Chichery - Eglise Saint-Laurent — 15. Paroisse de la Sainte-Trinité

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Chichery - Eglise Saint-Laurent

Les premiers éléments que nous possédons sur Chichery, remontent à l’évêque d’Auxerre, Wibaud, qui donna vers 880 la moitié des terres de Chichery aux chanoines de la cathédrale. À l’époque Chicheriacum, l’ancien nom de la localité, se composait de 8 maisons.

C’est à la fin du XIIIe début du XIVe siècle que l’on peut dater la construction de l’église. La porte principale, très sobre, était intérieure, car elle était précédée d’un portique tombé en ruine en 1827.

Le premier curé connu fut Guillaume Bosseron. Il assiste avec les députés représentants les paroissiens à la remise par le chapitre en 1332 des lettres d’affranchissement devant l’autel de la Sainte Vierge.

Tout le sanctuaire, le chœur, le pignon ouest, deux petites fenêtres plein cintre du pignon ouest sont du XIIIe. Au XVe siècle, la construction de la chapelle sud dédiée à St Vincent fut entreprise, éclairée par deux fenêtres ogivales à meneaux flamboyants, elle communique avec le chœur par deux arcades inégales. Au XVIe siècle on construisit la chapelle nord dédiée à Ste Vierge. Elle est à deux travées éclairées par deux fenêtres plein cintre renaissance.

         

En Avril 1594 : 245 familles habitaient la ville, mais en 1680 il n’en restait plus que 100. Le village tombe en décadence, la plupart des maisons étaient abandonnées faute d’habitants ; les terres n’étaient plus cultivées, le découragement était dans tous les cœurs.

L’évêque dans sa visite du 14 octobre 1708 constate que l’église ne possède pas de reliques. Les plans de 1750 représentent l’église d’une manière différente de l’agencement actuel. L’autel était plus près des marches, et deux murets latéraux formaient comme une courtine. La baie de gauche était vitrée, et la porte de la sacristie s’ouvrait directement sur le sanctuaire. Les chapelles latérales étaient séparées des bas-côtés par deux demi-grilles. Au milieu du chœur, un banc d’œuvre servait de lutrin pour les chantres. En 1708, la nef et les collatéraux n’étaient pas voûtés. La nef fut lambrissée en 1758.

En 1698, nous faisons la même constatation qu’à Monéteau et à Chemilly dont le décimateur principal était le chapitre cathédrale d’Auxerre, ce dernier se fait tirer l’oreille pour payer les frais lui incombant. À Chichery, il faut un arrêt du Parlement de Paris pour l’obliger à procéder aux réparations du chœur et du clocher. Mais celles-ci ont dû être faites d’une manière hâtive, car en 1750, le clocher menace ruine. Le chapitre refuse de nouveau, les habitants forts de l’expérience précédente exigent les réparations.

L’église St Laurent posséde de cette époque deux torchères en bois sculpté et doré d’une hauteur de 1m80. Ces torchères ont été classées le 9 Mai 1905 sous la référence PM89000328.

Le 20 novembre 1750 une réunion comprenant des députés du Chapitre, le curé, le syndic, et les principaux habitants mettent en demeure le Chapitre de faire les travaux. Le chapitre est de nouveau condamné. Les travaux sont rapidement exécutés, et le presbytère rebâti. Le 15 juin 1751 les travaux sont achevés, et payés le 20 septembre 1751 par J.B Potherat, chanoine, agent pour les réparations. En 1762, le Chapitre reconnaît qu’il doit dorénavant entretenir le chœur, les chapelles latérales, le clocher, et la moitié de l’escalier pour y accéder. Dans le clocher, il y avait avant la Révolution trois cloches. Deux seront enlevées.

En 1708, il n’y avait pas de bancs dans l’église, et ce n’est qu’en 1766 que la fabrique en fit mettre. Pour payer la dépense, on loua 240 emplacements. La même année on fit construire une chaire et le tabernacle. En 1775, la fabrique participa à l’érection du maître-autel. La chaire date de juillet 1779, et le tabernacle de 1780.

C’est au cours de la seconde moitié du XIXe siècle que la nef fut voûtée, comportant trois travées égales. Les voûtes des collatéraux sont sur croisées d’ogives.

La flèche du clocher, en charpente couverte d’ardoises placées sur la chapelle Sud fut détruit par la foudre en 1802. La construction actuelle date du début du XIXe siècle.

En 1933, l’abbé Alphonse Cordier fit remplacer les bancs, et demanda qu’avec les anciens bancs, M Joseph Ollivier, l’ébéniste d’Appoigny, aidé par ses fils Albert, Yves et Louis confectionnent des lambris à petits cadres autour du maître-autel, et sur les murs de bas-côtés.

L’explosion du camp de munition de Chemilly en Août 1944 détruisit la plupart des vitraux. Le commencement de leur réfection fut entrepris les années suivantes à l’initiative du père d’Aviau de Ternay, curé de Chichery. Nommé le 17 septembre 1943 il succédait au Père Alphonse Cordier et entrait dans l’histoire de ce haut lieu de la réflexion et de l’Action catholique en milieu rural.

Les trois vitraux du chœur représentent la crucifixion. Ils sont remarquables par leur originalité, tous les symboles représentés ont une explication. Leurs couleurs, par un soleil du matin, donnent une lumière exceptionnelle. Un maître verrier de Paris effectua l’ouvrage.

Michel FOUGERAT

liste des curés de Chichery