34ème dimanche TO B -25 novembre 2018- — 18. Paroisse Sainte-Reine - Auxerre Val de Baulche

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34ème dimanche TO B -25 novembre 2018-

Ce dimanche marque la fin de l'Année Liturgique, avec la célébration du Christ Roi de l’univers.


Ce dimanche marque la fin de l'Année Liturgique, avec la célébration du Christ Roi de l’univers. Jésus Christ est le Roi de tous et de chacun d'entre nous. La Parole de Dieu affirme que sa royauté est un service aux plus démunis.

            Le prophète Daniel, dans ses visions, voit le Fils de l’Homme intronisé pour toujours «Sa domination est une domination éternelle.» Jésus s’est défini à plusieurs reprises comme Fils de l’Homme c’est–à-dire un Messie annoncé par des prophètes. Jésus vrai Dieu et vrai Homme reçoit la royauté de son Père symbolisé dans la prophétie de Daniel par un Vénérable Vieillard. Parmi les 3 personnes divines, Celui qui s’est incarné est donc celui qui reçoit la royauté éternelle. Mais il partage avec son Père cette Royauté, il ne le détrône pas. Au ciel le Père n’abdique pas en faveur de son Fils, ensemble ils sont coo-régnants. Il ne s’agit pas de deux rois, mais un seul car ils ne sont qu’Un. Il n’y a qu’un seul Dieu, Seigneur de toute la création qui est l’œuvre de ses mains. En proclamant que Jésus est roi de l’univers, on affirme aussi son unité avec son Père. Il mérite pour toujours notre louange, à Lui «La gloire et la souveraineté pour les siècles des siècles» comme le disent les paroles de l’Apocalypse.

            Les Évangiles nous disent que le Christ est Roi. Juste avant sa naissance, les rois mages cherchèrent un roi des juifs qui devraient naître et ils le trouvèrent dans l'enfant Jésus ; Ses disciples voulaient le proclamer roi: Souvenez-vous de l'épisode de la multiplication des pains et des poissons, de la résurrection de Lazare. Quand il monta solennellement à Jérusalem, on le proclama « Que Dieu bénisse celui qui vient au nom du seigneur ! Que Dieu bénisse le roi d’Israël.» (Jn 12, 13) Dans l'Évangile de ce dimanche, Jésus accepte le titre de roi lorsque Pilate lui demande «Es-tu le roi des Juifs ?» Mais il ajoute «Ma royauté n’est pas de ce monde (…) ma royauté n’est pas d’ici.» Il est donc un roi différent des rois que nous connaissons. Sur la croix aussi on y écrivit la cause de sa mort en affirmant qu’il est roi «celui-ci est le roi des Juifs.» (Lc 23, 38) L’écriteau était en latin, en hébreux et en grec, les langues les plus importantes de son époque pour que tout le monde le sache. Le bon larron, Dismas, l’a reconnu aussi comme roi en lui disant «Jésus, souviens-toi de moi, quand tu viendras comme roi.» (Lc, 23, 42)

            Jésus nous révèle qu’il n’est pas un roi à la manière des conquérants qui ont marqué l’histoire des hommes. Il n’est pas comme ces chefs qui font peser leur autorité. Ces derniers sont souvent portés à se faire servir plutôt qu’à aider leurs administrés. Il n’est pas non plus un président à la manière des gouvernants de tous les temps. La plupart d’entre eux sont plus attirés par le pouvoir et l’argent que par l’attention aux plus pauvres. La royauté de celui que nous adorons n’est pas de ce monde. Mais comment est le royaume de Jésus? La préface de la messe d'aujourd'hui nous dit que le royaume de Jésus est «Un règne de vie et de vérité, un règne de grâce et de sainteté, un règne de justice, d'amour et de paix.» Nous devons vivre ces vertus pour régner avec Lui.

            Nous devons détrôner des rois de nos cœurs qui sont orgueilleux, dictateurs, dominants et qui ne cherchent que des honneurs. Jésus, notre roi nous demande tout le contraire: que nous donnions nos vies à nos frères comme preuve d'amour, sans attendre de récompense. La seule arme que notre roi utilise et qu’il recommande d’utiliser est l'amour. Jésus est un roi qui n'a pas besoin d'esclave, au contraire, il s’est fait esclave pour montrer sa royauté. Il se met au service des brebis les plus faibles. Il est un maître qui rétablit la communion et la solidarité. Il se montre plein de sollicitude pour les plus faibles et les plus méprisés et il s’identifie à eux. Dans sa royauté Dieu manifeste toute sa miséricorde. Le jour du jugement final, notre roi éternel nous demandera si nous avons mis en œuvre les actes de miséricorde pour entrer dans son royaume (Mt 25, 36).

            Rappelez-vous de l'anecdote de Sant Martin de Tours. On explique que quand il était encore un catéchumène se préparant à recevoir le baptême, il a rencontré un homme pauvre, affamé et déshabillé qui lui demanda la charité alors que Martin n’avait rien à lui donner. Parce qu’il pleuvait beaucoup avec des vents contraires, Martin divisa son manteau en deux et il donna un morceau à ce pauvre. Jésus lui apparut la nuit suivante avec un morceau de son manteau et lui révéla que ce pauvre était Lui. Jésus est un roi qui s’intéresse à ceux qui n’ont rien. On raconte encore qu’un jour quelqu’un avait trouvé un crucifix mutilé dans les combles d’une église après la guerre. Le sacristain s’était proposé pour  lui sculpter de nouveaux bras. Mais le prêtre a répondu: «Non, nous le laisserons tel qu’il est. Il nous rappellera que ses bras et ses mains, ce sont désormais les nôtres». C’est ainsi que le Christ a besoin de nos mains pour exercer sa Royauté.

            Ne soyons pas comme ceux qui pensent que Jésus est un Roi sans palais, sans armée, sans trésor. En réalité, nous sommes son palais, son armée et son trésor. Il règne dans chacun d’entre nous lorsque nous incarnons en nous le service, la tendresse, la miséricorde et le pardon. C’est cela le pouvoir de Jésus et son règne. C’est cela qu’il propose dans notre monde dominé par le profit, la corruption, la force et la violence. Au lieu d’être des rois comme Pilate qui condamnent les injustes et les innocents, qui écrasent les faibles et les étrangers, cherchons le pouvoir de Jésus qui écoute des petits, qui intègre des exclus et qui convertit des pécheurs. Que Jésus règne dans nos cœurs, dans nos familles, dans notre communauté et dans nos sociétés !