Appoigny - église Saint-Pierre — 15. Paroisse de la Sainte-Trinité

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Appoigny - église Saint-Pierre

Histoire d’Appoigny

Appoigny se trouve sur une très ancienne voie romaine. Dans le premier guide routier (1550) il est dit "qu’entre Basson et Espuigney : A la maladrerie de Cichery commence la Bourgongne et conté d’Auxerre".

Fondation donc très ancienne, qui remonte au Ve siècle, date où existait un domaine gallo-romain appartenant aux parents de saint Germain, Rusticus et Germanilla. Ce dernier ayant hérité de ses parents des terres d’Appoigny vers 420. Il en disposa de son vivant en faveur de l’église de Saint-Étienne d’Auxerre, bâti par son prédécesseur, qui était son siège épiscopal.

Guillaume de Seignelay (1207-1220) fonda un hôpital à Appoigny, il se trouvait dans le vieux cimetière sur la route de Paris. Il était desservi par deux chanoines qui venaient de la maison de saint Bernard du Montjoux dans les Alpes (La Congrégation des chanoines réguliers des saints Nicolas et Bernard de Mont-Joux (en latin ’’Congregatio Sanctorum Nicolai et Bernardi Montis Iovis", C.R.B.) - plus communément appelée Congrégation des chanoines du Grand-Saint-Bernard - est une congrégation catholique fondée par saint Bernard de Menthon vers 1050.). En face se trouvait une petite chapelle dédiée à saint Fiacre, le patron des maraîchers, qui fut détruite en 1790.

Lorsqu’en 1356, les Anglais et les Navarrois s’avancèrent vers la Bourgogne, les habitants d’Appoigny rétablirent l’ancienne forteresse, et les anciens fossés autour de l’église. Mais ce fut en vain, les Anglais entrèrent dans Appoigny le 8 décembre 1358. Le château fut remis par les Anglais au roi de France. Jean Germain y recevra Jean le Bon revenant de sa détention en Angleterre le 17 décembre 1361.

Jeanne d’Arc passant à Appoigny le 1er Juillet 1429 avec le dauphin pour aller le faire sacrer Roi à Reims, se recueille devant la croix de l’Étau puis à la Collégiale avant de traverser l’Yonne au Gué de la Pucelle et rejoindre Seignelay.

Appoigny vers 1614 fut victime du Prince de Condé qui avec une armée de reîtres venus d’Allemagne passa l’Yonne à Bonnard, et se jeta sur Appoigny, passant ses habitants au fil de l’épée et donna leurs biens au pillage de ses soldats. Ils se livrèrent à de honteuses profanations dans l’église, et des femmes y furent violées. Averti de ces massacres, le Prince de Condé fit saisir les coupables et ils furent pendus immédiatement.

L'église d’Appoigny

L’église actuelle d’Appoigny, la seconde, fut construite par Guillaume de Seignelay (58e évêque d’Auxerre, 1207-1220). Il avait en 1215 entrepris la reconstruction du chœur de sa cathédrale à Auxerre ; et ce sont certainement les mêmes artisans qui bâtirent la collégiale d’Appoigny, peu après.

Cette église succéda à une plus ancienne, dédiée à saint Pierre. Elle se trouvait au Sud de la nouvelle (à l’emplacement du 14, rue Châtel-Bourgeois, c’est le rectangle orienté liturgiquement à gauche de la Collégiale). Elle changea alors de titulaire et devint Saint-Jean l’Evangéliste. Elle fut détruite à la Révolution. C’était dans cette ancienne église qu’avaient été inhumés devant l’autel les parents de saint Germain d’Auxerre, Rusticus et Germanilla. Quant à la communauté de chanoines (15 membres au XVe s.) qui desservirent la nouvelle collégiale, elle existait déjà depuis un temps assez ancien.

Au seizième siècle fut bâtie une tour contiguë au nord de la façade de l’église à l’imitation des tours de la cathédrale d’Auxerre, sur une base déjà existante datant du XIIIe siècle. Puis, au siècle suivant, l’évêque François de Donadieu (97e évêque 1599-1625) fit construire en 1606 un magnifique jubé qui occupe toute la largeur de la nef dans la quatrième travée, c’est le seul subsistant avec celui de St Florentin subsistant dans le département.

L’église possède une nef avec de deux collatéraux de quatre travées, un transept, et un chœur d’une seule travée terminée par un chevet plat. L’ancienne salle du Trésor et la sacristie couverte d’une belle voûte de la Renaissance occupent les angles formés par le chœur et les croisillons, la première au Sud et la seconde au Nord. Aux angles nord-est et sud-est des chapelles latérales se trouvent deux portes munies d’un judas, donnant chacune sur une cellule si réduite qu’un homme peut difficilement s’y tenir debout. C’est là où s’enfermaient des femmes visionnaires ou pénitents ; usages qui étaient habituel au Moyen-âge. Comme le jubé, ces cellules sont devenues très rares.

           

Les grandes arcades et les doubleaux sont en tiers-point, les voûtes sur croisée d’ogives. Les piles circulaires sont flanquées de quatre colonnettes et les chapiteaux ornés de crochets. L’élévation de la nef comprend, au-dessus une galerie à arcatures ajourées formant une sorte de un faux triforium ; elle se compose dans chaque travée de deux arcs en plein cintre subdivisés chacun par une colonnette sur laquelle retombent deux arcs trilobés. Une série d’arcatures aveugles en tiers-point reposant sur de fines colonnettes garnit tout le pourtour du chœur. Trois baies en lancette sont percées dans le chevet plat du chœur, ainsi que dans chacun des pignons du transept et dans les murs de la façade Ouest de la nef ; d’autres baies semblables éclairent latéralement l’édifice.

L’extérieur de l’église est simple et sobre d’ornementation. La tour carrée a été élevée au XVIème s, seule la base est du XIIIème, contemporaine à la construction de l’église.

Le grand portail occidental est en tiers-point, il possède six colonnettes et des voussures qui datent du XIIIème. Dans le collatéral nord est ménagée une petite porte sous un arc trilobé, avec un tympan décoré de belles sculptures représentant des feuilles de vigne et des raisins. Dans la troisième travée du collatéral sud s’ouvre un autre portail latéral avec voussures en plein cintre et tympan trilobé ; il est accosté de huit colonnettes.

La fabrique d’Appoigny passe commande de deux cloches le 21 juin 1507 pour 113 livres tournois.

Lors de la Révolution, le curé de l’église, M Berlier fut dénoncé comme contre-révolutionnaire. Quand les gendarmes vinrent pour l’arrêter, ils se trouvèrent devant une foule nombreuse, mais parvinrent à emmener leur prisonnier, qui resta deux mois en prison. Mais le 23 février 1796, un nouveau mandat d’arrêt fut lancé, et lorsque les gendarmes vinrent, plusieurs habitants se pendirent aux cloches pour sonner le tocsin. Et 300 personnes armées de haches, de fourches et de cognées arrivèrent, les gendarmes battirent prudemment en retraite. Mais le curé Berlier fut condamné le 4 novembre 1798 à la déportation à l’île de Ré. Il y restera jusqu’au 23 juillet 1800.

Le culte fut suspendu pendant la Révolution, de 1794 à 1796, mais le 30 avril, 47 garçons et le 12 juin 1797, 52 filles firent leur première communion. Mais la reprise fut indéniable en 1801 avec 120 communiants, mais…seulement 30 avaient été catéchisés !

La re-christianisation d’Appoigny fut le désir des différents curés durant le XIXe siècle. Des confréries furent recréées, St Vincent le 22 janvier 1819, St Fiacre en 1822, puis reprise de la confrérie de la Vierge le 25 juin 1843. Mais ces confréries ne dureront guère qu’une cinquantaine d’années, jusqu’au 12 août 1881, date de la dernière mention sur le livre des confréries.

    

Le château de Régennes

Les invasions, en particulier des Sénonois vers 1076, qui en descendant l‘Yonne vinrent piller Appoigny ; les habitants n’ayant pu fuir furent faits prisonniers. L’évêque Robert de Nevers reconnut que cet endroit devait être fortifié, et fit bâtir un château ou place forte à Régennes.

Le 52e évêque d’Auxerre, le vénérable Humbaud (1087-1114) ayant trouvé les fortifications d’Appoigny détruites, les fit réparer, et en ajouta de nouvelles. Son successeur, Hugues de Noyers recevra à Régennes Philippe Auguste en 1188, et vers 1206, fit creuser les fossés qui entourent sa place forte, et construire des fortifications. Son dessein était de les faire creuser de manière qu’un bras de la rivière passa de ce côté-là, et que Regennes devint une île parfaite

Guy de Mello (1247-1269) recevra plusieurs fois saint Louis à Régennes entre 1247 et 1269

Dans la nuit du mercredi 3 août 1569, une quarantaine de huguenots s’emparent de Régennes. Le curé et les chanoines étaient partis, et la collégiale eut particulièrement à souffrir, Régennes fut la proie des flammes. L’évêque Jacques Amyot fit restaurer le château.

Bonaparte aurait séjourné à Régennes en septembre 1792. Le domaine de Régennes après avoir connu son apogée au XVIIe siècle, fut détruit à la Révolution, et les matériaux vendus.

Vers 1920, M Million reconstruisit Régennes sur le même emplacement en respectant cette histoire millénaire. Il est maintenant un lieu d’accueil et de séjour pour tous et en particulier pour les plus démunis, grâce au Président fondateur le docteur J-D Gleize et de ses collaborateurs.