confiance en Dieu. Cette veuve de l’Évangile n’est pas morte après avoir donné ce qu’elle avait pour vivre. C’est un exemple de celui qui ne se soucie pas de veine gloire, des honneurs humains, de quoi manger mais de plaire surtout à Dieu. Actuellement notre offrande ne doit pas être nécessairement des biens matériels mais du temps, de la capacité d’écoute et de la disponibilité. C’est ce dont les gens ont le plus besoin pour se sentir heureux. C’est cela donner notre vie pour les autres à l’image de Jésus qui s’est offert pour enlever les péchés du monde comme le dit la deuxième lecture de la lettre aux Hébreux. Aide-nous Seigneur à nous engager  pour le bonheur de ceux qui sont dans le besoin !