Une Église qui va aux périphéries se doit d’investir ! — Diocèse de Sens & Auxerre

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Une Église qui va aux périphéries se doit d’investir !

Édytorial de la revue diocésaine de janvier 2020, par le père Joël Rignault, vicaire général.

Notre pape François, dès le début de son pontificat, nous a encouragés fortement à aller aux périphéries. En effet, dans son exhortation apostolique “La joie de l’Évangile”, il nous demandait d’être une Église “en sortie” (EG n°20-24) qui prend le risque d’aller à la rencontre de ceux qui n’éprouvent pas encore la joie de connaître le Christ et qui ne savourent pas encore le goût de vivre comme des frères en communauté chrétienne. Autrement dit, d’aller là où les institutions ecclésiales ne sont pas très établies et là où il n’y a pas de communauté chrétienne très implantée. Pour prendre ce risque, il est nécessaire d’investir en personnes, témoins de l’Évangile, en moyens matériels pour que des personnes puissent dans un lieu ouvrir l’Évangile et désirer célébrer ce mystère de la foi. Évidemment, cet investissement en personnes et en moyens matériels ne pourra pas être assumé par ces périphéries elles-mêmes. Certes, le Seigneur ne se lasse pas de préparer les cœurs de ceux qui peuvent accueillir ces semences de la Bonne Nouvelle (Ac 18,10), mais ce n’est que si le désir généreux d’offrir la joie de l’Évangile brûle les cœurs que notre Église pourra concrètement être en sortie et rejoindre les périphéries. Vous m’avez sans doute compris, ce désir généreux devra se concrétiser dans un élan où l’on donne du temps, du savoir faire pour, à la suite de saint Paul, se faire tout à tous.

Lorsqu’on se remémore la belle expérience des ordres missionnaires, on ne peut qu’être ébloui par l’ampleur de l’investissement qui a été effectué. Le missionnaire devait faire l’effort d’apprendre des langues peu familières aux occidentaux, comme le P. Louis-Savinien Dupuis, originaire de Sens, dont nous fêterons prochainement l’anniversaire de la fondation de la congrégation qu’il a tant désirée pour l’Inde, et dont nous profitons de la présence des sœurs dans notre diocèse maintenant. Il a déployé une très grande énergie pour traduire des textes, éditer des livres qui toucheraient les cœurs des populations qu’il approchait.

Pour aller aux périphéries, il faut s’en donner les moyens

Dans notre diocèse, des secrétaires ont rejoint des paroisses qui, de toute évidence, n’avaient pas les moyens de se doter d’un tel secrétariat pourtant nécessaire pour que la paroisse, son ÉAP, son curé, puissent assumer leur mission. C’est bien là un exemple concret pour réaliser qu’un diocèse doit pouvoir s’organiser pour être au plus près des territoires et des personnes géographiquement isolés notamment.

Prendre à cœur l’appel de notre pape François suppose une disposition spirituelle généreuse mais aussi une générosité matérielle et très concrète de la part de tous. Le concile Vatican II a tenu à définir la mission de l’Église comme “le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen” du salut (Lumen gentium 1) : un signe se doit nécessairement d’être visible et lisible comme une Bonne Nouvelle. Donner les moyens à notre Église diocésaine d’aller aux périphéries, c’est déjà pour le donateur se mettre soi-même en disposition d’être disciple missionnaire.

Parfois, l’âge, le temps, les obligations familiales ou professionnelles ne nous permettent pas d’être autant qu’on le souhaiterait aux périphéries. Permettre, par notre générosité matérielle, à notre diocèse d’y être présent, c’est être soi-même engagé personnellement dans cette mission. Merci à vous tous qui permettez des initiatives audacieuses pour notre diocèse, que ce soit à l’égard des jeunes, de la pastorale de la santé, de l’aumônerie pénitentiaire… etc., bien des lieux où notre pape François nous presse d’aller.

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